Vous êtes peut-être comme moi : vous vous êtes peut-être réveillés lundi matin au son de la dernière trouvaille de Ségolène : faire évaluer le travail des élus par des jurys de citoyens tirés au sort.
Tirés au sort.
Vous n’avez peut-être pas réagi. Vous étiez en retard pour le boulot, les enfants à déposer la crêche, on aura mal entendu, et de toutes façons demain matin ce sera autre chose. Donc vous n’avez pas réagi immédiatement.
Et pourtant.
Tirés au sort.
Ce que Ségolène Royal propose là, c’est ni plus ni moins qu’une rupture, radicale, avec plus de deux cents ans de tradition démocratique. Pendant deux cents ans, les démocrates ont vécu avec l’idée que tout pouvoir devait procéder de l’élection. Et là, un matin d’octobre 2006, une candidate à la présidentielle nous dit : "la légitimité du tirage au sort est égale, voire supérieure, à celle de l’élection, puisqu’on va faire surveiller les seconds par les premiers".
C’est énorme.
C’est une idée totalement big bang. Une sorte d’équivalent politique de la vogue des "medias citoyens", dont j’ai dit ailleurs ce que je pensais.
Vous je ne sais pas, mais moi j’ai déjà entendu ça quelque part. Cet été, dans les Alpes de Haute Provence. Je vous raconte (en vous déballant ma vie, juste un peu).
Cet été, j’ai passé une journée avec Etienne Chouard (le web-héros du non au referendum de 2005). C’est une big bang amitié. Je l’ai rencontré ici-même. Nous l’avons reçu à Arrêt sur images. On avait sympathisé (il est impossible de ne pas sympathiser avec Etienne Chouard). On avait dit "il faut qu’on se revoie". Or cet été, par hasard, je passais mes vacances dans sa région : les Alpes de Haute Provence. Donc, on prend rendez-vous, un jour, pour voler un peu (Etienne est un adepte du parapente) et refaire le monde. Bon. Impossible de voler, il y avait trop de vent. Donc toute la journée, on a discuté. De l’Europe, des medias, de la démocratie, de la meilleure manière de sortir du marasme, tout ça.
Et là, à ma stupéfaction, Etienne me sort cette idée géniale de tirage au sort. Pour lui, le tirage au sort des responsables est "la" solution à la crise de la démocratie représentative. La manière d’en finir avec la professionalisation de la politique, qu’Etienne voit comme source de tous les maux. La manière d’en finir avec ces politiques octogénaires accrochés à leurs postes comme moules à leur rocher, avec les cumulards, avec les trahisons des promesses électorales. Plus de promesses à trahir, puisqu’il n’y aura plus de promesses (car plus de campagnes).
Je dois avouer que j’en suis resté assis par terre. Pour moi, depuis toujours, le suffrage universel est une grande conquête démocratique, point final. "Etienne, tu ferais confiance à un chirurgien tiré au sort, pour t’opérer ? Tu irais acheter ton vin chez un caviste tiré au sort ?" je lui demande. "Eh bien la politique c’est pareil. Quoi qu’on en pense, cela requiert une certaine spécialisation." Il a vacillé un moment devant cet argument imparable (comme quoi, l’air de l’altitude peut me rendre convaincant, de temps en temps). Et puis, il est revenu à la Grêce. Il parait que dans la démocratie athénienne, d’importantes fonctions étaient tirées au sort. Ce qui, vérification faite, est strictement exact.
On s’est quittés sur ce débat.
J’ai bien compris que la proposition de Royal n’avait pas grand chose de commun avec celle d’Etienne. Royal ne veut pas tirer au sort les gouvernants, mais ceux qui les surveillent. Nuance. Et souhaite les limiter, si l’on lit le texte de son intervention, à des appréciations visant à "améliorer les choses", ce qui fait regretter à certains, d’ailleurs, qu’elle n’aille pas plus loin.
Bref, selon toute vraisemblance, un gadget de plus lancé dans la campagne. La méfiance à l’égard des élus, menteurs, voleurs, cyniques, est aujourd’hui à un tel niveau (et le documentaire de Rotman sur Chirac, cette semaine sur France 2, ne va pas arranger les choses), que ce gadget peut être populaire (attendons les sondages, qui ne vont pas tarder). Mais ma curiosité est ailleurs. Je me demande simplement par quel mystérieux cheminement souterrain cette petite musique entêtante du tirage au sort, s’est retrouvée de la tête d’Etienne Chouard à celle de Ségolène Royal. Comment elle est passée, peut-être du site d’Etienne au "Désirs d’avenir" de Ségolène. Si certains d’entre vous, ici, ont vu passer l’idée dans un coin de la Toile, merci de donner les liens. Prenons celà comme notre wiki-contribution à l’histoire du mouvement des idées.
avez-vous été sur le site de la clérocratie http://www.clerocratie.com ? vous apprendrez tout sur l’élection par le tirage au sort.
Une dernière chose encore le dernier livre de François Amanrich "pour en finir avec la démocratie" édition du papyrus développe et argumente sur le thème du tirage au sort.
Etienne Chouard en est fana.
La crise de la démocratie ne se résoudra pas dans une démarche comme celle-ci. Lancer cette idée relève soit de la démagogie soit de la douce utopie : En effet, on peut brandir cet argument devant un électorat afin de lui montrer combien on se rend compte qu’il est loin d’agir réellement sur le fonctionnement de ses institutions et notamment la prise de décision. Au premier coup d’oeil, à qui l’idée ne plairait pas ?
Peut-on imaginer que demain, une instance composée de citoyens tirés au sort soit en mesure de juger ou même évaluer les nos représentants politiques ? En France, le tirage au sort se trouve dans le milieu judiciaire du côté des Cour d’Assises ; Mais là, certaines des personnes tirées au sort peuvent être écartées de la procédure si elles déplaisent. Dans l’hypothèse d’un jury citoyen, qui déciderait de la qualité de chacun des jurés ? C’est là que l’hypothèse s’arrête. Au même endroit que la démocratie trouve ses limites. Il faut bien reconnaitre qu’une proportion des citoyens français ne pourrait pas (tout simplement) juger nos représentants. Pour beaucoup (et même au sein des partis politiques), certains votent pour un homme ou une femme plus que pour ses idées, parce qu’il passe bien à la télé... Comment ces personnes pourraient-elles dresser une critique constuite d’un mandat ? Plutôt que d’approfondir la démocratie, cela conduirait à bloquer encore plus son fonctionnement. Les bilans de mandats, ou encore les élections sont des moments dans la vie politique où le citoyen peut manifester son mécontentement ou son approbation. Si l’on veut voir la démocratie se développer, cela passe par une formation adpatée des enfants dans le cadre de l’école par laquelle ils pourront acquérir un certain nombre de clés pour déchiffrer le fonctionnement de leur pays. Et la cas échéant, s’investir...
Tss tsss, ne pas confondre la sélection du jury lors des procés américains, et le tirage au sort qui prévaut en France ! Sauf comportement extrème (sieste pendant l’audience...) les jurés ne sont pas sélectionnés en France.
Après tout, ce qu’on se permet pour décider d’enfermement à perpétuité, on peut peut-être l’envisager pour tenter de se préserver de mauvaises décisions non ?
Alors ?
Pierre,
Je pense que vous renoncez trop vite, de façon un peu épidermique peut-être, pour des défauts évitables, à une procédure (le tirage au sort) qui n’est pas forcément si sommaire que vous semblez le penser et qui présente même, si on l’accompagne de mesures complémentaires intelligentes, sans doute moins de faiblesses impardonnables que la procédure que nous pratiquons aujourd’hui (l’élection).
Je vous conseille la lecture d’un petit livre aux grands effets : « Principes du gouvernement représentatif » (Champs Flammarion), de Bernard Manin (professeur à New York University). Son livre devrait plutôt s’appeler « Avez-vous bien réfléchi au tirage au sort avant de le jeter aux orties ? » et chaque paragraphe y donne le doux plaisir de comprendre quelque chose d’important.
Vous dites que de simples citoyens ne sauraient avoir la compétence pour juger de la politique des élus, semblant prendre ainsi pour acquis que les élus sont des saints, des surhommes peut-être, et les électeurs des incapables... Pour écarter le tirage au sort de la compétition, on invoque souvent, comme vous le faites, l’épouvantail commode (plausible) du risque d’incompétence. Je reproduis ici pour vous un passage du livre de Manin que je trouve important (p. 99), où il commente Montesquieu, et qui montre qu’il ne faut pas caricaturer le tirage au sort si l’on veut l’évaluer sans se tromper. Je vous laisse apprécier :
« Montesquieu juge, sans
doute, que le tirage au sort "est défectueux par lui-même"
(Montesquieu, Esprit des lois, livre II, chap. 2, vol. 1, p. 17). Mais on
peut, ajoute-t-il, en corriger le défaut le plus évident (la possible
désignation d’individus incompétents), et c’est à quoi les plus grands
législateurs se sont employés. Montesquieu analyse alors brièvement l’usage
du tirage au sort à Athènes, et fait mérite à Solon d’avoir entouré le
tirage au sort d’autres dispositions qui prévenaient ou atténuaient
son effet indésirable.
"Mais pour corriger le sort,
écrit-il, il [Solon] régla qu’on ne pourrait élire (c’est-à-dire, ici, tirer
au sort] que dans le nombre de ceux qui se présenteraient : que celui
qui aurait été élu serait examiné par des juges, et que chacun pourrait
l’accuser d’en être indigne : cela tenait en même temps du sort et du
choix. Quand on avait fini le temps de sa magistrature, il fallait essuyer
un autre jugement sur la manière dont on s’était comporté. Les gens sans
capacité devait avoir bien de la répugnance à donner leur nom pour être
tirés au sort."
La perspicacité historique de cette
analyse est étonnante. Alors que, par la suite, bien des historiens (en
particulier Fustel de Coulanges) devaient se demander si, à Athènes, les
noms entre lesquels on tirait au sort étaient préalablement sélectionnés,
Montesquieu avait aperçu ce
que la recherche historique la plus récente confirme : on ne tirait au
sort que parmi les noms de ceux qui se présentaient. Et surtout, il avait
compris que la combinaison du volontariat et des sanctions devait
entraîner une sélection spontanée des candidats.
Deux
propriétés rendent le sort nécessaire dans une démocratie. Il n’humilie ni
ne déshonore ceux qui n’ont pas été sélectionnés ("il n’afflige personne"),
car ceux-ci savent que le hasard aurait tout aussi bien pu tomber sur eux.
Il prévient, du coup, l’envie et la jalousie vis-à-vis de ceux qui ont été
désignés comme magistrats. (...) D’un autre côté, le tirage au sort
s’accorde avec le principe que les démocraties chérissent par-dessus tout,
l’égalité, parce qu’il donne à chaque citoyen une chance "raisonnable"
d’exercer une fonction publique. »
Pierre, je lis votre renoncement à juger vous-même (et éventuellement sanctionner) vos représentants comme une forme moderne de servitude volontaire.
Nous y sommes peut-être contraints par notre nombre, me direz-vous : nous avons besoin de représentants, soit. Mais pourquoi donc faudrait-il que ces représentants soient affranchis de tout contrôle citoyen direct ?
Pourquoi pousser si loin le bouchon de la servitude volontaire ?
Le postulat de l’incompétence généralisée n’est pas tenable : si on le tenait pour valable, c’est tout le système qui s’effondrerait : aucune élection ne serait plus légitime ni sûre, par exemple, non ?
Je vous demande de donner une chance au sort, -égalitaire et incorruptible, moteur de la rotation des charges et frein à la sédimentation des castes- , en lisant Manin avant de figer votre position :o)
Amicalement.
Étienne
Patrice SANGLIER psanglier@free.fr
Ma lecture et elle n’engage que moi bien évidemment de ce "scud" ségolénien. Ségolène a un bon staff et un bon réseau. Bien évidemment, nous avons bien compris que Mme Royal ne prônait pas le retour à la stochocratie athénienne qui ferait disparaître d’un seul coup la désignation par l’élection au suffrage universel de nos responsables politiques. Ségolène veut accoler au suffrage universel le système de tirage au sort pour mettre en oeuvre des jurys (je fais le pari qu’elle remplacera vite le terme de jury par celui de conférence) citoyens. Pour quoi faire ces jurys ? Evaluer l’action dés élus et les politiques publiques en général ce qui pourrait en faire des dispositifs permanents ? Je ne pense pas que ses conseillers aient imaginé cela ! Qu’on puisse avoir recours à tous les échelons territoriaux à ce type de dispositif pour éclairer "le politique" sur telle proposition de loi majeure ou sur tout sujet de société" complexe" (cf bioéthique, nanotechnologie, OGM, nucléaire, homoparentalité,...et que sais-je...) mais aussi sur des enjeux ou dossiers territoriaux sensibles, je pense que c’est le sens de sa proposition qui au final est sans doute intéressante mais qui ne passe pas forcément "trois pattes à un canard" et n’a rien de très neuf car déjà pratiqué ailleurs dans le monde et même dans notre pays. Vaut-il mieux développer la pratique de la sortition (tirage au sort) et d’ailleurs selon quelle technique. Le tirage au sort sans référence à panels ce qui pour le choix d’un petit nombre de membres pour une conférence de citoyens pourra poser problèmes (cf récusation des jurés de Cour d’Assises par avocat de la défense) ? Ne vaut-il pas mieux organiser de façon très ambitieuse la pratique des assemblées émanant de la Société Civile mais avec des formules de désignations et composition réellement percutantes ? Faut-il un mixte des deux ? Je serais plutôt pour cette solution..mais qui n’a de sens que si parallèlement l’on reconsidère le statut d’élu de la République, le principe du cumul de mandat, du turn-over au sein de la classe politique, de la place et du rôle du Parlement,....(je ne prône pas forcément une VIème République mais il faudra bien sérieusement bouger les lignes de la Vème ! La démocratie participative, ..il serait temps de ne plus être frileux ! Mais en même temps, quand je constate que c’est Ségolène qui porte le "bébé" Jury Citoyen alors qu’en Poitou-Charentes, c’’est à peine si elle reconnait son Conseil Economique et Social et qu’elle semble nier la représentation de la Société Civile, j’ai de sérieux doutes ! On frise peut-être le populisme mais je ne veux pas polémiquer car après tout, Mme Royal est-elle en pleine découverte ou métamorphose ! Je signale au passage que Mme Royal a pu se faire conseiller par ses proches dont certains ont expérimenté la Conférence des Citoyens dès 98 sur le débat des OGM : inintiative parlementaire sous la férule du député Jean-Yves Le Déaut, député PS soutien de Ségolèrne. je signale que je ne suis pas au PS ni membre d’aucun autre parti politique !
1/ Le tirage au sort d’assemblées législatives n’est pas un système idéal. Un système idéal, c’est le fascisme, le communisme, l’ultra-libéralisme. Comme dans toute activité humaine, il y a des avantages et des inconvénients. La question est de peser, de réfléchir, de choisir.
2/ Le tirage au sort a des avantages.
Implication maximale des citoyens dans la vie publique, avec une augmentation probable naturelle d’intelligence générale : Si vous deviez être Désigné(e) demain, ne vous intéresseriez-vous pas de plus près aux questions politiques, sociales, économiques ? ;
Pas de personalisation de la politique. On limite l’accès au pouvoir des mégalos et de toutes celles et ceux, prèts à tous les mensonges pour pouvoir en croquer (ce seul avantage me paraît le plus déterminant) ;
Les choix politiques seront faits par des assemblées beaucoup plus représentatives de la population. (note : Le traitement par sondage ne suffit pas : Qui choisit les termes du sondage ?)
Disparition de la notion de Programme Politique. C’est une révolution. Une vraie. Ce sera aux Délégués de définir leur politique une fois au "pouvoir". Comment vont-ils faire ? Affaire à creuser... (cette entrée apparaît donc aussi dans les inconvénients) ;
Peut-être un peu moins de corruption (mais comme il va rester des technocrates et une structure administrative, c’est impossible à éradiquer. Tout le monde peut être acheté, il suffit de trouver le prix)
3/ Il a des inconvénients.
Cela demande un changement profond dans la manière d’envisager "la politique". Il n’y a plus de programme, de propositions. Il n’y a plus de politiciens... Une telle révolution ne se fera probablement pas en un jour : avec tout ce qu’ils ont à perdre, tout ce POUVOIR... Il y a donc des résistances puissantes.
Le tirage au sort d’assemblées législatives ne résoudra pas tous les problèmes... mais c’est en fait un avantage ! ;-)
4/ etc. Le tirage au sort d’assemblées implique de faire confiance aux citoyen(ne)s, ce que chacun n’est pas prêt à faire, souvent persuadé qu’il détient la vérité et que tous les autres sont des imbéciles.
Cette confiance dans les personnes désignées doit être mesurée en fonction d’un paramètre très important : un groupe de personnes "ordinaires" réunies dans un contexte extra-ordinaire (en l’espèce se retrouver à légiférer pour une ville, une région ou un pays entier) produit naturellement un effet de "responsabilisation" chez la plupart des individus. Vous êtes conscient que vous n’êtes pas là pour rigoler, et que vos décisions dépassent de loin votre petite personne.
Les jurys des tribunaux sont généralement beaucoup plus mesurés dans leurs décisions que la population en général, car ils deviennent NATURELLEMENT responsables.
MD.
On le savait déjà au BBB, mais là c’est très bien dit par une philosophe
Pour finir, elle parle des blogs et de l’opinion qui s’y crée en posant un vrai problème, au passage...
Je trouve ça tordant... :o)
Difficile de ne pas se la repasser encore une petite fois...
Cher Daniel, vous devriez aller voir ce qui se dit sur le site "participatif" de Ségolène Royal, et vous seriez peut-être moins surpris des "bombes" qu’elle lance dans le débat ;-)
Le thème du tirage au sort y apparaît le 2 mai 2006 dans une contribution de matjemon : "démocratie participative et tirage au sort" -> http://www.desirsdavenir.org/debats/read.php ?6,15230,15230#msg-15230
Le 10 mai, vinc propose d’"évaluer par un organisme indépendant l’action d’un ministère" -> http://www.desirsdavenir.org/debats/read.php ?6,16951,16951#msg-16951
On n’en est pas encore au jury de citoyen. Le terme apparait sous la plume de charles68 le 8 octobre dernier (la déclaration de S.R. sur le sujet remonte au 22 octobre) : "Pourquoi des jurys populaires ?" -> http://www.desirsdavenir.org/debats/read.php ?6,42901,42901#msg-42901
Cette proposition suscite d’ailleurs un petit débat à l’époque et les réactions sont plutôt négatives. Captain : Mais bon sang de bois, ça existe déjà, ça s’appelle les ELECTIONS ! bruno_d : Mouais, je me méfie des jurys et autres tribunaux "populaires" Lara : Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !
Le débat reprend après les déclarations de SR de manière beaucoup plus animée. Les réactions oscillent alors entre enthousiasme et perplexité, voire méfiance.
Que nous réserve donc S.R. pour les semaines qui viennent ? Peut-être s’inspirera-t-elle de ces propositions relevées sur son site. Elire les juges (proposition du 7 juin), ça décoiffre déjà. Mieux encore, "un vrai service public gratuit de rencontres des citoyens" dans le genre "Meetic" (1er octobre) et le must : "des lieux d’accès (publics) à la sexualité" (8 mai)... Je reste à l’écoute ;-)
Merci de faire la vigie pour nous, GB. La wiki-enquête est en marche.
Le meetic de service public me semble en effet une excellente idée. Pourquoi laisser ce secteur au privé ?
GéDé,
Je m’éloigne un peu du fond de nos échanges pour souligner un petit détail technique qui facilite la lecture des fils : il s’agit de rendre une adresse cliquable et la reliant à un texte qui résume la cible.
Par exemple, dans votre commentaire, ci-dessus, les paragraphes 2, 3 et 4 deviendraient :
Le thème du tirage au sort y apparaît le 2 mai 2006 dans une contribution de matjemon : "démocratie participative et tirage au sort"
Le 10 mai, vinc propose d’"évaluer par un organisme indépendant l’action d’un ministère"
On n’en est pas encore au jury de citoyen. Le terme apparait sous la plume de charles68 le 8 octobre dernier (la déclaration de S.R. sur le sujet remonte au 22 octobre) : "Pourquoi des jurys populaires ?"
Il faut :
1. mettre l’adresse en mémoire dans le
presse-papiers (Edition Copier ou CTRL+C)
2. taper le texte en clair qui
résume la page cible,
3. sélectionner ce texte,
4. cliquer sur la
petite main spip "transformer en lien hypertexte",
5. taper l’adresse ou
la Coller (CTRL+V).
6. ne pas retirer les crochets (il me
semble que c’est ce que vous avez fait) placés par spip autour de ce nouveau
lien cliquable.
Amicalement.
Étienne.
Je suis allé une paire de fois... mais comme à chaque fois mes commentaires ne passaient pas le filtre du jury populaire j’en ai conclu qu’il s’agissait d’un site juste parteillement participatif...
Donc du coup je ne participe plus du tout !
La plupart de vos posts me font froid dans le dos ! Si on laissait les citoyens juger -surtout sans encadrement légal- la plupart des gens ayant des responsabilités : hommes politiques, chefs d’entreprises, élus de toutes sortes, fonctionnaires, etc..... se retrouveraient au pilori ! on rétablirait la peine de mort, l’estrapade et j’en passe ! Relisez l’intégralité de vos contributions et vous tremblerez. Personne ne trouve grace à vos yeux pourtant vous réélisez toujours les mêmes.
Je vous rappelle que la présomption d’innocence est la règle. Les juges, même incompétents, ne seront jamais aussi féroces que les citoyens ordinaires.
Vous savez bien que les sanctions existent et que si, parfois, on a l’air de ne pas les appliquer c’est parcequ’ils n’ont pas fait de faute. Il y a dans les dossiers des éléments que nous ne pouvons pas avoir, couverts par le secret de l’instruction, ce qui entraîne le fait qu’ils ne peuvent pas se défendre publiquement.
Mais vous préférez juger à l’emporte pièce, c’est plus commode.
Si vous êtes tellement certains qu’ils sont tous corrompus, pourquoi donc votez vous pour eux ? Présentez vous aux élections, devenez magistrats ou haut fonctionnaires, bref remplacez les !
Nos institutions ne fonctionnent pas trop mal et il n’y a pas un pays au monde où elles fonctionnent sans couacs.
Je vous rappelle aussi que nous avons des jurys populaires en Cour d ’assise, car les Juges ne jugent pas, et que s’il y a tellement de procès en appel puis en cassation, c’est bien qu’ils ne sont pas impartiaux puisqu’ils décident tous à partir du même dossier. Alors on tape sur les Juges mais ce sont les jurys qui décident.
Les citoyens ont le don de porter au pinacle aujourd’hui ce qu’ils ont cloué au pilori hier, de voter à droite 3 mois après avoir voté à gauche, etc........ et vous voudriez avoir des jurys citoyens partout ? Et quelle compétence auraient-ils pour juger de sujets techniques complexes ?
Et tirés au sort ? comment ? où ? en fonction de quels critères ?
Franchement, le suffrage universel me suffit. Les organes de contrôle existent ; que l’on les perfectionne serait bien, mais au delà je pense que nous irions à la catastrophe.
Le mandat impératif, une solution pour l’exécutif, pas pour les députés.
Pardon pour ce "petit" interlude sur les médias, qui visait à répondre à un intervenant.
Pour en revenir au sujet, en complément de ce que j’ai écrit (sur le rôle que j’attribue à un tel organe de citoyens tirés au sort ; sur ce jugement, "le tirage au sort devrait s’appliquer essentiellement aux parlementaires") :
on a depuis des décennies abandonné l’idée du mandat impératif, qui imposait aux élus de tenir un programme sur lequel ils étaient expressément élus.
La raison principale, je crois, était que l’idée s’appliquait (surtout) aux parlementaires, et qu’il y a une contradiction entre le fait d’imposer un programme prédéfini, des positions figées, à un député, et la nécessité que celui-ci a de parvenir à des compromis avec d’autres députés également soumis à un mandat impératif, par un électorat qui porte d’autres idées. En ce sens, le mandat impératif est anti-démocratique.
Mais s’agissant d’un exécutif ?
L’exécutif, contrairement au Parlement, est :
l’incarnation d’une majorité, un
organe élu sur un programme défini, qui possède une partie de l’initiative
législative justement pour mettre en oeuvre un programme qui a déjà reçu
l’adhésion d’une majoité d’électeurs
un organe qui n’a pas pour rôle de parlementer (du moins
pas avec un autre exécutif qu’on lui opposerait), mais d’agir.
Ne serait-il pas légitime d’enchaîner l’exécutif par un mandat impératif ?
Dès lors, l’un des rôles d’un organe (spécial) parlementaire serait précisément de contrôler le respect des promesses électorales.
Il me semble évident qu’en démocratie, l’exécutif, qui possède un pouvoir d’action énorme, est d’autant plus strictement contrôlé par le Parlement. Puisqu’il existe plusieurs chambres parlementaires, pourquoi ne pas en créer d’autres, qui aient des fonctions bien limitées et indépendantes ? (j’en ai proposé une spéciale pour voter le budget de certain service public de Presse).
Voir le site ("« Politiciens... Vous tenez parole, ou vous partez ! ») : http://www.jobdoneorimgone.net/rubrique.php3 ?id_rubrique=54&lang=fr
Philinte a écrit : " des “jurys citoyens” qui évalueraient les médias. [...] la presse d’opinion est l’un des piliers essentiels de la démocratie représentative."
Avant de répondre sur le propos, qui concerne un jugement citoyens / médias, parlons des médias comme vecteur actif (hors action d’information) de jugement sur l’action politique.
Je crois qu’un "bon" exemple de la "dictature de la majorité" (en temps réel) est ce qu’on voit s’appliquer dans la sphère des médias de masse, avec la règle des "lois de l’audimat".
Il ne s’agit pas (bien au contraire) de pointer la libre expression des citoyens, en temps réel, sur les affaires publiques, mais de souligner le fait que l’expression garantie est à distinguer de la sanction immédiate de l’opinion.
En matière politique, en principe, les médias ne tranchent pas, et du moins pris dans leur ensemble, ils doivent garantir l’expression d’avis divergents d’une part, et d’avis minoritaires (flattant peu l’opinion dominante) d’autre part.
Mais quand les médias sont soumis exclusivement aux lois de l’audimat (et plus généralement aux forces financières), ils tendent à imposer sur tous sujets une vase flattant une hypothétique opinion moyenne, et à répandre l’idéologie (dominante) quand elle règne, laquelle, au présent, est justement... celle du marché appliqué à toute chose de ce monde... Boucle morbide.
Parmi les "forces financières" qui règnent aujourd’hui sur l’immense majorité des médias de Presse, il y a les "patrons de presse", les cadres dirigeants issus de la finance (de l’industrie). Mais pour moi, le phénomène s’inscrit dans la même dictature du marché, car il me parait évident que la sélection des cadres se fera suivant la même règle de l’audimat : "Le bon journaliste, c’est celui qui sait ce dont on parlera demain devant la machine à café", a dit Dassaut...
Pour moi, la réponse est simple : la hiérarchie des médias professionnels ne saurait être régie par autre chose que la règle de la reconnaissance mutuelle des pairs (en l’espèce, des journalistes de métier). Moyennant cette règle essentielle (qui s’inscrit dans une logique d’indépendance politique et économique), l’application de la Charte du métier (de Munich, par exemple) est un devoir sacré de ces "associations" de journalistes professionnels.
La règle de la "reconnaisance mutuelle des pairs" implique l’autonomie et l’autodétermination des membres dans la désignation de leurs cadres dirigeants. C’est celle qui doit régner dans toute sphère culturelle professionnelle. (Mammon merci, on n’organise pas de référendum pour décider directement des priorités de recherches dans le domaine des mathématiques ou de l’histoire, et on ne demande pas en permanence à tous "si Finkelkraut est un meilleur philosophe que Bourdieu" et quel doivent être leurs fonctions et leurs rémunérations respectives.) Cette règle est reconnue pour les milieus universitaires, historiquement bien que pas assez explicitement - dans la constitution du Venezuela, si (au passage, Chavez n’est ni Bolivar ni encore moins la constitution du Venezuela...)
La Presse n’est pas une sphère culturelle scientifique, une de ces sphères qui incarnent "l’autorité" (le pouvoir de donner du sens - aux choses publiques). Mais il se trouve qu’elle est largement ce qui lie les citoyens à ces sphères, et, Bourdieu l’a bien exprimé, elle a une fonction décisive : sa corruption entraîne mécaniquement celle des sphères culturelles (politique en particulier).
Alors que l’idée de remplacer une des deux Chambres parlementaires par des citoyens tirés au sort ne m’effraie pas, au contraire, et "l’idée de Ségolène" encore moins (l’exigence d’une reddition de compte aux citoyens devrait tomber sous le sens et certainement pas effrayer des élus dignes de l’être en démocratie), dans le cas des médias je suis sceptique et je me demande même à quoi bon ?
Si on parle de libre expression et de forces médiatiques libres propres à fédérer les bonnes idées, et à faire renaître la démocratie, alors d’une part vive l’Internet, et d’autre part, il faut édicter de véritables règles qui protègent les médias des grands pouvoirs. Si c’est pour laisser déchaîner sur les médias une prétendue "opinion citoyenne" équivalente à celle des lois de l’audimat, ça va comme ça.
La règle de la "reconnaissance mutuelle des pairs" dont je parle vaut pour une presse de métier, qui a un devoir, celui d’informer. Cela ne se commande pas ni ne se juge objectivement par des gens qui ne mènent pas d’enquêtes. Mais il n’y a rien de contradictoire avec la libre expression, la capacité d’animer des blogs ou d’y participer, de lancer et fédérer des idées, et de se faire entendre de médias de presse professionnels.
Je viens de parler de deux facteurs qui me semblent être des choses d’une extrême gravité, pour les médias de presse, et qui conduisent assurément à les mettre sous tutelle de l’idéologie en place. Avec ou sans pression directe. Et l’idée de Philinte m’amène à peu près la réaction que j’ai face à celle de Ségolène, femme de droite qui aime la machine néototalitaire dite "Europe", et s’évertue soigneusement à n’en jamais parler, sauf très vaguement et avec le point de vue de celui qui n’en connaît à peu près aucun rouage, et propose parallèlement aux citoyens des recettes miracles pour contrôler des élus... qui n’ont plus aucun pouvoir dès que la notion élargie de "commerce", appliquée à toute chose vivante et inerte, est de près ou de loin en jeu.
Pas de "dictature de la majorité" sur l’espace de la libre expression et du devoir d’informer.
La dictature de la majorité, en démocratie, ne doit s’appliquer que là où elle est indispensable, à défaut de mieux. Soit là où la loi doit s’appliquer, et surtout pas plus loin. Un exemple : une loi sur l’avortement ou sur l’euthanasie ne doit contrainte personne à autre chose qu’à respecter une volonté d’autrui qui ne nuit pas au droit des autres ; par ailleurs, elle doit protéger le praticien, mais ne saurait le forcer à appliquer un "devoir".
Maintenant, je peux concevoir qu’un échantillon tiré au sort des citoyens, quelques années après les faits, puisse avoir un regard sur l’action des médias, et juger si effectivement il y a eu un abus. Mais comment en juger ? Déjà, un "manquement caractérisé au devoir d’informer" signifie qu’il faut chercher essentiellement des non évènements... On peut parler du TCE aussi, par exemple, mais là, on touche aux interviews, et majoritairement au fait que les journalistes n’ont pas poser les questions qui fâchent. N’étant pas spécialistes, ils auraient eu le devoir de relayer certaines opinions, notamment de spécialistes... Peuvent-"ils" plaider de ne pas savoir âr exemple qu’un "prix Nobel" d’économie, libéral..., comme Maurice Allais, a fait savoir qu’il était urgent que la création monétaire devait revenir sous controle de l’Etat... bref, que la réforme du statut de la BCE est une chose qui s’impose ? Pour moi, il y a eu manquement caractérisé au devoir d’informer, mais ce genre de chose relève de "mon âme et conscience". C’est comme ça que juge un jury, après tout.
De ces réflexions, j’ai tiré cette idée :
Pour que soit instaurées les conditions d’un véritable service public de presse" :
1) Création d’un statut de média de presse, qui soit non exclusif, mais permette de bénéficier d’un financement par répartition (diverses sources : produit des ventes et éventuelles rentrées de publicité centralisées sur fond commun ; subventions à titre culturel) ;
2) Mise en place d’un organe parlementaire spécial, ayant pour unique mission de voter, tous les ans ou tous les six mois, la répartition du financement de l’ensemble des journaux dotés de ce statut (centralisation des entrées financières directes : produit des ventes, publicité éventuelle, financements publics).
Cet organe parlementaire serait composé de citoyens volontaires tirés au sort, pour un unique mandat (une campagne de vote du budget). Cet organe est totalement indépendant des autres pouvoirs publics, y compris les autres assemblées parlementaires.
3) Sur la teneur de la parution, de même que sur la nomination des cadres administrateurs, directeurs de rédaction et de publication, totale indépendance du champ journalistique, moyennant devoirs liés à la profession. À ce titre, proclamation d’au moins une charte déontologique de la profession journalistique, dans la future constitution (ou la constitution modifiée).
Le tirage au sort, "manière d’en finir avec la professionnalisation de la politique".
Il n’y a pas qu’Etienne Chouard qui voit la professionnalisation de la politique comme un fléau. Une fois de plus, Etienne ne fait que redonner vie publique aux enseignements du passé, et à cette noble tâche cette il se démène. J’ai honte d’avoir oublié lequel de nos immenses ancêtres a écrit le premier ou le dernier qu’il est dangereux de laisser la politique devenir un métier.
Le même sondage TNS-SOFRES [1] - qui nous disait récemment que 82% des français seraient pour l’instauration du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) nous apprend également ceci :
À la question : "Certains disent en parlant de la politique que ce sont des choses trop compliquées et qu’il faut être un spécialiste pour les comprendre. Êtes-vous d’accord ou non avec cette façon de voir ?",
une grosse moitié de français seraient plutôt d’accord (en moyenne près de 55%), variable de +/-5% en gros suivant période.
Votre question Daniel, mérite d’être clarifiée : "Un chirurgien tiré au sort, pour t’opérer ? Tu irais acheter ton vin chez un caviste tiré au sort ? Eh bien la politique c’est pareil. Quoi qu’on en pense, cela requiert une certaine spécialisation. "
Oublions le caviste (les goûts et les couleurs... et puis "les commerçants ne font pas de politique", ils flattent la demande), il est évident que la médecine est un métier, qui nécessite un apprentissage très développé. On dit "La politique est l’art de faire des choix". La médecine n’est pas un art, car c’est essentiellement "l’art de faire les bons choix". En la matière, la qualité du choix est rarement affaire d’opinion, mais les critères sont objectifs et rationnels.
En politique, il ya une combinaison de "métiers" et de "bon sens", et je crois savoir que pour Etienne entre autres, le tirage au sort est une voie à explorer essentiellement pour les parlementaires, lesquels devrait justement avoir un pouvoir à la fois décisif et ne requerrant pas de ’spécialisation", tout juste une "compétence" acquise par le travail honnête :
c’est le parlement qui est supposé incarner le "souverain", le peuple, en démocratie. Si "nul n’est censé ignorer la loi", c’est sans doute parce que la compréhension des lois relève essentiellement du bon sens populaire. Et son "squelette", la constitution, on sait qu’elle doit être compréhensible à tous, et reposer sur une conception culturelle acquise du "bon sens", des droits, de la justice, de l’ordre...
s’agissant de l’exécutif, il y a certainement une "spécialisation" à acquérir, mais dans une vraie démocratie, l’exécutif est contrôlé : il fait appliquer des lois qu’il n’écrit pas, il rend des comptes au parlement, il est révocable par lui, ...
s’agissant du pouvoir judiciaire, il est évident que nous avons affaire à un métier. Mais on distingue les magistrats de métier du jury, qui lui est tiré au sort parmi de simples citoyens. On a à l’échelle d’un procès cette "séparation des pouvoirs" entre : un "exécutif" formé pour faire appliquer la loi ; un échantillon du peuple qui juge ; les lois qu’aucune de ces deux parties n’a édictées.
Pour en revenir à "l’art" et au "bon sens", en matière législative les bons choix (lois) ne sont que ceux qui acquièrent une grande adhésion du peuple dans la durée. Un problème essentiel est que nombre de ces bons choix, concernant des problèmes graves, n’ont été acceptés qu’après coup. Et il est très important de se pencher sur une dérive que représente la "dictature de la majorité en temps réel".
N’allons pas en déduire que cela plaide pour laisser à l’exécutif (élu, lui - par le Parlement - et choisi sur des critères de compétence) une part significative de l’initiative législative : un programme impopulaire n’est justement pas de nature à attirer les voix. Mais je tenais à évoquer ce problème, qui m’amène sur la question soulevée par Philinte (mon message suivant).
Le rôle de ces "jurys de citoyens" devrait avoir un rôle bien cadré, mais essentiel. Un "souverain" devrait, puisque’il n’exerce pas le pouvoir, avoir celui de punir ceux à qui il le confie. Un rôle :
qui l’empêcherait de défaire une loi à lui seul (il pourrait par contre proposer un RIC abrogatif, dans lequel toute la population vote au final) ;
qui viserait notamment : à juger du respect des promesses électorales, et des raisons de la défection éventuelle ;
qui mettrait en débat des procédures suspectes apparues au cours de la dernière législature : par exemple, à questionner les députés sur les raisons pour lesquelles ils n’ont pas signé (pour la plupart) la proposition Montebourg sur la mise en accusation de Chirac devant la haute cour de justice ;
qui aurait un rôle partiel de "conseil constitutionnel" : par exemple, demandant à Mitterrand (...) pourquoi il a accepté de signer l’indépendance de la Banque centrale en charge de la création monétaire et du contrôle du crédit ; pourquoi DSK a signé tel mandat de Pascal Lamy en 1999... et quel mandat, d’ailleurs ?... : le principe premier de ce nouveau "4e pouvoir" devrait être une exigence de transparence là où des pouvoirs en place décident d’eux-mêmes, dans le flou institutionnel, de ne pas assurer celle-ci.
J’ai oublié le lien vers le sondage CNS-SOFRES que j’ai cité :
http://www.sofres.fr/etudes/pol/310303_particpol_r.htm
En Suisse où je vis, les parlementaires ne sont pas des professionnels, seuls les membres des exécutifs le sont. Et bien la contrepartie est qu’on peut classer les politiciens selon le lobby qu’ils représentent. Franchement cela n’apporte rien à la démocratie. Quant à la démocratie directe suisse, c’est loin d’être le modèle que l’on fantasme. Alors s’en inspirer, oui, mais aussi en voir les dangers.
Finalement, la démocratie directe, c’est comme la langue d’Esope, c’est le pire et le meilleure.
La solution au problème de la manque de sanction des jurys est la révocation automatique à mi-mandat des élus qui ne tiennent pas parole sur leurs promesses. Les cas non résolus par la révocation, sont traités par des Comissions de vérification des engagements, c’est-à-dire de Jurys citoyens.
En Catalogne, avec une couverture médiatique inexistante, nous sommes aujourd’hui 400 citoyens prets a donner notre vote a tout parti qui accepterait de convoquer un referendum pour introduire ce système. Les elections sont dans 5 jours mais nous préparons déjà la suite pour des prochains rendez-vous électoraux (municipales, espagnoles, européennes, etc.) Pourquoi pas en France aussi ?? www.respolis.cat
Excellent exemple que de parler du chirurgien tiré au sort... !
Quoique pas trop de risque à ce niveau en France puisque les compétences sont fort heureusement globalement identiques. Il n’y a pas de grosses variations sur les compétences (quoique ...).
Non moi j’avais envie de pousser le concept à son extrême et pas uniquement en matère de choix du chirurgien uniquement mais parler de la participation effective comme le suggère royalement la Ségolène... vous voulez en savoir plus ?
Pas d’accord avec votre analyse, Farid Taha.
Non, ce n’est pas un paradoxe que d’imaginer qu’on pourrait mettre des gens comme Chirac devant leurs responsabilités - "vous avez fait des promesses, alors parlons-en, comment avance la suppression de la fracture sociale ? En quoi va consister la baisse de l’impôt, à quoi sert la hausse vertigineuse du budget de l’Elysée, etc." L’évocation du président est juste rhétorique ici (Chirac étant le meilleur exemple d’un élu à surveiller), bien sûr il faudrait garder un arbitre (mais moins puissant) et un parlement (mais digne de ce nom) qui n’aient pas de comptes à rendre autres que ceux qui existent déjà.
Pour toutes les autres fonctions électives : je ne suis pas pour remettre en cause la souveraineté du peuple incarnée dans ses élus, en donnant la possibilité de les révoquer par exemple, mais on peut imaginer une échelle de sanctions pour non respect des engagements, allant jusqu’à l’interdiction de se re-présenter ?
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit !
Les élus sont responsable devant leurs électeurs c’est une évidence... il y a la sanction électorale et pas mal de moyens de controle pour ça... donc pas besoin de mettre de la suspission la ou elle n’a pas lieu d’être : sur ses propres représentants !
Sinon à quoi bon désigner ses représentants si on les discrédite de facto... relisez mes propos.
sur i-télé, aujourd’hui 26 octobre : à 13h20, "selon un sondage CSA, les Français sont favorables à 54 % à la création de jurys populaires" ; à 13h50 "jurys populaires : vous êtes 54 % à y être favorables, selon un sondage CSA".
non seulement le glissement de "l’ensemble des Français" à "vous (téléspectateurs de i-Télé)" ne fait pas ciller la présentatrice, mais ce sondage express, dont le résultat est publié deux jours après la proposition de Ségolène Royal, porte en lui tous les vices de la sondagite contemporaine. 817 personnes ont été interrogées (c’était écrit sur l’écran, sous le résultat). sur quelle base les sondeurs de CSA peuvent-ils déduire de leurs 817 réponses à une question complexe et absolument inédite une quelconque conclusion sur l’opinion des "Français" à ce sujet ? surtout dans une période où, même sur des événements aussi balisés et documentés que les élections, les instituts avouent leur impuissance à prévoir qui va voter quoi. alors oser annoncer "ce que les Français pensent des jurys populaires", c’est se foutre ostensiblement de nous. non ?
bonjour M. Schneidermann
je m’adresse à vous faute de mieux, après vous avoir vu jouer un rôle d’intermédiaire dans une autre affaire (le score de l’extrême-droite en Flandres). j’ai posté hier matin (vers 9h 30) sur le site de Libération une "réaction" au compte-rendu du débat entre les candidats socialistes. je mettais en perspective le positionnement initial de Segolène Royal (sa féminité, son couple, sa famille nombreuse) et ses dernières trouvailles sur la fonction de la famille ("la transmission des interdits", dixit lors du deuxième débat télévisé), en rappelant d’autres assertions stupéfiantes ("les enfants ne mentent jamais", "m’auriez-vous posé la question si j’étais un homme" et "la première différence entre mes concurrents et moi est évidente"). sa vision des rapports hommes/femmes et de la famille ne me choque pas plus que sa conception de la démocratie, mais elle me choque depuis plus longtemps. c’est ce que je disais dans ce courrier. il n’a pas été publié sur le site (j’ai vérifié hier soir). et je ne sais pas à qui en demander la raison. auriez-vous une idée ? faut-il se laisser aller à soupçonner l’intervention d’un partisan trop zélé de madame Royal ?
merci.
Ce qui est drôle en ce moment, c’est la réaction des amis de Sarkozy aux propos de Ségolène. Ils sont littéralement furieux. Ils détestent l’idée. Etre évalué sur leur efficacité, non mais, le peuple se permettant d’avoir un pouvoir de sanction sur les élus. Jamais.
Car un Jury se réunissant sur l’impact de Sarko sur les feux de banlieue n’aurait-il pas demandé la destitution de ce pompier pyromane ?
Tout à fait d’accord avec vous, Anthropia. Sans avoir d’avis définitif sur le fond - mais il paraît évident que l’idée d’un réel contrôle des citoyens sur leurs élus va dans le bon sens - je suis choqué que les sarkozystes parlent de "populisme" à ce propos. C’est bien le gouvernement UMP, face aux émeutes, qui nous a resservi il y a un an l’état d’urgence et la promesse d’une justice expéditive "exemplaire" pour les fautifs, présentés contre toute vraisemblance comme des "récidivistes" (comme les deux gamins tués avaient été présentés comme des "cambrioleurs" sans vérification par le petit Nicolas, au déclenchement des émeutes).
Le recours à l’"exemplaire" dès qu’il s’agit de sanctionner des délits et des crimes en banlieue, aussi graves soient-ils comme des agressions collectives de policiers, devrait faire bondir tout(e) citoyen(ne) : à quoi bon bâcler la justice ? Il est vrai qu’on ne lui donne pas beaucoup de moyens pour fonctionner normalement...
Le populisme qui rappelle la bête immonde n’est pas dans les jurys de citoyens de Ségolène, il est en face, chez certains de l’UMP.
Face au coût de la non-qualité, les entreprises ont adopté massivement, et ce depuis trente ans, la mise en place de l’assurance qualité (AQ). Elle consiste à faire en sorte que le produit fini ou la prestation fournie soit conforme à la commande du client (et au cahier des charges de l’entreprise). Le principe est simpliste, évident mais peut s’avérer complexe à mette en œuvre et bouleverse les habitudes de chacun. Pourquoi ? Parce qu’il faut rendre des comptes, conserver des traces, etc. Ceci explique pourquoi le salarié est généralement réfractaire à son application.
Un des principes de l’AQ est : Dire ce qu’on va faire. Faire ce qu’on a dit. Dire ce qu’on a fait.
Les contrôles sont faits à plusieurs niveaux : L’autocontrôle réalisé par l’exécutant, les contrôles hiérarchiques dits de second niveau, et l’audit externe réalisé par le client lui-même ou par une société mandatée par lui. La fonction de cet audit est de vérifier que le principe énoncé plus haut est respecté, sur la base des documents (traçabilité), d’interviews, etc. Si des non-conformités sont établies, ou des anomalies, la commande peut être suspendue ou dénoncée.
Il me semble que le problème posé relève simplement de l’assurance qualité et que celui-ci peut être traitée par des associations ou des sociétés accréditées. Ceci existe dans d’autres domaines. Aussi, la proposition de jury pourrait être remplacée par celle d’audit externe ou citoyen, moins conflictuel, et incontestable puisque l’assurance qualité est préconisée, règlementée par le législateur lui-même.
Bonjour Daniel,
Dans un monde de recherche permanente de transparence sur ce qui se fait, ce qui se dit, ce qui se dit qu’on va faire, les américains rivalisent de gadgetisation .
Le Chef William de la police de Los Angeles a déjà son blog (ici)
Nouveauté toute belle toute fraîche : la police de Washington DC a mis en place sur son site (avons-nous des sites de police de ville chez nous ? ) une carte des statistiques criminelles de la ville, et ce, rue par rue !
Y a un joli moteur de recherche, vous pouvez choisir date de début, date de fin, etc...
Rendre des comptes en temps réel : n’est-ce pas plus simple que les tirages au sort ?
L’accès à l’information, sa libre circulation, n’est-ce pas une vision plus démocratique de la relation entre responsables et public ?
Personnellement, un conseil général, une mairie, un ministère qui tiendrait à jour le site des ses activités, de ses projets, de ses investissements, de ses dépenses, de la réalisation de ses promesses, du calendrier de ses realisations, ça me parait pas mal aussi...
Voire mieux que l’idée ci-dessus.
Ne serait-il pas bon de mettre en place des “jurys citoyens” qui évalueraient les médias.
La crise du lectorat de la Presse écrite nationale n’est-elle pas due en partie au fait que les citoyens doutent de la qualité de celle-ci ?
Or la presse d’opinion est l’un des piliers essentiels de la démocratie représentative.
On l’a bien vu au moment du référendum sur le TCE où les électeurs ont massivement désavoué la Classe Poltique ET la classe médiatique.
Qu’en pensez-vous Daniel ?
Philinte,
ça y est : encore un qui sombre dans le populisme et la démagogie : mais voyons, Monsieur "Philinte", c’est la confiance qu’il faut rétablir et pas la défiance. Avec votre suspicion systématique, cette espèce de paranoïa maladive qui se répand partout en ce moment grâce à ce dangereux Internet où l’on peut dire n’importe quoi (pas comme à la télévision ou dans les journaux, où l’information est vérifiée et garantie par des professionnels), après avoir découragé les héros parlementaires, ceux qui sacrifient leur vie pour nous représenter et pour nous défendre vaillamment, vous allez réussir à décourager aussi tous ces héros médiatiques qui se dévouent aujourd’hui à la cause d’une information citoyenne de qualité et vous allez ouvrir un boulevard à la facilité et à la vulgarité sur nos ondes. Vous êtes un dangereux personnage, Monsieur "Philinte". Le marché et la libre concurrence sont évidemment la seule façon de garantir l’indépendance des journalistes, on le voit bien aujourd’hui où la télévision a enfin été privatisée et où les programmes sont de plus en plus amusants et distrayants et les journalistes libérés de toute subordination. D’ailleurs, ils sont de plus en plus regardés, Monsieur, ces programmes, et c’est bien la preuve que nous sommes sur la bonne voie. J’ai vu une très bonne émission, politique, et même critique, oui Monsieur : critique, hier soir à 23 h 55, ce qui est bien la preuve que la parole est libre dans notre pays et que chacun peut alerter la Cité en dénonçant tout abus dont il aurait connaissance. Comme d’habitude, vous êtes beaucoup trop destructeur et pas assez constructif, vous ne faites que gémir. Vous devriez plutôt vous réjouir de votre verre à moitié plein, au lieu de toujours vous lamenter sur votre verre à moitié vide. Et quelle est votre légitimité, Monsieur, vous qui n’êtes rien d’autre qu’un simple citoyen ? Quelle sera donc la compétence, oui Monsieur, la compétence, de ce jury de peigne-culs ? À vous lire rapidement, je n’ai ni le temps ni l’envie de vous lire longuement, je suppose que vous êtes du genre à observer avec un intérêt aigu les réflexions et les actions de ce crypto tyran de Chávez, ce dangereux militaire qui a déjà, lui aussi, trompé son peuple avec des arguments fallacieux (comme la récupération autoritaire de la manne des entreprises pétrolières par l’État et des dépenses publiques inconsidérées pour les plus pauvres, quelle démagogie) pour être élu déjà neuf fois malgré la courageuse opposition qui le traîne dans la boue tous les jours sur tous les journaux, toutes les radios, et toutes les télés... Vous êtes sans doute un crypto anarchiste, ou quelque chose de ce genre. Les horreurs du collectivisme ne vous ont donc pas servi de leçon ? Vous allez nous renvoyer dans les griffes totalitaires d’un Staline, d’un Mao ou d’un Pol Pot, non merci ! Le succès de votre blog vous monte à la tête et vous feriez mieux de revenir à l’humilité naturelle de votre condition d’administré. Vos propositions sont démagogiques et vos intentions sont douteuses. Je m’interroge sur vos intentions, Monsieur Philinte, je m’interroge. D’ailleurs, cette référence permanente au "peuple" et cette liberté que vous voulez accorder aux plus bas instincts des hommes, ce sont vos méthodes habituelles. Vous vous trompez souvent, tout le monde le sait. Il est temps que les décisions publiques soient prises en charge par de vrais experts qui, eux, se trompent rarement et jamais gravement.
...
:o)
Bien sûr, vous avez bien raison, cher Philinte, il est plus que temps que les auditeurs et spectateurs conquièrent leur droit de parole sur la soupe qui leur est servie quotidiennement, comme il est plus que temps que les usagers des services publics puissent critiquer et évaluer publiquement ces services et leurs agents, parlementaires, juges et professeurs compris, bien sûr.
Ça a été désagréable, même pour rire, de laisser passer sous mes doigts la rengaine habituelle des simili-arguments qu’on nous renvoie tous les jours en guise de contradiction. Je vais me laver les mains pour oublier la gêne que je viens de vivre en écrivant ce premier paragraphe :o)
Merci pour votre site tonique.
Amicalement.
Étienne.
mon post précédent n’est pas passé - le modérateur a sans doute eu raison car j’étais TRES vindicatif - passons ...
par curiosité je suis allé faire un tour sur votre site
je suis consterné par votre fascination pour le Vénézuela ....
comment pouvez vous retenir un tel exemple ?
je ne sais pas si chavez est un crypto tyran : ce que je note en revanche c’est que ses thèses alimentent l’antisémitisme et la violence
les organisations de défense des droits de l’homme sont plutot critiques à l’egard de ce pays et de ses pratiques
jignore si la constitution du Venezuela est bien écrite : ce que je constate en revanche c’est que Chavez est un danger public international
Grorick,
J’ai l’impression que ça vous arrangerait, de me "discréditer" en bloc, n’est-ce pas ? :o)
Je suis sincèrement prêt à admettre que je me suis trompé, humblement, sereinement, mais encore faut-il que je le constate, vous le comprendrez. En l’occurrence, il faudrait me le démontrer, et là, on en est très loin.
Ce que vous dites là semble sincère, mais reconnaissez que votre « argumentaire » est, pour l’instant, totalement creux, c’est un simple anathème, sans le moindre fondement factuel.
Pourquoi vous croirais-je quand vous affirmez sans preuve que Chavez est un "danger public international" ? À quoi pensez-vous, précisément ? Vous pouvez développer ?
Moi, quand je pense la même chose de Bush, j’ai bien des faits à mettre en avant pour le prouver. Mais rien sur Chavez, à ce propos.
Pourquoi parlez-vous de "fascination" là où il n’y a chez moi qu’un intérêt enthousiaste ? Le choix des mots est révélateur. Ne me prêtez pas d’intention. Qui connaît les intentions d’autrui ?
Je ne vais pas reprendre ici tout ce qui est littéralement extraordinaire dans la Constitution du Venezuela, et surtout qui n’est pas factice (ça fonctionne, on a des exemples concrets, on voit comment ça se vit là-bas), mais j’insiste : je m’appuie sur des faits, pas sur des fantasmes ou des procès d’intention (qui semblent constituer le plus clair des accusations journalistiques contre Chavez).
Que dites-vous de ce fait, Grorick, fait que je considère comme majeur et significatif : la Constitution du Venezuela établit la possibilité pour le peuple de demander, de sa propre initiative, que soit votée la destitution du président (ou de n’importe quel élu) dont il ne veut plus. Voyez :
« Article 72. Toutes les charges
et magistratures de l’élection populaire sont révocables.
Passée la
moitié de la période à laquelle a été élu, le ou la fonctionnaire, un
nombre qui ne peut être inférieur à vingt pour cent des électeurs ou
électrices inscrit(e)s dans la circonscription correspondante pourra
solliciter la convocation d’un référendum pour révoquer son mandat.
Quand le nombre d’électeurs ou d’électrices, égal ou supérieur, à vingt
cinq pour cent des électeurs ou électrices inscrit(e)s aura voté la
révocation, on considère le mandant révoqué. On procédera
immédiatement à couvrir la vacance du poste conformément aux
dispositions de la présente Constitution et la loi.
La révocation du
mandat pour les membres du corps se réalisera en conformité avec la
loi.
Durant la période de son mandat, le ou la fonctionnaire ne peut
subir plus d’une sollicitation de révocation de son mandat. »
Cet article, c’est un fait, et je considère que c’est un fait qui prouve une attitude démocratique. Il n’y a pas de tels fait dans les dictatures, évidemment. Il n’y en a même pas dans nos prétendues démocraties.
On pourra me dire « Oui, mais tout ça est factice : les institutions ne valent que par la pratique de ceux qui les appliquent ».
Et bien, cette règle n’est pas du tout factice : d’autres faits ont déjà montré que cet article important est à la fois applicable et appliqué. L’opposition vénézuélienne, qui possède presque tous les médias (on a déjà vu des tyrans plus sévères avec les médias, non ? soyez honnête, considérez les faits) a déclenché un référendum en 2004 en utilisant cet article... et elle l’a perdu parce que le peuple a soutenu Chavez (à 60 %, ça suffit ?).
Quoi de plus démocratique ? Qu’est-ce qu’il vous faut ? En France, on n’a pas la moitié du quart de ces droits élémentaires.
Moi, devant ces faits, je suis très intéressé, effectivement, et je regarde le Venezuela (et toute l’Amérique latine, en fait) comme un laboratoire de la démocratie :
Laboratoire de pays laminés par le néolibéralisme d’abord (et c’est foutrement intéressant de voir concrètement les résultats des "recettes" économiques qu’on nous impose aujourd’hui en Europe sans débat public, non ?) : ça a commencé avec Pinochet qui a promis aux monétaristes de l’école de Chicago d’appliquer à la lettre au Chili toutes leurs recettes ultralibérales en promettant de s’occuper personnellement de ses syndicats... et ça a continué un peu partout là-bas, avec le FMI privatisant et ruinant les économies les unes après les autres, lisez Stiglitz, c’est édifiant.
Laboratoire de la démocratie conquise, ensuite, par des peuples affamés (parce qu’il faut sans doute être plus affamés que nous pour se défendre contre les voleurs).
Et bien oui, ça m’intéresse, moi qui réfléchis jour et nuit à la façon de rétablir un vrai contrôle des pouvoirs en France et en Europe, ça m’intéresse de voir comment les humains d’Amérique latine font de leur côté. Pas fasciné, mais très intéressé.
Pas vous ?
Et à mon avis, si on attend que nos élus nous offrent la démocratie sur un plateau, on va attendre longtemps... Si on veut reprendre notre destin en main, si on veut pouvoir résister aux abus de pouvoir (exemples récents : privatisations, CNE, OGM, AGCS, UE, etc.) de ceux qui sont pourtant censés nous représenter, il va falloir écrire nous-mêmes les limites des pouvoirs de nos représentants, écrire nous-mêmes notre Constitution.
Mais j’ai pris du recul sur le Venezuela... Je me trompe peut-être, Grorick, c’est vrai, mais il ne suffit pas de le dire, il faut le montrer.
Pour rapprocher mon point de vue du vôtre, j’attends que vous me donniez quelques uns des faits qui vous conduisent à forger votre opinion négative, s’il vous plaît.
Amicalement.
Étienne
Préambule Le peuple du Vénézuéla, dans l’exercice de ses
pouvoirs de création et invoquant la protection de
Dieu, l’exemple historique de notre Libérateur Simon Bolivar
et l’héroïsme et le sacrifice de nos ancêtres arborigénes et des
précurseurs et des créateurs d’une patrie libre et souveraine ;
Avec l’objectif suprême de :
refonder la République pour établir une société
démocratique, participative et actrice multi-éthnique et
pluri-culturelle protagoniste, dans un Etat de justice, fédéral et
décentralisé qui consolide les valeurs de la liberté, de
l’indépendance, de la paix, de la solidarité, du bien commun, de
l’intégrité territoriale, de la convivialité et de l’autorité de la
loi pour cette génération et les générations futures ; garantir
le droit à la vie, au travail, à la culture, à l’éducation, à la
justice sociale et à l’égalité sans discrimination, ni subordination
aucune ;
Promouvoir la coopération pacifique entre les
nations et impulser et consolider l’intégration latino-américaine en
accord avec le principe de la non-intervention et l’autodétermination
des peuples, la garantie universelle et indivisible des droits de
l’homme, la démocratisation de la société internationale, le désarmement nucléaire, l’équilibre écologique
et les protections juridiques de l’environnement comme patrimoine
commun et inaliénable de l’humanité ;
Merci Etienne pour ce lien.
Une constitution qui invoque la protection de Dieu superbe !
Une constitution en faveur du désarmement nucleaire !
Et pendant ce temps, Chavez signe des accords de cooperation avec l’Iran ....
Je confirme Chavez est un danger public international et la splendlide constitution du Venezuela n’empêche rien ....
la preoccupation des venezueliens est avant tout de manger et d’essayer de survivre la montée des cours du petrole a apporté un peu d’air au Venezuela et donc du temps à Chavez les citoyens et citoyennes du venezuela sont ravis : ils ont une superbe constitution et Chavez au pouvoir !
le préambule fait référence à Dieu et au désarmement nucléaire
ensuite on voit facilement que Chavez ne se préocuppe pas de tout cela cf son rapprochement avec l’Iran
jai posté des réponses plus longues mais elles ne sont pas publiées
BAYROU qui "claque le beignet" à un gamin qui lui fait les poches en avril 2002 c’est du POPULISME ?
Je crois au contraire que notre François est un initiateur de "L’ORDRE JUSTE" et spontané !
S.Royal est une mère qui a donné de beaux enfants à notre pays...Haï... ! Encore du "pulisme populaire" honni par les élites de la médiacratie !
M.Bayrou agrégé a enseigné à des enfants. Haï ! Du pur populisme sociétal (ça c’est branché) qui gangrène notre vie en commun... !
Alors quoi !
Si on invoque"l’ordre ","les enfants" la "vérification" de la sincérité des élus mandatés pour le bien commun, on est contaminé par ce nouveau virus de la grippe humaine "le populisme " ?
Le tiers monde est à nos portes dans les banlieues et on se traite...On se regarde le nombril ...
Et si nous pensions que le pays désespère sa jeunesse !!!
Alors là ! Cà en ai, je l’ai, l’incubation est terminée, pardon !
Légère diversion mais peut-être pas tant que ça, vu qu’il s’agit ici de participation citoyenne, et d’intégration des administrés à la vie de la Cité (avec une capitale, ca fait athénien et tout, très classe), et vu que je ne sais où poster ceci de tout façon.
Lors de l’hallucinante émission d’Arlette Chabot la semaine dernière ("A vous de juger"), on a pu voir une série d’invités (des "jeunes" donc) quitter le plateau avec grand bruit lorsqu’est venu le moment pour Alain Duhamel de clôturer les débats par sa traditionnelle série de questions aux politiques.
Dans le visuel et les visages agacés et courroucés des intervenants "classiques" ; dans l’auditif avec ces complaintes lointaines de personnages que la caméra s’est bien gardée de dévisager, comme s’il importait avant tout de faire de cet embryon de contestation un brouhaha "en off" ; dans le verbal aussi et surtout avec, libérés du politiquement correct par le direct qui dérape, des "c’est comme ça à chaque fois", "arrêtez monsieur", "je pense que ce n’est pas convenable" (A.Chabot), "on ne parle pas comme ça, on me respecte" (F.Rebsamen), autant de paroles autoritaires et irritées pour remettre en place cet intrus, ce sauvageon qui a le culot de se comporter comme s’il était chez lui, de demander du rab de ragoût, alors qu’il devrait déjà être content d’avoir eu sa soupe ; dans tout ça, je pense que nous avons vécu un moment de télévision incroyable, l’implacable polaroid d’une caste qui ne veut pas (qui ne comprend pas ?) qu’on ne joue pas selon ses règles, ses lois, son vocabulaire et sa grammaire (y compris non-verbal), bref qui n’entend pas partager son beau jouet : cette belle télévision.
Je m’étonne que ces quelques instants d’un choc assez puissant n’aient pas fait l’object d’un petit commentaire sur ce site depuis lors, parce que si l’on cherchait la preuve que le big bang n’a pas encore eu lieu, elle était là sur les visages rougis par l’émotion du type dont on piétine les plate-bandes de François Rebsamen et autres.
Daniel, je suis surprise de ce renversement de tendance. Je me rappelle encore quand vous disiez que ce ne devait pas être la rue qui gouvernait, même en démocratie. Que les représentants, lorsqu’ils adoptaient une loi, bénéficiaient d’un mandat pour cela, et qu’il était donc en quelque sorte antidémocratique que de remettre en cause des lois votées par ces représentants du peuple.
la question de la représentation me semble centrale.
Un extrait particulièrement éclairant de "Par le peuple, pour le peuples, le populisme et les démocraties", Yves Mény et Yves Surel, 2000 (c’est moi qui ai mis en gras).
"Au sein de cette grille générale de sens, il est dès lors possible d cerner quelles peuvent être les composantes qui forment, associées, la caractéristique normative du populisme. Celui-ci implique tout d’abord, comme on l’a déjà dit, que le processus d’autorisation [à représenter] soit concentré sur le peuple (la souveraineté populaire est la seule source légitime), trait qu’il a donc en commun avec la perspective démocratique.
[... exemple de Bruno Mégret]
Cependant, cette source d’inspiration commune se décline différemment par la suite, dans la mesure où cette légitimité du peuple s’articule le plus souvent au sein de la pensé populiste à la fois sur un diagnostic négatif quant aux modalités actuelles de la représentation quelles qu’elles soient et sur une conception particulière du peuple comme fondement de l’ordre politique. Pour ce qui concerne le premier point, il est clair que la vision populiste de la représentation part fondamentalement du constat que le mécanisme d’autorisation a été grippé, détourné ou suspendu par l’action effective des représentants désignés. La représentation ne fonctionnant pas en pratique, il faut donc la réformer, sinon la supprimer pour lui substituer les mécanismes de la démocratie directe. Derrière ce constat critique et désenchanté se trouve ainsi, comme le montre Donald Mac Rae, la conviction que la situation présente offre l’exemple d’une "asymétrie des principes" civiques. Confronté à une conspiration des élites, le peuple se doit de reprendre la prééminenece qui lui revient en réactivant les principes moraux et politiques qui sont à la source du lien social et de l’organisation politique. L’asymétrie présumée conduit alors à une réaction véhiculée par les mouvements populistes dans le sens d’un "inégalitarisme inversé", selon l’expression de Jack Hayward, essentiellement fondé sur "l’estime de soi de la masse [...] encouragée par un "inégalitarisme inversé" au sein duquel le peuple n’est pas seulement l’égal des dirigeants, il est en fait meilleur que ses dirigeants".
Pour parvenir à réaliser cette croyance, il faut s’assurer par exemple que la représentation parviennne à "incarner" le peuple, dans le sens le plus large et le plus fidèle. La représentation "admise" par la pensée populiste récuse ainsi toute distane et toute dissemblance géographique, sociale, voire physique, lorsque les critères d’identification se font sur une base raciale, entre le peuple et ses représentants".
Par rapport au passage en gras, quelle différence avec SR qui parle de "citoyen expert" [estime de soi de la masse] et ces histoires de jury populaire [le peuple serait meilleur que les dirigeants] ?
Pourquoi le jury populaire, qui devrait se prononcer sur l’action des politiques, n’en prendrait-il pas aussi les éventuels travers ? Pourquoi serait-il meilleur, plus juste, plus sensé ? Pourquoi ne pourrait-il pas être intéressé, partisan, de mauvaise foi ????
De grâce Muppy, ne me faites pas le coup du conspirationnisme. Je ne crois nullement à quelque "conspiration des élites", même si les réactions d’effroi à la proposition de SR en donnent l’image.
D’une manière générale, je suggère d’éviter le gros mot "populiste" qui, comme tous les gros mots, pollue ce débat.
Vous demandez pourquoi le jury populaire ne prendrait pas les travers des politiques.
C’est une bonne question.
Il est clair que le tirage au sort ne suffit pas. Il faudrait aussi que les mandats des membres de ces jurys soient limités dans le temps et évidemment, surtout, ne soient pas renouvelables.
Je pense qu’une des sources du dysfonctionnement politique, c’est que les mandats sont renouvelables. A peine élu, on pense à sa réélection. Chacun a vu ça. En même temps (je pense contre moi-même) Bush n’est actuellement pas renouvelable. Ce qui lui permet (peut-être) de s’obstiner sur l’Irak. S’il était en cours de premier mandat, agirait-il de la même manière ?
A propos de la façade du lycée et de l’ordinateur portable (votre autre message), je ne connais pas assez la situation pour juger. Je sais que des portables au lycée, c’est parfois très utile. Et qu’une façade un peu écaillée, celà peut n’être pas très grave. Je sais aussi que le lycéen moyen (j’en ai quelques uns dans mon environnement immédiat) est sérieux, mature, et avide d’exercer les responsabilités qu’on lui donne. Pourquoi l’infantiliser a-priori ?
C"est le terme qui décrit le mieux la démarche désolé.
Pour en revenir au sujet du moment, je viens d’écouter Julien Dray sur RTL : bon, comme d’habitude c’est très confus mais surtout on y apprend que l’elu ne serait pas tenu de suivre le jury citoyen.
Conclusion : c’est un gadget.
Par ailleurs, sans être un spécialiste des statistiques, il me semble que pour être représentatif d’une série l’échantillon doit être consequent (dou ma mefiance pour les sondages réalises sur la base d’un echantillon de 30 gugus). L’échantillon consequent cela s’appelle le suffrage universel.
Ce n’est pas le tirage au sort qui ne suffit pas ... cette proposition est de la poudre aux yeux.
Attendez, je ne vous ai absolument pas traité de conspirationniste, pas même SR. Simplement, à relire ces mots hier, sur le populisme, ben y a rien à faire, je voyais et entendais Ségolène. Comme il était tard, je me suis arrêtée à un petit passage, mais la suite était tout aussi stupéfiante.
Et quand vous dites : les jurys citoyens, pour être efficaces, devraient être limités dans le temps et non renouvelables, je suis d’accord avec ces principes, mais ils doivent avant tout s’appliquer aux politiques, eux-mêmes. Ces seuls principes élémentaires suffiraient à limiter les excès induits par le pouvoir. Et alors, quel serait l’intérêt de ces jurys ? Autrement dit, vous proposez un remède aux risques de dérive des jurys citoyens censés contrôler les risques de dérive des hommes et femmes politiques, alors que ce remède, appliqué aux politiques, retirerait sa raison d’être de ces jurys !!! (je ne suis pas sûre d’être claire...).
Sauf à particulièrement déconsidérer la classe politique (constituée, tout de même, de 40.000 élus), rien ne permet de penser que ces jurys seraient meilleurs.
Et puis, le tirage au sort. On pourrait choisir des citoyens pour se prononcer sur un sujet qu’ils connaissent bien, mais non. Tirer au sort. Nous sommes tous égaux, capables du même discernement. Quelle illusion ! Il y a plein de sujets sur lesquels je me sens incapable de me prononcer. SR croit à l’intelligence collective. Dans son meeting à Lyon, elle avait dit, en substance "si vous mettez plusieurs personnes ensemble, il en ressort plus d’intelligence". Ah bon. Je croyais pour ma part que lorsqu’on est ignorant dans un domaine, on est facilement manipulable. Et qu’on est influençable en groupe. Et les phénomènes de foule. Etc.
Imaginons nous dans un jury citoyen, deux secondes. Il nous faudrait donner un avis sur une politique environnementale par rapport au réchauffement de la planète. Un certain nombre d’entre nous serions sans doute favorables aux mesures les plus protectrices, de peur, pour caricaturer, de voir nos banquises disparaître dans quelques années. Dans notre jury, il y aurait aussi Claude Allègre. Il se dirait spécialiste. On l’écouterait attentivement. Peut-être, parce que je n’y connais rien, finirais-je par être convaincue, alors même que sa position n’est pas forcément l’évidence. Il prendrait le pouvoir, au sein de ces jurys. Finalement, ce serait bien plus élitiste, encore, que le système électif.
D’ailleurs, cette confiscation du pouvoir par certains dans ce genre d’assemblées, c’est un ancien président de cour d’assises qui nous en avait parlé, un jour, en cours. Régulièrement, l’un des jurés prend l’ascendant, par sa rhétorique, son humour, parfois, sa force de persuasion. Sans même forcément le vouloir. Les autres, ensuite, ne font que suivre. Et puis, nous disait-il, il y a ceux qui n’ont pas d’idée (surtout de la peine), et parfois, il en trouvait certains qui se copiaient les uns sur les autres, faute d’avoir un avis.
Enfin, sur l’idée de responsabiliser les gens, je trouve l’idée très bonne. Une partie du budget votée directement par des citoyens, peut-être tournants, j’y suis extrêmement favorable. D’abord, parce que se confronter au processus de décision permet de mieux le comprendre (et notamment, les choix des priorités). Ensuite, parce que, et pour le coup, je suis d’accord avec Ségolène, pour que les gens s’intéressent à la politique, il faut qu’elle s’intéresse à eux.
C’est un excellent système que je crois, on peut mettre en oeuvre dès le plus jeune âge. Avant qu’elle ne donne son exemple, j’étais très emballée par la proposition (je le suis toujours). C’est l’exemple qui m’a scotchée. Désolée, mais ça faisait tellement démago. Je crois que dans un lycée, il y a d’autres priorités budgétaires que des ordinateurs portables, forcément. En termes de sécurité, de soutien scolaire, d’installations sportives, culturelles et artistiques. C’est très bien que les lycéens aient choisi les portables, j’aurais sans doute fait la même chose. Ils pourront ensuite faire un bilan et voir si c’était le plus important (peut-être que j’ai tort et que c’est le cas). Mais donner cet exemple, au contraire, je trouvais que ça desservait une idée plutôt bonne.
Les différences de ce système avec les jurys populaires :
il ne s’agit pas de contrôler les élus, mais de se mettre à leur place. La critique éventuelle qui en ressortirait (on pourrait imaginer des bilans, ensuite)en serait d’autant plus intéressante. Il ne s’agit pas de suspecter, par principe, les élus.
plus le sujet nous est proche, plus il est facile d’avoir un avis éclairé. Si j’habite tel quartier, j’ai forcément un avis "éclairé" sur ce que doit être la priorité budgétaire. En revanche, je n’ai aucun avis "éclairé" sur le budget de la France (et pourtant j’ai étudié les finances publiques...).
ce système fonctionnerait au volontariat, et non au tirage au sort.
Bon, tout cela est un peu désordonné. Ce qui est certain, c’est qu’en toute franchise, je suis relativement effrayée par SR. Sa conception de la démocratie heurte fondamentalement mes convictions. Un Président de la Réépublique, et un élu, en général, ce n’est pas quelqu’un qui dit : "je vous écoute, je vais porter votre parole et vos idées". C’est au contraire quelqu’un qui propose un chemin, qui l’explique. Ensuite, les gens y adhèrent ou non en fonction de leurs convictions. Nous avons tous des présupposés, des a priori, des avis, dont nous ne pouvons confirmer l’éventuelle validité qu’en entendant d’autres voies, d’autres propositions. Gouverner, ce n’est pas être un simple délégué qui porte notre voix, qui répète ce que nous disons. Foncièrement, je pense extrêmement dangereuse cette façon d’envisager la politique.
Ah, et une dernière chose, car il me semble que vous l’avez pointé du doigt un peu plus bas. L’intérêt du politique, par rapport au citoyen lambda, c’est qu’il est payé pour passer son temps à se prononcer sur les enjeux locaux ou nationaux. Autrement dit, il a le temps de s’informer, il en a même le devoir. Voilà pourquoi il peut en savoir plus, et doit faire partager son savoir, et ce qu’il en a retiré comme conviction. Nous le payons pour ça. Pour qu’à notre place, il ait le temps de réfléchir, de confronter son point de vue à d’autres, d’aller dans des endroits où nous n’allons pas, de rencontrer des gens, d’aller "sur le terrain" comme on dit. A notre place. Ensuite, il doit faire un compte-rendu et expliquer les conclusions qu’il en a tirées. Et en cela, il peut déjouer nos a prioris. Par exemple, j’ai vécu à Saint Denis pendant mon adolescence. Je connaissais donc la "banlieue difficile". Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Alors, j’ai bien un avis sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire, mais la vérité, c’est que je ne connais la banlieue d’aujourd’hui que par ouï-dire ou les médias. J’attends d’un élu qu’il aille voir sur place, qu’il soit un témoin, puis quelqu’un qui propose, en connaissance de cause. Aussi, parce qu’il a le temps. Alors j’ignore si c’est un métier, la politique, mais c’est une fonction.
Je n’ai pas d’opinion sur cette nouvelle lubie d’enchère pré-électorale, le genre qui fait pérorer tout un tas de personnes mais qui n’existe pas quand le pouvoir à l’occasion de mettre en oeuvre. Pour moi ça n’est qu’un miroir aux alouettes.
Mais je voulais réagir à ceci :
L’intérêt du politique, par rapport au citoyen lambda, c’est qu’il est payé pour passer son temps à se prononcer sur les enjeux locaux ou nationaux. Autrement dit, il a le temps de s’informer, il en a même le devoir. Voilà pourquoi il peut en savoir plus, et doit faire partager son savoir, et ce qu’il en a retiré comme conviction. Nous le payons pour ça. Pour qu’à notre place, il ait le temps de réfléchir, de confronter son point de vue à d’autres, d’aller dans des endroits où nous n’allons pas, de rencontrer des gens, d’aller "sur le terrain" comme on dit. A notre place.
C’est un idéal-type, une gageure, un voeu, une "fiche de poste" que vous nous présentez là.
Mais je constate dans mon entourage que la question de "l’éclairage" et de "l’expertise", censée découler de la fréquentation des lieux où le citoyen ordinaire n’a pas le temps d’aller, est dominée par une seule conception du réalisme économique. C’est le problème majeur selon moi : que presque tous les élus, pour des raisons historiques que je ne peux developper ici, sont d’accord sur leur rôle quant au développement économique d’une région. Chez moi il s’agit du projet d’un aéroport international, détruisant des centaines d’hectares de bocage et des milliers d’arbres plusieurs fois centenaires, expropriant des paysans et coulant des milliers de mètres cubes de béton au nom du réalisme économique et pour le bien de tous ! Parceque l’emploi sera là et le boom économique aussi !! C’est du délire total. Le modèle béton partout, emploi de merde partout aussi, je chie dessus et nous sommes nombreux. Et je constate que bien peu d’élus sont capables de faire front à ce projet criminel qui est la preuve que les responsables politiques n’ont pas conscience que beaucoup de gens rejettent purement et simplement le modèle de développement sans fin (béton et précarité pour tous) que nous impose le "réalisme économique".
Votre position est bien gentille mais elle néglige le contexte socio-économique de la production de l’opinion et de la légitimité politique.
Si je comprends bien : pas de tirage au sort parce que les citoyens n’y connaissent rien ? Pourquoi dans ce cas auraient-ils le droit de vote ?
Le système actuel a précisément cet objectif : la politique c’est pour les professionnels : rendez-vous le jour des élections.
Heureusement, il y a les mouvements associatifs et populaires, qui sont là pour rappeler aux "nuls" les limites de la démocratie bourgeoise. Tout est processus et tout est affaire de rapport de force.
Je ne sais pas où mettre cela.
Lundi, j’entends Paul Quilès sur France Culture, Du grain à moudre. Il indique qu’il a envoyé un courrier à toutes les TV pour leur dire que le Darfour est un nouveau Rwanda et qu’ils doivent faire des sujets et trouver des images.
Hier soir, France 2 fait un sujet sur le Darfour avec des images de la BBC.
Le Darfour est tellement peu commenté, alors qu’aux USA, tous les enfants créent des chaînes de solidarité à l’école, Clooney prend parti, c’est un mouvement vivant. Pourquoi les médias en font-elles si peu ? Et si le sujet émerge, est-ce sur suggestion ou bien de leur propre chef ?
Daniel,
Je sais bien que vous ne pouvez prendre position sur toutes les turbulences qui en ce moment agitent la presse écrite mais permettez-moi tout de même de noter votre silence par rapport à la menace qui pèse actuellement sur l’hebdomadaire POlitis. Son existence est tout simplement compromise. Vous avez certes publié sur ce blog, les messages de Bernard Langlois. Mais ne pensez-vous pas que tout comme Libération, ce journal mérite que tous ceux qui se battent pour préserver des espaces de liberté au sein de la presse se mobilisent et relaient autant qu’ils peuvent son combat ?
Bonjour ,
Je n’apporterais pas d’idée de font au débat ouvert ici , car je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir et je refuse de réagir à chaud , il me faut un délai de réflexion.
En revanche , je veux seulement dire une chose : je me souviens de l’émission d’ASI sur Ségolène Royal avec Duhamel ,où je ne me souviens plus quel intervenant (peut-être Duhamel , mais pas sûr) disait qu’elle ne savait pas parler plus de 15 minutes sans que ça finisse par sonner creux , et qu’elle n’avait rien à dire . Eh bien , c’est faux. Quelle dédateuse, et quelle capacité de conviction ! Je viens à l’instant de regarder des extraits de ce débat sur le site de LCI , et franchement , elle est bluffante, elle est très très forte.
Amitiés.
Et bien moi qui suis un petit élu local, pas un pro de la politique, même pas encarté et qui fait cela après ses journées au bureau en délaissant, parfois trop, sa famille, je suis las.
Las de la permanente suspicion. Las de devoir expliquer aux voisins que j’ai payé les travaux dans ma maison. Las d’entendre que nous ne serions préoccupés que par notre intérêt alors qu’on passe des soirées et des week-ends à tenter de résoudre les problèmes de nos concitoyens et nos villes. Las de voir les élus nationaux dévoyer la politique par ambition personnelle et manque de courage.
Lors des dernières municipales, une seule liste s’est présentée dans notre ville de 8000 habitants. La même situation s’est répétée dans deux autres villes proches et comparables. Symptômes de la lassitude et de la difficulté de la tâche ?
Et maintenant Mme Royal qui réinvente les jurys populaires et pourquoi pas les tribunaux...
Cette proposition confirme, en creux, que nous aurions des choses à nous reprocher.
Il me vient parfois la furieuse envie de retourner vers les miens, famille et amis et laisser ce monde se débrouiller sans moi.
Mon désir d’avenir à moi ? Faire mon Jospin et dire merde à tout cela.
L’initiative de S. Royal a au moins le mérite d’ aborder le contrôle des élus par le peuple. Ceci n’est pas du populisme, la suspicion, le tribunal populaire, le retour à 1934 (et pourquoi pas la terreur, le nazisme ?) mais tout simplement la Démocratie.
Nous savons tous que le fonctionnement effectif de la démocratie en France est le minimum syndical. Certes les élections sont libres, chacun peut s’ y présenter , mais cela suffit il pour prétendre avoir atteint l’ idéal démocratique.
Nous savons bien que non. Si les élus peuvent faire ce qu’ils veulent pendant une mandature sans aucun controle et promettre perpétuellement n’importe quoi aux élections suivantes, ce n’est pas la démocratie.
Il est devenu méritoire d’exercer le pouvoir continuement à l’encontre des aspirations du peuple, faute de quoi c’est du "populisme".
Il ne s’agit pas pour moi de controler les affaires personnelles des élus. Mais il s’agit d’exercer un suivi continu de leurs decisions , quitte à les inflechir.
C’est bien possible. Les élus soucieux de l’interet de leurs administrés paient pour les autres. Raison de plus pour accepter plus de transparence et le controle permanent.Las de voir les élus nationaux dévoyer la politique par ambition personnelle et manque de courage.
Ceci dit, le machin de S. Royal est pour le moins étrange.
Plutot que d’inventer encore une usine à gaz, pourquoi ne pas essayer ce que font nos voisins Suisses à savoir le referendum d’initative populaire , quitte à l’adapter s’ il ya des défauts ?
Je sais que des "spécialistes" , plus intelligents que les Suisses - parce que français- vont m’expliquer que c’est nul. J’aimerais bien me faire mon idée par moi-même...
"contrôler le travail des responsables politiques ...etc ... n’est-ce pas la tâche assignée, en démocratie, à un certain 4e pouvoir -la presse ?"
Et écrire ça, n’est-ce pas oublier un peu vite les récentes déclarations de Bayrou sur la collusion médias/hommes politiques, exemples avérés à l’appui ? Ainsi que la remarque, récente aussi, d’un Rocard, sur le fait que ce 4e pouvoir, la dite Presse, est le seul à ne pas avoir de contre-pouvoir.
A moins que ce ne soit l’ensemble de nos concitoyens, lecteurs et non-lecteurs confondus, ce contre-pouvoir ? Sauf que, concernant la Presse écrite, ce sont surtout les non-lecteurs (souvent téléphages) qui précipitent les journaux dans la crise. Et en matière de démocratie, on peut aussi se demander ce que ça donne, des citoyens qui votent sur la base d’une info/opinion fournie exclusivement par quelques chaînes de télévision ?
Des expériences d’utilisation de jurys citoyens au niveau local existent dans differents pays en Europe depuis quelques ans.
La proposition d’introduire des jurys de citoyens a l’echelle de l’Etat pour evaluer les actions des élus fait partie de la campagne "Politiciens : vous tenez parole ou vous partez" , et est lié par consequence a celle de la revocation automatique des élus qui ne tiennent pas leur promesses.
C’est la proposition d’une Comission de vérification des engagements qui correspond le mieux a l’idée lancée par Sègolene, sauf qu’elle n’ose pas encore de parler de révocation.
En effet, une discussion a propos de cette institution eu lieu dans les forums d’Etienne Chouard, ici. ou on parle parmi d’autres sur la pertinence du nom Tribunal de gouvernance qu’on avait remplacé par Comission de vérification des engagements.
Une diffusion en douce de l’initiative eu lieu plus tard dans plusieurs forums, parmi eux celui des primaires au PS
Germà Pelayo
raté, la mairie de sarcelles ne possède pas de site internet officiel !
faudra voir ailleurs donc ...
"L’élection permettait ainsi de choisir le plus apte à exercer la charge considérée"
Dans la Grèce antique, peut-être, quoique j’en doute. Il me semble que vous-même idéalisez ce principe...
En tous cas de nos jours, ce n’est certainement pas le plus apte qui est élu (nationalement), mais celui qui combine la télégénie, les capacités rhétoriques et le carnet d’adresses.
Quand à l’esprit de liberté, c’est généralement une illusion. Toute société implique des relations entre individus, donc des contraintes, donc une diminution de la "liberté"...
Dakota du Sud : une proposition de référendum veut rendre possible de juger les juges
Le jury populaire serait constitué de 13 citoyens tirés au sort.
....
Ensuite relisez attentivement les propositions de SR sur les jurys citoyens censés permettre aux élus d’évaluer leur politique ...
Il en pense quoi Etienne Chouard ?
Bonjour grorick, merci pour ce lien. C’est intéressant.
Les cris d’orfraie des juges américains qui tiennent mordicus à leur impunité de fait, comme chez nous, sont également intéressants.
Je ne vois pas comment juger les juges
autrement qu’avec des jurys populaires :
1) Il est
essentiel que les juges puissent être punis en cas de faute.
2) Il est
évidemment très dangereux de laisser juger les juges par d’autres
juges.
3) Le jury de citoyens semble une formation légitime pour juger les juges (puisque la justice est
rendue "au nom des citoyens").
4) Mais pourtant, les
juges doivent absolument être protégés des
pressions pour pouvoir « être justes ».
Alors,
c’est une vieille aporie, un sujet difficile, il faut
sans doute limiter le droit des citoyens à mettre en accusation un
juge, mais il ne faut pas renoncer à engager réellement la
responsabilité des juges car les abus de pouvoirs sont redoutables pour les
citoyens, là aussi, l’affaire d’Outreau l’a montré avec éclat.
Je pense qu’une bonne idée (réutilisable dans bien d’autres jurys) est de rendre le jury composite pour que toutes les opinions puissent s’y exprimer avant de décider, comme le veut l’organisation démocratique de base qui est la mise en scène des conflits.
On pourrait donc adjoindre quelques magistrats au jury tiré au sort pour plaider sur le plan professionnel et éclairer les débats.
Si quelqu’un a une bonne idée originale de contre pouvoir (non factice et non bloquant) au pouvoir judiciaire, qu’il nous le dise :o)
Étienne.
"1) Il est essentiel que les juges puissent être punis en cas de faute."
N’est ce déjà pas le cas ?
"2) Il est évidemment très dangereux de laisser juger les juges par d’autres juges."
Ah bon ? Les juges auraient donc le "privilège" d’être jugé par des jurys citoyens tirés au sort ? Sur la belle de quelle légitimité ? Celle de l’émotion ?
"3) Le jury de citoyens semble une formation légitime pour juger les juges (puisque la justice est rendue "au nom des citoyens"). ?"
Au nom des citoyens ne veut pas dire par les citoyens et encore moins par quelques citoyens. Quelle serait leur légitimité ?
"4) Mais pourtant, les juges doivent absolument être protégés des pressions pour pouvoir « être justes »."
Un juge juste c’est quoi ? Pour moi, c’est celui qui applique la loi, toute la loi, rien que la loi.
Non ce sujet n’est pas difficile.
"L’affaire d’Outreau l’a montré avec éclat". Avec vos jurys citoyens, les personnes innocentées in fine auraient été pendues pendant l’instruction et le juge écartelé par les mêmes pendant la commission d’enquête.
"On pourrait donc adjoindre quelques magistrats au jury tiré au sort pour plaider sur le plan professionnel et éclairer les débats".
Fiat Lux : Gérard, Bernard, Judith, Henri, Simone, Fifi et Loulou one gagné. Ils nous diront si untel est coupable.
sachez Etienne que je n’accorde aucune confiance aux jurys dans les cours d’assise
vous imaginez des jurys citoyens aux prudhommes ?
sur des sujets mineurs type la composition de l’equipe de france, pourquoi pas mais de grace ne touchons pas à la justice - defendons la - rendons la plus independante du pouvoir politique
mais sur quelle base ?
C’est quoi, la faute d’un magistrat ?
Une erreur de droit ? Le double degré de juridiction, puis la cassation, est censée l’éviter.
Une erreur d’appréciation ? Les magistrats sont faillibles, et les jurys ne le seraient pas ?
Une défaillance humaine ? Etre trop hautain, méprisant, désagréable, avec les gens qu’il juge ? Ca engendrerait une responsabilité ????
Les sanctions disciplinaires existent déjà. La Justice nécessite d’être rendue dans la sérénité, et non avec la peur au ventre des sanctions. Les juges se fondent sur leur intime conviction, et non la peur. Je crois que c’est une meilleure conseillère.
Juger n’est pas chose aisée. La Justice a des chances d’être bonne quand elle est rendue en collégialité, ce qui tend à être de plus en plus remis en cause aujourd’hui. Ca me semble le vrai problème. Quelqu’un qui est seul, et qui doit juger "au nom du peuple français" [et non des citoyens, ce qui retire la légitimé aux citoyens, puisque le peuple est constitué de tous, donc, votre argument, Etienne, selon lequel la légitimité découle de cette phrase est un peu bancal, à moins qu’on imagine qu’on mette des enfants de 11 ans dans ces jurys , puisqu’ils font partie du peuple], c’est déjà difficile. Beaucoup trop.
Mais si en plus, il a toujours à l’esprit ce risque de sanction, bonjour la sérénité.
D’autant que la vérité judiciaire, ce n’est pas la vérité. On peut innocenter un coupable faute de preuves suffisantes. Ou condamner un innocent en toute bonne foi.
Tout le monde s’accorde sur la nécessité de contre-pouvoirs, mais dès que l’on examine les modalités de constitution des contre-pouvoirs, on butte sur le problème de l’expertise (politique, juridique, etc...). Ainsi toute proposition de faire participer le citoyen lambda apparaît à la fois comme inefficace et démagogique.
La solution au problème des contre-pouvoirs réside dans le traitement des conflits d’intérêts, concept fréquemment utilisé dans les pays anglo-saxons, et qui en gros signifie qu’on ne peut pas être juge et partie.
Dans le cas des dérives de la justice, par exemple, on peut très bien admettre qu’un contre-pouvoir soit établi par des juges, à condition que ces juges ne soient pas eux-mêmes dans le lot commun, et déclarent les éventuels conflits d’intérêts avec les juges qu’ils doivent juger.
A mon avis, les difficultés liées à la résolution des problèmes liés aux conflits d’intérêts en France tiennent à un mode de pensée très hiérarchique dans lequel le pouvoir est en théorie intrinsèquement lié à l’expertise, et réciproquement, de telle manière qu’il est impossible de distinguer les intérêts de l’expert de ceux de la collectivité.
Or c’est en définitive de morale qu’il s’agit (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Bio%C3%A9thique ) et la faillite du discernement des conflits d’intérêt est le moteur de la corruption. Un des grands problèmes de la société française est que non seulement cette partie intrinsèque de la morale est ignorée, mais une nouvelle définition récente de la morale, instaurée par la gauche Mitterrandienne, et faite de bons sentiments égalitaires et d’antiracisme, s’y est substituée ( voir Kaltenbach, : Tartuffe aux affaires http://www.ppkaltenbach.org/news/14.shtml ), le sommet de l’aberration étant atteint quand un expert accusé de corruption se présente comme l’ « autorité morale » . http://www.debats-science-societe.net/dossiers/ogm/pourquoi-une-telle-polemique.html
Folklo les propositions de Ségolène hier soir. Inéptie, impréparation, approximation.... Je crois rêver.
Certes Mélenchon, le faux bourrin, n’est pas aimé dans ce blog. Dommage.
Ecoutez quand même son interview par Apathie ce matin sur RTL. Il appuie où ça fait mal.
Mélanchons tout oui...Fait partie de la bande des paumés du PS qui se sont racrochés au moins con des paumés du PS Lolo, qui s’en sort à la fin de chaque épisode judiciaire qui lui tombe sur le coin du nez ; vivement que cette série s’arrete, elle est insuportable.
j’attends avec impatience une petite répartie lors d’un débat/meeting à des propos de Lolo : ’Avec vous on ne peut que perdre son sang froid’, ou bien "Monsieur Fabius mon sang ne fait qu’un tour à l’écoute de vos propos", ou "mon sang boue à vos propos". Juste histoire de le faire bouillir lui, et de rendre hommage aux victimes. Car il y a bel et bien un assassin dans ces débats. Faudra lui ressortir aussi "responsable mais pas coupable", seule limite de ses aveux.
Avec un jury populaire même tiré au sort, il aurait pas fini ses mandats à l’époque, et cela aurait été tout à fait normal. On comprend qu’il s’y oppose, quand on trouve que être responsable de décès de citoyens ne renvoit pas forcément à une culpabilité, ni même à une démission apaisante.
Et c’est lui qui va donner des leçons de connaissance des dossiers, des chiffres, etc alors qu’une fois au pouvoir il a réfuté des arguments scientifiques pour des arguments économiques. Les français ont la mémoire trop courte.
Bonjour, Ce dont on parle, étendu aux élus, s’appelle la stochocratie.
La suggestion des jurys citoyens n’étant qu’un modèle diminué mais qui en a potentiellement toute l’efficacité. Comme vous désiriez avoir des liens :
Les pages de Michel Dussandier sur la question qui existent
depuis de nombreuses années + de 6 ans :
http://stochocratie.free.fr/
Inévitable la page WikiPédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Stochocratie
Et un lien indirect avec la stochocartie mais plutôt pour
alimenter une réflexion sur Qui Nous Gouverne ?
http://quantumfuture.net/fr/posters.htm
Bonnes lectures en profondeurs !
Extrait de Wiki. : "La stochocratie, appelée aussi lotocratie (ou, au Québec, sortition) est le tirage au sort des représentants du peuple au niveau national ou local, par exemple selon les techniques habituelles des instituts de sondage."
Désolé d’insister, je suis peut-être aveuglé par ce qui me semble une évidence. Le tirage au sort est une methode primitive pour constituer un "échantillon" de citoyens pris au hasard de façon à garantir autant que possible une indépendance et un pluralisme.
Mais les grecs, bon mathematiciens, ne maitrisaient pas encore la science des statistiques et... ne possedaient pas d’ordinateurs.
LES SONDAGES
Nous avons aujourd’hui un outil que tout le monde connait et qui pourrait, dans les mains d’un organisme de contrôle indépendant, être un moyen d’évaluation fin et représentatif. Le problème de garantir l’indépendance d’un tel organisme de contrôle se pose encore.
stochocratie, lotocratie, sondocratie... on tourne en rond
Mais le problème de fond, c’est la formation des citoyens pour qu’ils puissent avoir un jugement pertinent. Quels sont les objectifs politiques à évaluer ? Quels sont les enjeux ? Quel est le contexte ? Etc...
Cette formation sans laquelle rien ne sortira d’aucun système prétendument démocratique passe par L’INFORMATION
... et W le BigBangBlog !
"Etienne, tu ferais confiance à un chirurgien tiré au sort, pour t’opérer ? Tu irais acheter ton vin chez un caviste tiré au sort ?" je lui demande. "Eh bien la politique c’est pareil. Quoi qu’on en pense, cela requiert une certaine spécialisation."
Je ne comprends pas quel est donc ce vin que vous trayez des barriques de vos élus : je ne comprends donc pas la pertinence de votre analogie.
Par ailleurs, puisqu’une élection, cela consiste à faire confiance à quelqu’un par anticipation, iriez-vous acheter votre vin chez un caviste ayant gagné le trophée de Miss Cave 2006 mais dont personne n’a jamais pu goûter le vin ? Mieux encore : pensez-vous que le hasard fera moins bien les choses qu’un concours de beauté ?
J’ai eu la même réaction, non pas à la lecture du billet (peut-être n’étais-je pas assez attentif quand je l’ai lu) mais en entendant F. Bayrou à la radio ce matin.
Pour résumer, Mr Bayrou a combattu cette idée en nous demandant d’imaginer un professeur contrôlé par ses élèves ou un médecin par ses patients. Et là, j’ai été choqué par cette comparaison entre deux professions qui demandent de solides connaissances, et la situation des hommes politiques. Par cette phrase, j’ai eu l’impression que Bayrou défendait l’idée que la politique est une profession, et qu’il fallait laisser cette profession aux professionnels.
Or, aux dernières nouvelles, aucun concours ne donne un diplôme es personnel politique, et un élu est élu, contrairement à un professeur ou à un médecin qui ont obtenu leur place par un concours.
Je ne dis pas que la politique est quelque chose de simple, car il faut beaucoup de technicité dans de nombreuses questions, mais cette posture (défendue par un homme qui a été au gouvernement il y a déjà 13 ans et qui est élu depuis 25 ans) de professionalisation de la politique, cette agrippement despolitiques à leur poste, avec ses dérives, me paraît une des raisons du fossé entre les élus et leurs représentants.
Comment faire pour être technicien de la politique sans en être professionnel ? Y a des stages ? un BTS ? Ha oui l’ENA c’est vrai ! c’est un boulot qui se décide comme les autres à la sortie de l’adolescence ! C’est pas juste mais comment faire autrement pour en être technicien. Etre mandaté par des citoyens électeurs ne suffit pas pour être un bon technicien, surtout lorsque l’évaluation des compétences est quiquénal, ce qui pour n’importe quel salarié est une belle abération, et qui prouve l’utilité de l’évaluation des compétences de nos élus à des fréquences plus élevées.
La cooptation est aussi en vogue mais présente ses dangers. Villepin n’en est il pas le plus splendide exemple. Jamais évalué, jamais élu, toujours présent et ascendant. Jusqu’où ? sans doute plus haut encore, car pour passer entre tous les orages qu’une telle ascension exige, une forte intelligence politique est obligatoire, avec pour point d’ancrage et de démonstration flamboyante un discours onusien historique, cloueur de bec des faucons, et référentiel. A quand sur Dailymotion ??
(politique et Youtube, médias et politque, c’était dans Insight sur CNN, hier, il reste quelques passages vidéos de ce magazine sur le site de CNN. peut-être en entier en fouillant ? très intéressant. De l’orientation politique générale des blogs, des vidéos blogs et des sites de partage, jugés pour le moment bien à gauche (ou démocrate US), puisque le plus souvent railleur de conventions, caricaturaux, déplacés (esprit canard enchainé ou Charly hebdo donc), de quoi expliqué peut être ici le phénomène et l’influence du net sur le non de l’an passé. Le profil du bloggeur étant analysé comme un gauchiste en puissance. Et aussi des suiveurs de candidats en campagne bénévoles ou non qui vidéo blogge leur candidat. A voir donc, ou à récupérer chez CNN Paris DS, car de très bonnes analyses médiatiques big banglesques. :-) )
A la suite de la 2e partie du documentaire de Rotman, il y avait Calvi et ses invités. Dans la bande, le vieux couillon Toubon, le sénateur malfrat Pasqua et le petit dernier Baroin pour qui je n’ai pas de surnom.
Quand je vois ces 3 loustics, je me dis qu’un quidam tiré au sort, même sorti de Fresnes, même même pas sorti de prison, devrait avoir la "chance" de mettre en balance ces 3 affreux. Je dis affreux parce que leur discours mielleux et sans relief sur une période affligeante où ils ont été aux commandes de la France devient insoutenable. Marre d’entendre des phrases sans excuses sur leur débauche, leur truandage, leur bassesse. Palme à l’autre immonde de sénateur qui veut faire passer la pilule en déclamant comme une évidence qu’en politique, on est pourri. Ce type est à vomir ; il est pourtant drôle et goguenard, mais à vomir. Je veux bien être tiré au sort pour lui éclater le beignet.
Comment peut-on accepter d’inviter un type avec un passé pareil ? Un tye qui n’a toujours pas ni payé ni fait des excuses pour ses multiples magouilles, à commencer par la lamentable affaire de la capture de Carlos ?
De ce débat, rien n’est sorti. A part juste un type qui a l’air de bonne volonté, modéré et pas trop dans le registre de la séduction : Moscovici.
Bref, tirez-les autres comme vous voulez, au sort, au canon, au lance-pierres mais tirez-les et qu’ils se tirent une bonne fois pour toute.
Les élus sont nos représentants. Depuis avril 2002, j’ai du mal à dire cette phrase sans rire. Rappelons qu’a peine plus de 13% des INSCRITS se sont prononcés au premier tour (le seul significatif pour le coup) pour notre président actuel. Indépendamment du problème du tirage au sort, on voit bien les limites du scrutin majoritaire à deux tours. Surtout que pour des élections qui se jouent à quelques centièmes de pour-cents, la part de hasard semble déjà assez importante.
Il est d’ailleurs paradoxal que Mme Royale soit à l’origine de cette proposition qui est censée aller dans le sens d’une meilleure représentativité du pouvoir. En effet, si elle est élue en 2007, ce ne serait que parce qu’elle aura receuilli une majorité de voix parmi la minorité que représente les militants parmi les sympathisants socialistes, eux-même disposant , "vote utile" aidant, d’une majorité relative au sein des électeurs de gauche qui représenteraient une majorité ( probablement à quelques pour-cents des électeurs de droite en cas de présence de M Sarkozy au deuxième tour ) lors de l’élection présidentielle dans laquelle au mieux les 3/4 des inscrits auront voté.
Bref quand on rapporte la population source de sa "légitimité" (la majorité des militants socialistes, mettons 200 000) à la population qu’elle serait censée représenter (les électeurs inscrits 40 000 000), on devrait arriver à un rapport de 0,5%. Même si le nombre de militants augmentent fortement (à mesure que leur implications dans l’action militante diminue, mises à part une cotisation symbolique et une présence trés occasionnelle), cette représentativité restera risible.
En outre, la candidature quasi-systématique des élus sortants est proprement scandaleuse. Les militants locaux de leurs partis n’ayant que trés exceptionnellement le courage de les remettre en cause et d’assumer ainsi leur part d’erreurs dans la désignation d’un bon candidat mais mauvais élu lors de l’élection précédente. L’électeur non encarté mais en accord avec les idées défendues par ce parti et n’ayant d’autre choix que de s’abstenir ou de voter contre ses idées ou pour un candidat dont il estime qu’il a déjà fait la preuve de son incompétence. Ceci pourrait être néanmoins résolu par une limite du cumul des mandats dans le temps, limite fixée arbitrairement ou par des procédures faisant appel aux citoyens hors des scrutins électoraux (plébiscite ou en effet collège dont la représentativité statistique pourrait être assuré par un tirage au sort).
Enfin, lors de la guerre d’Irak de 2003, combien de démocraties parlementaires en Europe se sont rangées du cotés des Etats-Unis, leurs gouvernements soutenus bon gré mal gré par le parlement, contre la volonté de leurs peuples ?
je vous laisse juger c’est par là
http://www.democratie-participative.fr/bpl/index.dml
de quoi s’agit il ? de reunir parents / enseignants / personnel / élèves pour débattre des priorités au sein de chaque lycée
un pourcentage du budget régional est ensuite affecté aux priorités telles que déterminées par les participants aux debats au sein de chaque lycée selon le principe "A vous d’y réfléchir. A vous d’en discuter. A vous de choisir."
De prime abord cela ne mange pas de pain. C’est une forme de Star’Ac budgétaire.
Plus interessant et plus long toutefois : se plonger dans les compte rendus de reunions et les decisions prises -
trés habile puisque chacun donne son avis - chacun vote (le poids des eleves et des parents est superieur à celui des enseignants car 1 present egal un vote (je crois) et c’est bien connu les eleves sont probablement les mieux places pour faire un arbitrage entre deux propositions)
bref moi ca ne me plait guère : il s’agit de la négation de l’expertise et du refus par le politique de fixer des priorités
Si vous avez du temps, allez aussi faire un tour sur le site du conseil régional : vous verrez que la place reservée à l’opposition est enorme .... OK c’est de bonne guerre mais il me semble que cela traduit bien la volonté de SR : squeezer les representants elus au profit d’un lien direct avec la population
ce en quoi SR est fidèle avec ses récentes déclarations
Merci pour ce lien, Grorick. En effet, ce qu’il faudrait, c’est plonger dans les compte-rendus de réunions des établissements scolaires, pour voir quels résultats concrets ont eu ces louables efforts de démocratie participative. Les distributeurs de fruits frais demandés par les élèves ont-ils été installés ? La piscine a-t-elle été creusée ? Etc.
Les compte-rendus sont là..
Alors qui s’y colle ? (Moi, jusqu’à demain, je suis pris à plein temps par la préparation de l’émission).
Eh oui, c’est le premier souci de la démocratie participative : c’est qu’il faut du temps pour...participer.
http://www.democratie-participative.fr/bpl/doc/reglement-bpl.pdf
chaque participant à la reunion dispose d’une voix (eleves, enseignants, parents, personnel)
le budget alloué ainsi represente 10 millions d’euros sur un total de 494 millions d’euros en 2005 soit 2 % du budget de la region
aprés réflexion, j’y vois un intérêt qui est celui d’inciter les acteurs à sinvestir dans la vie du lycée
au vu de la participation c’est tout de même pas le top même si j’avoue ne pas avoir parcouru tous les comptes rendus
il me semblait poutant que les associations de parents d’élèves existaient mais elles ne sont pas présentes en tant que telles : tout fonctionne sur la base d’une démarche individuelle et les procurations, le vote à distance, par anticipation ou à postériori ne sont pas autorisés.
Comme son nom l’indique, la démocratie participative impose la participation aux réunions ’j’ai vu un peu de tout du 18h à 20 h du 14 h à 16 h en semaine).
Bref, sous couvert de démocratie, on a des effets pervers significatifs et un sentiment de saupoudrage ...
berf c’est un gadget sympa - maintenant imaginer le meme processus pour des sujets pus lourds ....
l’autogestion en petit comité pourquoi pas ? à plus grande échelle je ne crois pas que cela soit ni possible ni souhaitable
Pourquoi ferions nous confiance à 100 personnes tirées au hasard pour évaluer les décisions politiques ? Serions nous d’accord avec elles ? Serions nous sûr que ces personnes s’investissent suffisament dans les détail des lois, décrets et dans leurs mises en oeuvre ?
Comment évaluer en cas de changement des contraintes la nécessaire évolution d’une politique ?
N’est ce pas encore raccourcir le temps politique ? Ce travail de vérification n’est il pas celui du parlement et des journalistes ?
Au niveau local de comités de quartier existent dans certaines villes mais ce sont les personnes motivées qui viennent.
A Lyon, il y a quelques mois, SR avait fait un meeting. C’est ce jour là que j’ai commencé à vraiment avoir peur d’elle. Elle parlait précisément de cette initiative, manifestement fière d’elle même et de son idée géniale. C’est d’ailleurs un des rares moments où elle lâcha ses notes....
Enfin bref, elle expliqua donc que dans les lycées de Poitou Charentes, une partie du budget était voté en concertation, notamment avec les lycéens.
Critiquant vertement les habitudes de l’administration, qu’elle décrivit comme éloignée des préoccupations des lycéens et technocratique, fière d’elle même, elle déclara, en substance :
"alors que nous avions prévu de refaire la façade abîmée du lycée, nous nous sommes rendus compte que pour les lycéens, ce qui était prioritaire était d’obtenir des ordinateurs portables. Nous avons donc mis en place des ordinateurs portables pour eux, et ils sont ravis [ tu m’étonnes !!]".
A ce moment là, j’ai pensé que décidément, sa vision de la démocratie était vraiment une forme de renoncement. Confortons les gens dans un principe de plaisir (parce que franchement, des ordis dans un lycée, ok, des portables, c’est vraiment du luxe par rapport à certaines nécessités). La façade du lycée qui est abîmée, tout le monde s’en fout. Bon, après, il faudra expliquer que c’est pas bien de dégrader des biens publics - même si on a préféré jouer aux pères noel au lieu de refaire faire la façade.
Il est facile de procurer du plaisir aux citoyens, de leur dire ce qu’ils veulent entendre (puisque ça vient précisément d’eux !), mais où est la responsabilité du politique là-dedans ?
Tres habile de faire venir le débat par un tiers (ce Chouin que personne connait) pour en faire lui-même un exemple de démocratie participative (il a une idée - il est un citoyen presque tiré au sort - et son idée fait débat sur Internet - exemplaire de la "méthode Ségo") et moi, DS, je ne suis que le medium qui fait advenir tout cela. Et en plus je réponds -ils peuvent toucher la star...
Pourquoi ne pas avertir simplement vos lecteurs que vous vous donnez ainsi des marges de manoeuvre pour le cas où sort gagnante ?
Nathanaël
Et c’est bien ça le problème ! En 2002, le gouvernement jospin avait réalisé les 35 heures, les emplois jeunes et une régularisation des sans papier, soit le programme pour lequel il avait été élu.
Je ne cherche pas à savoir si ces réformes sont bonnes ou mal gaulées etc ... Non, ce que je remarque, c’est que réaliser son programme n’apporte rien.
Donc si les hommes politiques ne tiennent pas plus que ça leurs promesses, c’est aussi parceque finalement ça n’apporte pas grand chose ? A-t-on les hommes politiques que l’on mérite ?
L’évaluation existe, il suffit de lire les rapports de l’assemblée ou de la cour des comptes. Ce qui manque, c’est peut etre une "culture de l’évaluation" plus répandu, comme le disait Duncan ci dessous.
Le coup de la caste des hommes politiques, c’est bien beau, mais qui permet a des perdants de revenir encore et encore ? Pourquoi dans ce pays estime-t-on qu’aboutir à un consensus c’est baisser son pantalon, ce qui conduit à ce qu’on préfère voter pour des gens radicaux qu’on a jamais vu à l’oeuvre ?
Les occasions de sanctionner existent, les informations aussi, la responsabilité est aussi du coté des electeurs. Des jurys d’évaluation tirés au sort ? Pourquoi pas, on aura le droit à des dépeches AFP :
« le jury d’évaluation de la réduction de la dette est unanime, on s’est bien foutu de votre gueule. »
Ca n’empechera pas les gens d’oublier ça en 15 jours et de voter pour le meme c... aux elections suivantes.
Inclure les citoyens est une condition nécessaire, mais pas suffisante. Il faut « alimenter l’information, l’argumentation, pour construire un jugement et aller à l’encontre de la régression émotionnelle, de la psychologie de foule et de la seule démocratie d’opinion », dit Patrick Viveret, philosophe (2). Le pouvoir n’est pas un capital, mais un travail ?
« Assurément, la montée en puissance d’une alliance civique entre participation, délibération et représentation est une forme de thérapie collective contre les effets toxiques de l’exercice du pouvoir, ajoute Patrick Viveret. Le fond du débat, c’est donc de faire vivre la qualité démocratique : ce n’est pas de la surveillance, mais de l’évaluation, différente de la sanction du suffrage universel. »
La démocratie participative n’a rien d’un graal. Envisagée au-delà de la seule agora, du cahier de doléances ou du slogan, elle est un levier parmi d’autres pour tenter de réoxygéner un débat politique et une vie démocratique anémiés.
Certes l’idée peut être séduisante. Elle correspond surtout, à mon avis, à l’hyper-individualisme de notre époque.
L’idée du tirage au sort des élus (et non des contrôlants) permet, comme le loto, "d’espérer".
Sous couvert de "contrôle citoyen des élus" ou de "démocratie participative", c’est bien "moi aussi m’sieur moi moi aussi je veux gouverner !" qui affleure.
Comme le blog rencontre le désir d’expression libre et publique des individus "moi aussi m’sieur m’sieur j’ai des choses intéressantes à dire, lisez-moi, invitez-moi dans vos médias", le tirage au sort est la dernière lubie d’une société de narcisses qui ne tolèrent plus aucune contraintes, forces et exigences extérieures, même légitimes (càd décidées par leurs propres représentants), en dehors de celles qu’ils se donnent.
La force de Ségolène Royal, c’est de surfer sur cette tendance psychologique de masse pour accéder au pouvoir.
M. Chouard, dont j’ai apprécié le "combat" pour le Non, veritablement argumenté, n’est cependant pas expert ès sciences politiques. Ainsi sa définition de la Constitution, pour intéressante qu’elle soit, est purement personnelle et ne repose sur rien de fondé au sens des sciences politiques telles qu’on les théorise depuis des centaines d’années. (voir http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Constitution_revelateur_du_cancer_de_la_democratie.htm#intro) D’où sort par exemple le principe de lisibilité du texte ??
Enfin l’identification opérée constitution=démocratie est bancale. La Grande Bretagne n’a pas de Constitution au sens français ou au sens de Chouard... N’est-ce pas une démocratie ?
Quelle société ou quel chaos naitra de la frustration de ces millions d’égos, bien souvent éduqués, qui ne trouvent pas leur place dans une société bloquée ?
Une initiative menée par une petite commune de l’agglomération grenobloise : depuis trois ans, chaque année, une trentaine de citoyens de la commune, tirés au sort sur les listes électorales émettent des propositions sur le budget de la commune.
Pourquoi tirés au sort ? Pour éviter que ce "Conseil consultatif budgétaire" ne soit phagocyté par les "professionnels de la participation citoyenne", soit les associations ou membres des comités de quartiers.
L’idée, c’est que pendant dix mois, tous les mois, ce conseil se réunit. Au début, les services de la mairie exposent les grandes règles budgétaires que doivent respecter les communes, et puis le fonctionnement de chacun des services. A charge du conseil, ensuite, de proposer des priorités, en argumentant.
Ces propositions ne sont pas automatiquement reprises par le conseil communal. En revanche, celui-ci se doit de justifier le rejet, ou l’acceptation, de l’une ou l’autre suggestion. La réunion publique au cours de laquelle le maire et son équipe répond aux propositions du conseil aurait de plus en plus de succès (près de 200 participants pour un réunion où on parle budget, c’est pas mal, non ?)
J’ai interviewé plusieurs personnes de cette commune (oui, je ne suis pas le maire ou un élu de cette commune mais journaliste, spécialisée dans la vie publique locale). Toutes ont souligné que ce type d’initiative avait modifié l’ambiance de la commune, que les citoyens avaient un discours plus tourné vers l’intérêt général que vers des intérêts particuliers.
Une piste pour les jurys citoyens ?
Bonjour Daniel, bonjour à tous,
Merci de faire émerger de l’écume de l’actualité ce sujet décisif pour nous tous : il me semble que la responsabilité (accountability) des élus est LA condition de l’acceptabilité de la « démocratie représentative » par les citoyens.
Si nous n’arrivons pas à ce que nos élus nous rendent honnêtement des comptes et soient vraiment révocables à tout moment, on va tous finir par détester la virtuelle « démocratie représentative », repérée comme une étiquette mensongère maquillant une réelle « aristocratie élective ».
La modalité de désignation des contrôleurs qu’est le tirage au sort mérite d’être traitée à part car c’est un autre sujet, important mais distinct.
1) La nécessaire responsabilité (et révocabilité) des élus
Pierre Rosanvallon souligne parfaitement que l’élection, mécanisme de choix pour l’avenir, est une institution dévoyée, détournée, affaiblie, quand on s’en sert comme mécanisme de sanction pour le passé.
J’ai passé des dizaines d’heures à retranscrire mot à mot deux immenses leçons que je vous recommande chaleureusement : Évolution nécessaire de notre démocratie : importance cardinale des pouvoirs de surveillance et Les mises à l’épreuve d’un jugement (exceptionnelle prestation, vraiment).
En fait, chacun des 14 cours que Rosanvallon a donnés au printemps au Collège de France (diffusés sur France Culture en mai à 6 heures du matin) est une merveille, les citations de Mirabeau, Marat et autres Victor Hugo, sont superbes et font remonter de grandes idées à la surface (voyez le sommaire et les liens audio directs que j’ai récupérés et listés sur ma page ‘Liens et docs’), et il a finalement regroupés ces cours dans un grand bon bouquin, « La contre-démocratie » (Seuil, 2006), qui est un livre aussi passionnant qu’important pour nous aider à résister en imaginant nous-mêmes des institutions alternatives.
Merci à lui pour cette « histoire des idées des hommes pour se protéger contre les « tyrans élus » depuis la nuit des temps » qu’il rassemble pour nous et que j’appelle une « armurerie intellectuelle contre les abus de pouvoirs ».
Si nous en sommes aujourd’hui réduits à user de l’élection pour sanctionner nos élus défaillants, c’est bien parce qu’il n’y a RIEN d’autre, rien de rien, dans nos institutions, pour les juger et les sanctionner entre deux élections.
Et en aucun cas la démocratie ne saurait être réduite au processus électoral, qui n’en est qu’une partie et qui devrait être un mouvement de confiance et pas de défiance.
Se contenter de l’élection en guise de
« démocratie », c’est accepter de rester dans ce que j’appelle
« la préhistoire de la démocratie », c’est une forme de servitude
volontaire.
Une authentique démocratie compte forcément, en plus
de l’élection, des outils de défiance, de surveillance, d’alerte, de jugement
et de sanction.
Nous n’en avons pas dans nos institutions (ni en
France, ni en Europe).
C’est ce qui explique que la responsabilité des prétendus responsables soit (devenue) nulle : personne n’est plus réellement responsable de rien, à quelques exceptions (marginales) près, et cette lacune majeure vient d’une raison centrale, décisive, que je crois bien avoir identifiée : le texte qui précise cette responsabilité est la Constitution et il se trouve que la Constitution est écrite par... (devinez) les élus eux-mêmes (ou les candidats aux prochaines élections)...
Faut-il faire un dessin ?
Ce qui compte, ce n’est pas qui VOTE la
Constitution,
ce qui compte c’est qui ÉCRIT la Constitution.
Tant qu’on ne saura pas séparer strictement le pouvoir constituant des pouvoirs constitués, on n’aura pas de réelle démocratie.
Pour écrire (enfin) une Constitution honnête, il faut donc, d’abord, que les députés de l’Assemblée Constituante soient déclarés strictement INÉLIGIBLES aux fonctions qu’ils instituent eux-mêmes, pour qu’ils ne s’écrivent pas des règles pour eux-mêmes.
D’autre part, il faut les tirer au sort, au moins en grande partie, pour éviter les fraudes prévisibles : en effet, si on procède à une élection, les candidats seront nommés par les commissions d’investiture des partis qui veilleront évidemment à faire élire des amis, non candidats au pouvoir mais bien aux ordres des futurs élus.
Le tirage au sort nous protègerait tous contre la corruption du pouvoir, et ses inconvénients seraient facilement tempérés par des mesures complémentaires. Tout ça est connu depuis 2 500 ans... et oublié depuis 200 ans.
2) le tirage au sort pour désigner des représentants
Difficile de faire bref sur un sujet aussi passionnant et riche.
J’y reviendrai dans mes prochains commentaires en réponse à divers intervenants (demain, c’est les vacances :o)
Avec d’autres auteurs littéralement captivants (Bernard Manin, Mogens H. Hansen, Moses I. Finley), Rosanvallon défend aussi l’idée du tirage au sort comme une modalité intéressante, au moins en « complément » de l’élection.
Un trait intéressant du tirage au sort, c’est qu’avec lui, on ne désigne pas des chefs mais des représentants et que le débat quotidien continue entre les représentés qui restent « le souverain ».
Je ne pense pas du tout qu’on puisse aujourd’hui généraliser le tirage au sort pour désigner nos représentants (il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai jamais dit), notamment parce que nous sommes tous beaucoup trop occupés à travailler pour pouvoir participer aux débats politiques comme le faisaient les Athéniens : ils pouvaient le faire parce qu’ils avaient femmes et esclaves rivés à la maison pour s’occuper des tâches ingrates pendant que les messieurs faisaient de la politique toute la journée à la Pnyx :o)
Par contre, pour désigner des contrôleurs, et d’une façon générale pour tempérer (par petites touches de stochocratie) la tendance lourde des élus à confisquer le pouvoir (exactement comme des drogués avec leur drogue), le tirage au sort est une idée très séduisante. C’est ça que je dis. Je sais bien qu’on ne peut pas généraliser cette technique, ni l’appliquer sans tempérament. Je vous invite juste à prendre du recul quand les élus nous disent que le tirage au sort est une folie : ils sont, en la matière, juges et parties et donc, légèrement suspects de déformer la vérité...
Pour montrer que des gens simples peuvent devenir des experts tout à fait crédibles, pourvu qu’on s’en donne les moyens, je voudrais vous signaler une expérience de Jury Citoyen absolument enthousiasmante, une mine à idées formidable pour imaginer une plus grande participation de tous à la vie de la Cité : il s’agit d’une expérience au Mali, à propos des OGM, qui est racontée par le Dr Michel Pimbert dans l’émission précieuse de Ruth Stégassy, « Terre à terre » du 20 mai (commentée sur ma page ‘Liens’, chercher le mot Pimbert). Lisez la retranscription mot à mot (encore !) de ce témoignage formidable, c’est vraiment très intéressant.
Je reviendrai un peu plus tard sur le tirage au sort, mais chacun devrait avoir lu le livre de Bernard Manin, « Principes du gouvernement représentatif » (Champs Flammarion) qui est un des cinq livres les plus importants que j’ai lus depuis deux ans (et j’en lis...).
Finalement, je trouve la proposition de Ségolène Royal courageuse (je viens de l’entendre longuement sur LCI et ceux qui disent qu’elle n’a rien a dire doivent être sourds), même si je m’en méfie encore un peu (TOUS les partis ont promis le référendum d’initiative populaire, depuis plus de dix ans, sans jamais l’instituer, une fois parvenus au pouvoir, pas plus Ségolène que les autres, prouvant ainsi que ce ne sont que des menteurs) :o)
Courageuse car le tollé qu’elle a déclenché chez les élus et leurs amis médiacrates est d’une violence étonnante, et elle tient bon... Ils n’aiment pas l’idée qu’on puisse les contrôler sans qu’ils maîtrisent les contrôleurs, tous ces parlementaires, on dirait...
Je rappelle pourtant que ces parlementaires outrés par l’idée même qu’on puisse surveiller leur vertu et les révoquer après un examen public approfondi, les mêmes, ne voyaient aucun problème à précariser tous leurs électeurs en laissant le gouvernement, par ordonnances, comme des fouines pendant les vacances, généraliser le CNE (licenciement sans motivation écrite obligatoire) en guise de « contrat » de travail.
Leur sainte colère du 24 octobre me fait (tristement) sourire : il serait temps que nos élus soient précarisés à leur tour, au moins un peu, comme Madame Parisot suggère de le faire à tout propos : l’amour, la vie, le travail sont précaires... ainsi que les mandats parlementaires :o)
Pardon, je voulais être bref (j’ai cours demain matin, il est plus de 3 h), et je suis pourtant beaucoup trop long, excusez-moi : je suis intarissable sur ces sujets que je trouve essentiels et pourtant bien mal relayés à la télévision où les clowns monopolisent la parole (j’aime bien les clowns, mais quand même...) et où on nous débite en tranches quotidiennes la chronique judiciaire en guise d’« informations », c’est à pleurer...
Encore merci à ceux qui nous aident tous à parler des choses qui comptent.
Amicalement.
Étienne.
(http://etienne.chouard.free.fr/)
"Pour écrire (enfin) une Constitution honnête, il faut donc, d’abord, que les députés de l’Assemblée Constituante soient déclarés strictement INÉLIGIBLES aux fonctions qu’ils instituent eux-mêmes, pour qu’ils ne s’écrivent pas des règles pour eux-mêmes."
Et ces "députés constituants" (pour faire court), ils seront sur-humains, et ne subiront aucune pression de leurs amis futurs élus ? Ils n’écriront pas pour eux, certes, mais n’écriront-ils pas toujours pour quelqu’un, si on reste dans votre vision du monde politique ? Et si on considère que la situation réclame que les plus brillants esprits écrivent la Constitution, n’est-il pas étonnant d’après vouloir s’en passer, alors que la situation sera encore la même ? A moins qu’on ne décide de prendre des personnes non-compétentes pour l’écrire, histoire de se garder les bons de coté...
A ce moment-là, allons encore plus loin... Puisque le tirage au sort ne peut rien résoudre (c’est bien connu, dès qu’on est au pouvoir, on devient un menteur, non ?), créons un système sans humain. Une grosse base de données de textes potentiels, et de tant à autre, on pioche aléatoirement quelques textes. Les textes seraient bien sûr écrit par des non-spécialistes, comme ça on est certain qu’il n’y a pas de sens caché. Et le générateur aléatoire serait lui aussi écrit par un non-spécialiste, juste pour assurer le coup. C’est bien connu, le méchant, c’est le spécialiste... Donc là j’ai bon, hein, j’ai un système parfait, non ?
PS : Oui, cette solution est mauvaise, mais est-elle bien pire que celle du dessus ?
Je voulais juste réagir à cette phrase. Cette mesure a été appliquée pour la première cconstitution française, votée par l’Assemblée Nationale Constituante, elle-même issue des Etats Généraux de 1789. A la fin, les députés ont décidé qu’ils ne pourraient pas être élus lors de l’Assemblée Législative ; ce qui a entraîné un manque d’expérience des députés et, parmi d’autres causes, l’échec rapide de cette première constitution (environ 1 an).Pour écrire (enfin) une Constitution honnête, il faut donc, d’abord, que les députés de l’Assemblée Constituante soient déclarés strictement INÉLIGIBLES aux fonctions qu’ils instituent eux-mêmes, pour qu’ils ne s’écrivent pas des règles pour eux-mêmes.
La solution que vous préconisez ne me semble donc pas une garantie. Comme le dit DS, la politique est un métier - particulier, certes.
Ceci dit, le jury citoyen ne me semble pas être une mauvaise idée ; mais tout dépend de ce que l’on y met derrière.
amusant de la part d’un enseignant ...
à quand les jurys citoyens qui staturaient sur la qualité du professeur ?
je propose donc de construire d’immenses arènes : les "tirés au sort" pourraient lever ou baisser le pouce ...
l’action politique réclame du temps, vos propositions ne font qu’affoler encore plus l’horloge
nous souffrons déjà de périodes électorales trop longues et d’élections trop nombreuses (département ou région il faudra bien un jour choisir, supprimer le senat, obliger la fusion de certaines communes ?)
Etienne Chouard cherche, Etienne Chouard erre, Etienne Chouard réfléchit, Etienne Chouard découvre (parfois la Lune), Etienne Chouard s’enthousiasme, Etienne Chouard écrit avec moults italiques, gras et autres surlignages, Etienne Chouard rêve d’un peuple de citoyens-constitutionnalistes (à son image ?), Etienne Chouard s’illusionne, Etienne Chouard lit, Etienne Chouard n’a pas fait sciences-po-l’ena, Etienne Chouard se trompe, Etienne Chouard a raison dans ses erreurs, Etienne Chouard ressemble à un enfant qui vient de découvrir de nouveaux jouets (le droit et la politique), Etienne Chouard prend les choses très au sérieux, Etienne Chouard a inventé un nouveau personnage de la comédie politique (celui du citoyen-ordinaire-expert-en citoyenneté-ordinaire), S. Royal rêve d’un peuple de milliers d’Etienne Chouard, Etienne Chouard est singulier, Etienne Chouard n’est pas unique, Etienne Chouard est critiqué, Etienne Chouard est critiquable, Etienne Chouard est admirable, Etienne Chouard s’est élevé à la notoriété sans que son nom ne l’y ait prédestiné... Etienne Chouard m’intrigue.
J’imagine le cerveau d’Etienne Chouard à l’image de son site internet : fluorescent.
Bonjour Musil.
Hum... fluo... pourquoi pas ? Qu’importe.
Dites, vous n’auriez pas un argument sur le fond ? (au moins un...)
Pourquoi ne pas m’aider ?
Ça ne vous dérange pas, ces institutions qui ne laissent AUCUN moyen de résister à d’éventuels abus de pouvoirs entre deux élections ? Vous trouvez que ceux qui écrivent les institutions le font bien ?
Et puis vous dites "Etienne Chouard se trompe"... Vous pouvez développer ?
...
En ne parlant que du bonhomme, de ses intentions supposées, on esquive l’échange de fond, non ?
Amicalement.
Étienne.
Merci Etienne pour ces compléments.
Il est certain que l’idée du tirage au sort me choque beaucoup moins quand il s’agit de désigner des "contrôleurs" que cet été, lorsque nous en discutions, et que j’avais le sentiment que c’était les gouvernants eux-mêmes, que tu souhaitais désigner de cette manière.
Pour reprendre le parallèle du chirurgien, il me parait juste qu’il puisse être amené à rendre des comptes à son malade, et à le consulter lui-même sur les modalités de l’intervention souhaitée (du reste, c’est ce qui se pratique le plus souvent). Pour peu qu’on les lui explique, le malade moyen est parfaitement à même de comprendre des enjeux médicaux. Et je pense qu’il en va de même pour la plupart des sujets techniques.
Quant à la violence des réactions déclenchées par Ségolène ("Pol Pot, Mao, Boulanger", etc, selon l’ineffable Hortefeux, a star is born) elle me ferait , dans un premier temps, plutôt considérer sa proposition avec sympathie (et je crois que je ne serai pas le seul). Je pense que Ségolène va bénéficier d’une sorte "d’effet d’effroi", dont a bénéficié, avant elle, Le Pen, tout au long des dernières années. Il en sort une bien bonne, toute la classe politique s’énerve, et la déconsidération de cette classe politique est telle que cet énervement suscite une adhésion mécanique dans une frange du public, qui ne cherche pas forcément plus loin. Cela dit, il ne faut pas s’arrêter à cet "effet d’effroi". J’aimerais lire des témoignages. Il m’a semblé par exemple lire quelque part ce matin que Rebsamen a dit que des "jurys citoyens" siégeaient déjà à Dijon. Y a-t-il des Dijonnais, au BBB ? En savent-ils davantage ? Cela se passe-t-il ailleurs ?
Quant à ma wiki-enquête, merci de l’avoir fait progresser un peu : en fait, l’idée du tirage au sort viendrait donc de Rosenvallon, et tu en aurais été, parmi d’autres, le relais. C’est bien ça ?
M’enfin mais non c’est pas ce faux type de gauche qu’est Rosanvallon qui a eu l’idée ...
C’est les grecs ...
La stochocratie, je connaissais déjà le principe et le nom ... pourtant je suis loin d’etre une star des principes politiques constitutionnels.
Il faudrait que le milieu politico-people au pouvoir renouvelle un peu ses connaissances, histoire de rencontrer des gens qui sortent du sérail, et qui pourraient souffler ces vieilles idées pas si bêtes.
Ca finirait pas leur faire un programme, au PS, tiens, eux qu’en cherche un depuis 1983.
Bonjour Daniel :o)
Jacques Généreux, dans l’immense bouquin qu’il vient de publier (c’est une merveille : « La dissociété », Seuil, j’en parle sur ma page ‘Liens’) cite une phrase de Goethe qui me concerne, moi qui découvre, avec tant d’autres, la pensée politique à marche forcée depuis deux ans : « Tout a déjà été pensé, l’important c’est d’y penser à nouveau. »
Rosanvallon et moi sommes des relais (Rosanvallon est un grand relais et moi un minuscule), parmi des milliers de relais, Ségolène et bien d’autres, d’une vieille idée, presque vieille comme le monde, une idée née d’un problème épineux, lui aussi vieux comme le monde : les hommes parvenus au pouvoir en abusent, tous, et cette tendance lourde est UN FAIT dont tout le monde cherche à se protéger, en tout cas tous ceux qui réfléchissent à la vie en société.
Il ne suffit pas de mettre certains hommes au pouvoir, en leur accordant une nécessaire confiance - que personne ne conteste - pour être à l’abri de l’arbitraire : pendant leur mandat, il faut rester vigilant, exercer une surveillance, disposer d’outils pour donner l’alerte, juger et éventuellement révoquer les représentants indélicats.
C’est de la naïveté crasse (ou une complicité de la part de ceux qui sont du bon côté du manche, sans l’avouer) que de prétendre que la confiance donnée lors de l’élection suffit à nous protéger de nos élus jusqu’à la prochaine élection, comme si les candidats devenaient des saints le jour de leur élection...
Alors que c’est tout le contraire ! Nous avons besoin de représentants, certes, mais nos élus ne sont pas intrinsèquement vertueux, au contraire : tout leur environnement, les pressions, les lobbies, les tentations, l’envie (folle) d’être réélu, tout va les pousser à la faute... Il faut donc absolument les surveiller de près et disposer de réels contre-pouvoirs.
On en est très loin.
C’est Jeremy Bentham, un personnage passionnant bien signalé par Michel Onfray, qui écrivait cette pensée, si gênante mais si vraie : « Plus nous sommes surveillés, mieux nous nous comportons. »
C’est vrai, quand on y pense, même si c’est très perturbant (le monde d’Orwell me fait regimber violemment), et ça vaut pour les citoyens, malgré notre exigence viscérale et compréhensible de liberté et de vie privée, mais ça vaut aussi pour les élus et tous les agents de l’État, à l’évidence.
Ce serait bien que les « relais » de cette vieille idée forte se multiplient, et cet espace de liberté y contribue.
À propos, avez-vous vu passer cette bombe : l’immunité judiciaire à vie
dont bénéficient les fonctionnaires des institutions européennes,
discrètement, depuis 1965 ?! Voyez l’article décapant de
Franck Biancheri.
(Il ne s’agit pas des élus, mais de ceux
qui, probablement, ont le plus de pouvoir dans l’Union européenne.)
Je lis cette nouvelle consternante à travers mes lunettes institutionnelles et je constate que des institutions écrites par ceux-là mêmes que les institutions sont censées contrôler ne permettent pas aux citoyens de contrôler grand-chose... et il me semble que c’était prévisible, c’est ma thèse.
Pas de complot, pas maffia, pas de salauds qui seraient tous pourris au départ (à leur place, beaucoup feraient sans doute comme eux en l’absence de tout contrôle sérieux)... Non : seulement notre négligence à nous, les autres, les administrés, notre incroyable démission à écrire nous-mêmes les règles protectrices minimum.
Ça n’est pas du tout inéluctable, je crois.
Pour ta wiki-enquête, je crois qu’il va être difficile de dire chez quels « relais » Ségolène a puisé son inspiration (sauf si elle le dit elle-même), car les auteurs qui étudient avec intérêt l’idée du contrôle des élus et celle du tirage au sort sont nombreux ; discrets, confidentiels même, par rapport au grand public, mais nombreux. Moi, je suis sans doute un peu moins discret, c’est tout ;o)
En fait, quand on découvre l’idée du tirage au sort, au début, elle est traumatisante : « comment ? se dit-on, alors que, depuis que je suis né, on m’a toujours présenté l’élection comme quasiment consubstantielle de la démocratie, indissociables l’une de l’autre, on est en train de me dire aujourd’hui, brutalement, que l’expression « élection démocratique » est un oxymore, un assemblage de mots contradictoires, que l’élection est par définition (ça ne se discute même pas) aristocratique puisqu’on y choisit effectivement "le meilleur" »...
C’est traumatisant, voilà, je le sais bien, j’en sors à peine... Mais ensuite, plus on lit ceux qui décrivent tous les avantages confirmés du tirage au sort et les astuces éprouvées pour gommer ses inconvénients (lisez surtout Bernard Manin), plus on s’habitue à cette idée neuve (pour nous), et plus on constate l’immensité de ce qu’il y a à gagner, compte tenu de l’invraisemblable tombereau d’effets pervers de l’élection, alourdi par le renouvellement indéfini des mandats qui est un des boosters de la corruption : le tirage au sort s’applique souvent à des mandats courts et peu ou pas renouvelables : on perd en compétence mais on gagne en honnêteté, c’est là qu’il faut choisir et le choix de la « compétence » n’est pas si évident que cela. En tout cas, on pourrait nous poser la question (référendum) car ce choix nous revient et je trouve un peu fort de café que ce choix de société soit fait, depuis toujours, par les élus eux-mêmes, et dans un sens prévisible, pas forcément conforme à l’intérêt général, puisque ces élus ont un intérêt personnel à l’impuissance politique des citoyens entre deux élections.
Donc, l’idée du tirage au sort est passionnante, et elle le devient plus encore quand on lit beaucoup à son sujet. Je vous recommande, on en a déjà parlé, la lecture d’un document de synthèse très polémique et très vivifiant, il s’appelle « Manifeste pour la vraie démocratie » d’André Tolmère (c’est un pseudonyme) et il donne beaucoup à réfléchir.
Pourtant, je ne suis pas du tout convaincu qu’il faille renoncer au suffrage universel : une fois de plus, j’utilise la réflexion de Rosanvallon qui explique brillamment (« Le sacre du citoyen, histoire du suffrage universel en France », Folio Histoire) le travail révolutionnaire souterrain que continue à produire tous les jours le suffrage universel dans nos sociétés ultra inégales : le principe « un homme = une voix » (qu’on soit notable ou gueux) qui s’est généralisé sur toute la planète au point que même les tyrans font semblant d’être élus pour régner, ce principe immense continue, d’après Rosanvallon et je trouve sa thèse plausible, à jouer un rôle de transformation sociale qui pousse vers plus d’égalité, un rôle révolutionnaire, en silence, lentement, tous les jours.
Donc, loin de moi l’idée de renoncer au suffrage universel pour un tirage au sort généralisé (il n’y a que ceux qui aimeraient bien me discréditer à bon compte qui me résument avec une pareille caricature ;o), je suis beaucoup plus séduit par une combinaison intelligente des deux modes de désignation, et j’en parle un peu dans ton nouveau billet : « Et si la 6ème République venait de commencer ? »
Merci à toi, cher Daniel, de rendre audible ce débat essentiel pour l’émancipation des humains.
Amicalement.
Ah la Sego, a force de s’inspirer de son blog elle confond democratie et demagogie, c’est pas au programme de l’ENA ca ?
J’aime bien son idée folklorique de jury populaire, ca a un petit air de soviet, qui pourrait egayer nos dimanches après midi, plutot que de s’abrutir devant les flatteries de M. Drucker on pourrait aller voir nos élus, jugés en place publique avec le gougron qui chauffe et les plumes que l’on recompte. On pourrait même instituer des autodaffés ou des autocritiques à la Mao, ca fait longtemps que l’on en a plus vu. J’espere que personne ne lui posera de question (bon c’est vrai qu’elle ne repond jamais) sur la Corée du Nord, elle aurait du mal à la critiquer...
Faut il vouloir plaire à tout prix pour en renier ses convictions sur la démocratie représentative. C’est plus que triste de constater le misérabilisme du ’débat’
La rombière du Poitou nous promet un avenir qui ressemble au moyen age...
PS : j’aimerais bien le fouet aussi, si quelqu’un pouvait lui proposer sur son blog. Merci :)
Plusieurs points que je peux noter.
Le premier c’est déjà le sujet en lui même qui n’est qu’un écho de plus de ce qui se joue au niveau des médias : discussion autour des seuls candidats médiatiquement intronisés et non représentatifs du choix des français. D’où une remarque : quand sera t’il question sur ce blog comme dans les autres médias des initiatives alternatives au bipartisme médiatique. ? N’y aurait il que ces personnalités politiques là et ce modèle là qui auraient grâce à porter de véritables perspectives politiques qui fassent sens ? (Je renvoie au livre de Stiegler : "Télécratie contre démocratie") Le discours politique, n’est ce pas par essence ce qui porte des références renvoyant à un raisonnement personnel de la pensée du bien commun ? Ce n’est pas du pré maché que diable la politique !
Le deuxième : Ce qui pose question dans l’idée d’ un jury citoyen tiré au sort, ayant à juger le mandat des représentants élus sur la base "d’indicateurs" prédéterminés(quelle légitimité démocratique de ces indicateurs ? seraient ils l’objet d’une proposition de loi ?), c’est celle de la place du pouvoir critique des autres citoyens sous entendue , donc de la majorité d’entre eux . Ceux ci se verraient donc confisquer symboliquement la possibilité de voir leur propre jugement validé, reconnu ?. Cette idée semble dire plus quant à ce qu’elle enlève au sens d’une république démocratique représentative que ce qu’elle permet. Mépris de l’ignorance qu’on prête aux français quant à leur propension à rejeter ces discours qui n’ont rien de politique au véritable sens du terme, dans cette campagne. Mépris médiatique de tout soutien à une action qui procède d’une intention de réfléchir .
Troisième point : Tout ce qui fait réellement débat est totalement éludé par les sloggans comme ceux soulignés ici . Il suffit d’écouter le débat interne pour la candidature socialiste. Dans le fond n’opèrent que les ficelles de l’affect , alors qu’ il faudrait discuter du fond des sujets avec des références précises,vérifiables, qui amèneraient ainsi les français à penser , raisonner sur la base de lectures et/ou réelles discussions et non ressentir face à des images entièrement construites.
Par ailleurs, il n’est pas interdit de chercher et améliorer la construction des initiatives alternatives ,comme celle que l’on peut trouver là en simple exemple, non exaustif. Voilà pour mon avis.
ce que j’ai retenu de la proposition de royal ce n’est pas le tirage au sort du jury populaire, c’est l’idée que les élus rendent des comptes sur la base du mandat pour lequel ils ont été élus.
Voilà une idée qui est tout sauf populiste. Royal ne dit pas que le Peuple a toujours raison. Elle dit que les élus doivent respecter les idées pour lesquelles les électeurs ont voté pour eux.
reste à trouver le bon système... Mais en tout cas l’idée de base honore la démocratie.
P.S : je ne suis pas royalophile, mais il ne faut pas faire dire aux gens ce qu’on a envie d’entendre. Dans le même esprit, quand Royal critique les 35 h, ce n’est pas parce qu’elle est de droite, elle fait au contraire une critique de gauche des 35 heures en arguant que pour les moins qualifiés, les 35 heures ont eu des effets négatifs ( fléxibilité accrue avec des systèmes d’aménagement de la durée du travail comme la modulation/annualisation).
vous avez du souffrir alors ...
pardon c’est méchant ... je voulais simplement vous faire observer que les élus rendent compte : il suffit de s’y interesser et de voter ...
comme je l’indique dans un post précédent, SR aura du mal à justifier sa présence au parlement : au cours de la dernière législature - soit plus de 4 ans - elle a posé 301 questions et je vous encourage à les lire : on tutoie le génie avec un zeste de vision d’avenir .... cherchez bien les propositions ...
au cours des dernières semaines, elle vient de faire 3 grandes découvertes (la carte scolaire, les 35 heures et le jury populaire ) après nous avoir assomés avec l’encadrement militaire (j’y ai eu droit pendant mes classes waoauh ca vous change un homme !) et la toute puissance de la voix des enfants ...
SR c’est Casimir en moins gros et en moins rose
C’est marrant, d’habitude on tape sur les anars en moquant leur "élections, piège à cons", quand on ne les assimile pas aux pêcheurs à la ligne, alors qu’ils ne font que préconiser une autre forme de représentation que ce grand cirque électoral (qui n’est pas la démocratie).
Et là, on glose sur une des principales mesures qu’ils pronent, le compte-rendu de mandat et la révocation en cours de route si le mandat n’est pas respecté...
Non mais faut arrêter de déconner. Nos représentants politiques sont élus pour des mandats à durée déterminée. Que pourrait-il y avoir de plus motivant pour eux que la sanction de la vox-populi traduit par le résultat des urnes !! Trouver un remède c’est remettre en cause tout le système. Et puis les jurys populaires ont sait où ça mène !!
Pour un peu j’ai presque apprécié Hortefeux en rôle de tribun à l’Assemblée.
Ségolène, là, tu déconnes !!
Ouf ... merci pour ce commentaire enfin mesuré et sensé. Dommage que vous ayez choisi l’anonymat, vous méritez mieux.
A ce stade du déballage, médiatique ou bloggique, je me demande : soit Ségolène est une fourbe sorcière, soit c’est une bonne fée. Je ne sais pas. En tout cas, elle a un philtre, un truc, un joujou extra ... qui met tout le monde en émoi. Florilège de quelques formules magiques :
Elle a dit :
" je suis candidate" -------------> blablablablablabla
" désirs d’avenir "------------------->blablablablablabla
"Tony Blair"---------------------------->blablablablablabla
"encadrement militaire"------------>blablablablablabla
"assouplir carte scolaire"---------->blablablablablabla
"jurys populaires"--------------------->blablablablablabla
Et la meilleure, c’est quand elle ne dit rien ! -------> blablablablablablabla
Sur le débat en cours ici, je serais curieux de savoir qui connait la dispositif légal qui organise, depuis plusieurs années déjà, le Débat Public sur les principaux projets d’infrastructures routières, fluviales, énergétiques ou ferrovières ? Parce que cette idée de jurés populaires m’a tout de suite fait penser à ce dispositif hautement démocratique, pas dans les modalités mais dans la philosophie. Pas de quoi pousser des cris d’orfraie, à priori.
Avec le tirage au sort, vient l’idée qu’il ne faut pas professionnaliser la politique. La France a déjà expérimenté une grande idée assez proche, somme toute. C’était en 1791, dans ses eaux-là je n’ai plus mon livre d’histoire sous la main. Les députés de la Constituante avaient décidé d’écrire dans la constitution qu’un député ne pourrait faire qu’un seul mandat dans sa vie. Ils ont eu la bonne foi de se l’appliquer à eux-même. La convention qui a pris la suite a su faire son travail, mais ça a quand même pas mal dégénéré ensuite. En tous cas, ça n’a jamais été réessayé depuis.
Pour ma part, j’ai un jour couché sur le papier mes opinions sur les systèmes constitutionnels, j’en avais même envoyé un exemplaire à Montebourg. J’avais proposé que les candidats à la députation se trouvent des parrains parmi les électeurs, une trentaine, sur le mode des 500 signatures pour la Présidentielle. J’avais rajouté que les députés devraient présenter des bilans réguliers devant ces parrains, et que ces derniers aient le pouvoir de lui refaire subir l’épreuve de l’élection à mi-mandat, au cas où il dévie trop de ses engagements de campagne. Ca me semble plus sage et plus ambitieux, ça réconcilie le partage des responsabilités politiques avec davantage de monde avec le suffrage universel. Ca me semble moins gadget que la proposition Royal, à vous de juger.
On est dans le summum de la démagogie !!!! Je tiens à rappeler que la démocratie participative, ce vers quoi certains candidats voudraient nous emmener, a déjà été mise en place en France, en 1793 et ce ne fût pas un réel succès...
Je doute que cette proposition soit réalisable, vous imaginez des pauvres citoyens tirés au sort pour évaluer une action politique dont souvent ils se foutent contre des indémnisations ridicules ou inexistantes (l’intérêt général n’est pas ce qu’il y a de plus lucratif de nos jours...) Auront ils le temps ? Auront ils l’envie et surtout, surtout, même si le peuple est par nature intelligent et compétent, vont ils réussir à évaluer cette action ? Devront ils se taper tous les textes légaux et règlementaires que nos instititutions produisent (et ce de plus en plus et de plus en plus mal, ce qui les rend inintelligibles même aux spécialistes) ?
Mais nos politiques actuels ont dû oublier la glorieuse expérience de la 1ère République, ils sont tellement à court terme...Il y a peut être d’autres façons de renforcer les liens entre gouvernés et gouverants, sans sacrifier le rôle des uns au profit des illusions des autres, ce qui recrédibiliserait notre démocratie
Bio de SR : Députée PS des Deux-Sèvres élue pour la première fois en 1988 et réélue en 1993, en 1997 et en 2002.
Soit députée depuis 18 ans ... après 6 années passées au secrétariat général de l’Elysée ...
Et aucune mention sur son site sur son poste de conseillère régionale .... (ça fait ta^che quand on prêche pour le non cumul des mandats ?)
Actualité sur son site :
« En réponse à une question sur le mandat présidentielle, j’ai dit, dimanche, à la Cité de la Réussite, que j’étais favorable à la limitation à deux mandats consécutifs pour le président de la République. C’est d’ailleurs ce que prévoit le Projet socialiste. J’ai précisé que cette limitation ne concerne pas les autres mandats électifs, à propos desquels j’ai simplement dit qu’il faudra les limiter dans le temps. Le Projet socialiste prévoit le mandat unique pour les parlementaires ainsi que « la limitation renforcée du cumul des fonctions (Présidents de gouvernements communaux ou de syndicats) et du cumul d’activités professionnelles. Pour les ministres, le cumul avec une fonction exécutive locale sera interdit ».
24 années de politique dont 18 au parlement pour quoi faire ?
http://www.assemblee-nationale.fr/12/tribun/fiches_id/2650.asp
La recherche porte sur les rapports parlementaires présentés par Ségolène Royal . Nombre de documents trouvés 0 (Certains rapports volumineux peuvent être découpés en plusieurs documents.) Aucun document ne correspond à la recherche Il est vrai qu’au cours de la législature SR a posé 301 questions ... et ce sur le thèmes les plus divers
Elle n’est pas la seule à ne rien faire à l’Assemblée mais si je suis tiré au sort il est certain que je vais lui demander des explications ... Par ailleurs, favorable au non-cumul des mandats - elle a annoncée ne pas vouloir briguer un nouveau mandat de député en 2006 - il n’empêche que le cumul région / députation ne lui a pas posé de problème de conscience entre 2004 et aujourd’hui.
Et aucune mention sur son site sur son poste de conseillère régionale .... (ça fait ta^che quand on prêche pour le non cumul des mandats ?)
Elle ne se représente pas à la prochaine élection législative pour mettre en accord ses actions et ses idées.
A bas les idées nouvelles !
Comment faire du buzz avec rien !
Le pouvoir ne peut s’exercer qu’avec des idées éprouvées. La victoire ne peut se conquérir qu’avec des partis léninistes -surtout s’ils sont ouvriers-.
Tous derrière Schneidermann qu’il est pas le dernier des cons : si lui ne comprend pas, qui va comprendre ?
Wilhem Reich l’avait bien dit : pour faire de la politik il faut qu’une femme soit mal baisée...
Quand à cette idée du contrôle ouvrier sur ses élus, ça ressemble étrangement aux mandats révocables dont parlaient les anarchistes !
Vivement que Fabius se dresse debout pour fausser la donne une fois que les militants socialiste se seront prononcés et fasse alliance avec tout ce que le trotskisme compte encore comme vrais révolutionnaire !
Non mais alors qui sont ses cons qui veulent des outils modernes au service de la démocratie !
C’est très simple, Daniel. Cette idée est aussi vieille que la Démocratie : il faut simplement connaître un petit peu l’histoire de la Grèce antique. Les citoyens sont Héliastres : recrutés chaque année par tirage au sort parmi les citoyens de plus de 30 ans. Ils doivent prêter serment de ne pas porter atteinte à la constitution et à la propriété. Extraits d’un site résumant la question
Chaque année 600 noms étaient tirés au sort par chaque tribu sur une liste dressée par le Dème. L’ensemble des Héliastres était divisé en 10 sections qui jugeaient les procès publics et privés. La dénonciation était courante et légale contre quiconque menaçait les lois ou qui n’avait pas accompli sa mission. Quoi de plus égalitaire que le tirage au sort ? Tout le monde a le même chance et si l’on considère que les citoyens sont capables de voter de manière parfaitement égale il le sont aussi pour juger ! C’est d’ailleurs aussi ce qui se fait pour les jurés d’assises ! Mais comparaison n’est pas raison.
Pour mémoire et afin de ne pas plus embrouiller les choses, rappelons simplement que le tirage au sort des citoyens ne concerne dans l’Athènes du V° siècle QUE les fonctions de juge (Héliaste) et de parlementaire rédacteur des lois (Bouleute). Dans ce système de démocratie directe, les lois sont votées quatre fois par mois directement par les citoyens et les chefs du pouvoir politique et militaire, les Stratèges, sont eux ELUS au suffrage direct, pour un mandat (renouvelable) très court d’un an.
C’est donc la forte périodicité des élections et la sanction directe des citoyens sur les lois qui assurent le contrôle de cette démocratie. Pas le tirage au sort.
Entre un pays de 62 millions d’habitants et une cité-Etat de 30 000 citoyens, les méthodes ne peuvent être les mêmes.
Le tirage au sort est une régression de la démocratie. Choisissons le progrès.
Une élection triangulaire peut dégager un élu parfaitement légitime. Inutile de prévoir un deuxième tour. Il suffit de demander aux électeurs de classer les trois candidats. Les militants socialistes devraient avoir à choisir, en un seul tour, entre six bulletins :
1. Fabius, sinon Royal. 2. Royal, sinon Strauss-Kahn. 3. Strauss-Kahn, sinon Fabius. 4. Royal, sinon Fabius. 5. Fabius, sinon Strauss-Kahn. 6. Strauss-Kahn, sinon Royal.
Si aucun des trois candidats n’obtient la majorité absolue des premières places, est élu celui qui a le plus de citations en premier ou en second.
(Pour ce qui me concerne, si j’étais électeur, je voterais 6 : Strauss-Kahn, sinon Royal)
extrait du site d’Etienne Chouard
Le contrôle des décisions publiques
On sait que ceux qui ont pris une décision sont les plus mal placés pour en évaluer les effets et juger de l’opportunité de reconduire ou pas cette décision : l’effet de gel et l’escalade de l’engagement sont des pièges psychologiques dont il faut nous protéger par des institutions qui imposent que toute décision publique soit évaluée et (éventuellement) reconduite par des personnes différentes des décideurs initiaux.
Cette difficulté que nous avons tous à remettre en cause publiquement nos propres décisions n’est pas réglée par la collégialité des décisions, au contraire ! L’escalade d’engagement est encore plus marquée dans les décisions de groupe, ce qui impose une grande vigilance dans l’évaluation des décisions de gouvernements, de parlements, de partis, de syndicats, de Conseils d’administration, de Conseils de classe, etc.
Conclusion
Pour sortir de la préhistoire de la démocratie, il faut absolument, impérativement, déclarer les élus constituants inéligibles aux fonctions qu’ils instituent eux-mêmes, de façon à rendre aux citoyens leur place légitime dans les débats publics et les protéger contre les abus de pouvoirs de toute sorte.
Tout le reste suivra naturellement cette inéligibilité : il suffit de se concentrer sur cet objectif cardinal.
La notion de tirage au sort n’y est pas évoquée, mais si on la combine avec ce qu’il vous a confié cet été, on a une proposition qui ressemble fort à celle de Ségolène. Soit un rapprochement s’est donc opéré entre les deux, directement ou pas, soit les mêmes observations les ont conduits aux mêmes conclusions, sans concertation directe, comme cela arrive frequemment dans l’histoire des sciences par exemple.
Ne pas oublier que tous les habitants à Athènes n’étaient pas citoyens. Le tirage au sort ne permettait pas donner un pouvoir à un esclave, mais simplement à des citoyens triés sur le volet. Là, nous ne sommes dans la même situations. Ne comparons pas des civilisations différentes sans préciser les situations réelles historiques et sociales.
Royal ne pense absolument pas aux grecs mais se contentent de surfer sur le rejet du politique (le sondage "60% d’élus corrompus" en est une illustration) et la flatterie électoraliste. Un proche de Royal affirme d’ailleurs que cette proposition vient à la suite du sondage précité.
Etienne Chouard manque, à mon avis, de probité dans son jugement. Son rejet des dirigeants politiques, fort légitime après la campagne référendaire, va un peu trop loin et lui fait oublier la terrible nécessité d’une expertise et d’une capacité d’analyse grande en matière politique. Tout le monde n’est pas capable de comprendre tous les enjeux politiques. Les objections de Daniel sont particulièrement pertinentes.
Je préfèrerais l’augmentation des comptes-rendus de mandats ainsi que des ateliers de lecture des articles de loi dans des préaux d’école. Ainsi les électeurs pourraient juger sur pièce du travail réalisé par les élus, qui ne chôment pas et sont honnêtes dans leur démarche (qu’on soit en accord ou non avec leurs propositions). L’esprit de l’association PRS (Pour la République Sociale) sur ce sujet est clair : "dans électeur, il y a lecteur". C’est ainsi que nous proposons des ateliers de lecture des articles de loi les plus importants : loi délinquance de Sarkosy, privatisation de GDF, loi "égalité des chances",...
Favorisons l’éducation populaire pour permettre des choix citoyens plus éclairés au moment du vote.
L’idée de Ségolène Royale et les débats qu’elle suscite est révélatrice de la « crise de notre démocratie », expression devenue un lieu commun qui donne envie de zaper...
Et pourtant, souvenez-vous, on n’en parlait pas en ces termes il y a cinq ans, à l’heure de la cohabitation, bien que certains indices pouvaient faire craindre le pire, comme l’incapacité de la justice à vraiment inquiéter Chirac et cie, et la complaisance du PS.
Remarquons, au passage, que la relative inefficacité de la justice, que déplore aujourd’hui Sarkozy, résulte du traitement législatif des affaires : à force de vouloir protéger leurs petits copains, les élus ont voté des lois pour, en compliquant la procédure, rendre le travail des avocats plus facile. Le problème, c’est que ça profite à tous les délinquants (pas seulement aux hommes politiques, universalité de la loi oblige).
L’équilibre des forces, résultant de la cohabitation, avait l’inconvénient de donner un sentiment d’immobilisme (et pourtant on a privatisé à tour de bras pendant cette période et voté les 35 heures !), mais aussi l’avantage de masquer la confiscation du pouvoir par une élite financière/politique/médiatique. (La remarque de Vian’s, sur les journalistes, me paraît tout à fait pertinente. Je nuancerai seulement, en rappelant que tous les journalistes n’ont pas l’audience, accordée par un puissant groupe, d’une Claire Chazal).
C’est cette confiscation qui est apparue au grand jour après 2002. Les élites de droite ont presque tous les pouvoirs, et travaillent à les concentrer chaque jour un peu plus. L’escamotage des débats de fond, régulièrement dénoncée, en est une belle illustration.
Alors comment redonner un peu plus de vie à la démocratie ? On sent confusément, que la timide proposition de Ségolène, venant d’un Ténor (y-a-t-il un équivalent féminin ?) de cette élite n’est que de la poudre aux yeux. L’idée d’Etienne Chouard, aussi surprenante qu’elle soit, a le mérite de nous renvoyer aux origines de la démocratie et invite à remettre à plat notre réflexion politique.
Il est une autre idée, aussi provocante qu’irréaliste, mais qui pourrait également stimuler nos méninges de démocratophiles : c’est la révocation des élus qui ne respecteraient pas leurs engagements (c’est la règle dans une société anonyme), ou qui manqueraient à certaines règles déontologiques qui seraient à définir. Après tout, un casier judiciaire vierge est exigé pour un certain nombre de professions, pourquoi pas pour les fonctions électives ?
L’esprit de ce tirage au sort se retrouve également dans le récent livre de Daniel Cohen "Trois leçons sur la société post-industrielle" me semble-t-il. En conclusion et de mémoire, Daniel Cohen écrit qu’il faut trouver de nouvelles formes de représentation des citoyens qui notamment évitent la "distinction" bourdieusienne.
Cette proposition de tirage au sort en est une traduction. On pourrait également penser à une représentation par quotas.
Cependant la théorie statistique démontre que la meilleure représentation d’une population est celle issue d’un tirage aléatoire. Dans le cas présent cela serait délicat à mettre en oeuvre.
Un échantillon par quota est plus intéressant seulement dans le cas où l’on a mesuré que les comportements des individus sont fortement influencés par une caractéristique propre sur laquelle on peut les trier.
Le tirage au sort apparaît donc plus représentatif qu’une représentation par quota.
Justement non. Le reproche fait, c’est que la société se cloisonne, que l’endogamie sociale est en hausse. En obligeant les personnes selectionnées à recueillir l’assentiment d’une partie de la population on biaise l’échantillon. On sait alors que les plus pauvres d’entre nous ne seront pas représentés.
lSi l’on souhaite éviter des biais d’échantillon sur une représentation du peuple français dans son ensemble, il faut effectuer un tirage au sort intégral qui devrait également comprendre des personnes de moins de 18 ans et des étrangers.
Haha, Etienne. C’est rigolo que vous en parliez maintenant (mais j’avais fait le même rapprochement). Je l’ai revu la semaine dernière (nous ne nous étions pas revu depuis l’émission) : il n’a pas changé ! Nous avons eu discussion assez rapide, mais effectivement, il est plus que jamais investi corps et âme dans la refonte de la démocratie, une mission.
Ceci-dit, ce que propose SR n’est pas la stochocratie d’Etienne. Il ne s’agit pas de tirer les élus au sort, mais d’tablir un reporting plus régulier, un exercice de "transparence". Cela relève un peude l’illusion, sans doute. Plutôt que d’améliorer concrètement les conditions du travail des élus et de faire en sorte que le système les pousse à plus de vertu, on applique une pommade.
...
C’est le plan de Ségolène : "Vous allez avoir le pouvoir" "Nous vivons une dictature" "Plus de démocratie". "Vos idées seront mes idées" Etc....
Alors qu’en fait, c’est exactement le contraire qui s’est passé, à l’heure de la gauche "pluriel" tellement pluriel que chacun ayant la parole, plus personne ne l’a.
Cette gauche "pluriel" et cette cohabitation à 3 (Verts, PC et PS) au gouvernement avec un président de droite a eu pour résultat : un joyeux bordel. Une cacofonie dont personne n’a tiré parti. Et de plus, elle a donné lieu, après avoir discrédité tous les partis de gauche, à la multitude de candidats à la présidentielle avec encore une fois, le résultat que l’on sait.
Bref, le programme Ségolène c’est l’ultra-démocratie où chacun ouvre sa bouche avec ses intérêts qui n’interressent que lui.
On élit un président afin qu’il est le pouvoir. La question a été tranchée par les français lors des élections législatives qui ont conforté J. Chirac dans ses fonctions POINT. Preuve que bon nombre de français ne veulent pas du bordel et de l’ultra-démocratie mais qu’ils attendent plutôt quelqu’un qui sera défendre les intérêts généraux sans s’occuper des particuliers (ex : chasse, pêche et nature).
Sinon votez pour moi et mon parti : Tricot, Aquarelle et Cuisine.
La Grèce antique, très bien. Mais pas seulement. Il faut penser au futur également... Celui qui est décrit dans le livre d’Arthur C. Clarke, Terre, planète impériale.
Dans ce livre, pas merveilleux d’ailleurs, il y a cette même idée concernant la législature suprême : le poste du président des États-Unis. La personne est choisie au hasard (par le grand ordinateur) parmi un ensemble de gens potentiellement assez compétents dans divers domaines.
L’idée de Clarke était qu’il ne fallait surtout pas donner le pouvoir à des gens qui passent leur vie à le désirer. Une idée qui n’est certes pas neuve mais qui fait son chemin.
Alors les conseillers de Ségolène, des hellénistes férus de science fiction ? ;-)
Pierre Boule a aussi imaginé un gouvernement mondial, dans « Les jeux de l’esprit ».
Au lieu d’une sélection par ordinateur, les candidats, d’éminents scientifiques, sont sélectionnés par concours.
Leur ambition est d’instaurer la paix universelle et l’accès à la connaissance pour tous.
Ils réussissent si bien que le peuple finit par... s’ennuyer.
Et par un majestueux retournement paradoxal dont il avait le secret P.B. imagine que ce gouvernement de sages invente... la télé réalité (avec des jeux d’une effrayante cruauté).
Pas facile de faire le bonheur des autres...
Voilà, sur ce sujet, un texte remarquable, pris sur le blogue d’Eric Dupin. Le type même de contribution qui peut me faire changer d’avis, non sur Mme Royal qui a toujours toute ma méfiance, mais sur cette idée, que j’ai commencé par rejeter en bloc. Sortons un peu de notre nombril franco-français, et voyons si ce qui marche ailleurs ne peut pas etre, sinon adopté, du moins adapté.
Inutile de vous dire que ça en faire rugir un max, et que les réponses d’Eczisntenz (le posteur) aux réactions sont à lire. Bon, allez, je le dis quand même, sans pour autant vouloir vider la crémerie de M’sieu Daniel et consorts !
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C’est dommage Eric que vous n’ayez pas profité des votre voyage en Argentine pour aller visiter justement des expériences populaires de "démocratie participative" en Argentine ou au Brésil, qui existe depuis au moins les années 80. Ca vou aurait donné une autre lecture du concept. Je sais que ca choque notre jacobinisme et une conception étriquée de la République en France. Le contexte d’apparition de la démocratie participative au XXème siècle entre l’Europe et l’Amérique Latine n’est certes pas le même, mais dans les deux cas cela repose sur une crise de la démocratie représentative. Là-bas, les "élus" ont toujours été les premiers corrompus, les premiers à profiter du système et à discréditer la fonction politique. Que des organisations populaires retrouvent le sens propre du politique grâce à des mécanismes de participation populaire et citoyenne, cela me semble positif. Après des années de lutte pour créer les mécanismes de consultation et de participation, les organisations latinoaméricaines luttent désormais pour "le contrôle citoyen", exactement ce qui vous défrise. En ce qui me concerne, l’idée de contrôler l’action des élus ne me choque pas, et va tout à l’encontre de l’élitisme justement. A l’heure ou on va à la chasse au gaspillage financier, ca me parait une bonne chose. Mieux vaux focaliser les efforts sur les instruments et les dispositifs pour effectivement assurer la participation de tous (en europe, c’est effectivement plutot une pratique de classe moyenne), que se braquer sur la démocratie participative en général, tout rejeter, et jeter le bébé avec l’eau du bain. Je ne dis pas que la proposition de Ségolène est à prendre telle quelle, je doute aussi du mécanisme, mais l’idée est intéressante et mérite d’être travaillée. En passant, je signale que les démocraties scandinaves, qu’on est prompt à prendre pour modèle en tout, ont mis en place des outils de controle citoyen bien plus forts. Là bas, on peut controler sur internet les relevés CB des élus... Ca serait de la démagogie ?
Si on présente les jurys populaires comme un moyen de contrôle de l’action publique, du respect des promesses, de la cohérence des engagements, ça en dit long sur la défaite du journalisme...
Car n’est-ce pas aux journalistes d’assurer cette fonction de contrôle démoratique ?
Quand on voit, hier, les images de Chirac à la fin des années 1970, qui parle de l’Europe d’une façon si négative, ne pouvait-on lui repasser les images pendant la campagne du référendum ?
Non, car les journalistes TV auraient craint d’alimenter le non...
On a vu le résultat : un retour du refoulé, en somme...
(Claire Chazal peut être tirée au sort pour faire partie des jurys populaires ?)
J’ai le sentiment que le principe du tirage au sort n’est pas pris au serieux, et je trouve que c’est dommage de discrediter l’idee a priori.
Lorsque l’on tire au sort les jures d’un tribunal d’assises, c’est parce qu’on suppose que la justice est ontologiquement, statistiquement au moins, parmi les citoyens. Si l’on accepte cela (il y en a en faveur de la suppression des jurys populaires) je crois qu’il faudrait alors se demander, pour amorcer un debat, quelles sont les differences attendues et reelles entre un politique et un jure d’assise, ansi que les points communs. Il ne faudrait pas commencer par placer Segolene Royale ou tout autre dans ce debat. C’est un debat d’idees avant tout, et, si ce debat vient, il aura ete bon que SG en ait parle.
Il me semble imaginable qu’un homme politique a pour tache d’arbitrer, de definir des ideaux, de servir, en meme temps que son mandat soit court et qu’il soit redevable devant les citoyens. Dans ce cas, le tirage au sort est un moyen tout a fait juste en moyenne (d’ou les mandats courts, de facon a faire des tirages souvent).
Mais qu’en est-il alors de l’aspect technique, evoque dans le billet de DS ? Est-ce qu’etre diplome de l’ENA est necessaire pour etre un homme politique ? Car on pourrait aussi imaginer qu’un homme politique est entoure de gestionaires, de techniciens, qui lui montrent les consequences des choix, leurs limites, legales ou pratiques etc. Malgre cela, il restera de la marge pour arbitrer.
Un avantage majeur de ce systeme aleatoire (l’aleatoire n’est-il pas l’anti-these de l’arbitraire ?), qui ne devrait pas necessairement etre generalise a toutes les fonctions, c’est que les copinages disparaissent, la fonction n’est plus un metier mais un service communautaire, par et pour le peuple. Et aussi, fini la gerontocratie, chere a la France.
Sans mepriser les hommes politiques, il est possible et meme sain de s’interroger sur le piedestal sur lequel nous les avons place. Ils forment une sorte de cour et, comme la noblesse anglaise, ils sont a la fois l’objet de respect inconditionnel ou de mepris. Le sort pourrait remedier a cela.
Quant a la perennite de la democratie athenienne, elle n’a pas toujours ete faible et a ete fortement ete attaquee, de l’interieur comme de l’exterieur. Qui peut croire que nos institutions sont perennes lorsque l’on considere ne serait-ce que le XXe siecle ? Cela meme est source d’espoir de progres, apres tout...
Lorsque l’on tire au sort les jures d’un tribunal d’assises, c’est parce qu’on suppose que la justice est ontologiquement, statistiquement au moins, parmi les citoyens
ben voyons...euh, le jury populaire est bien encadré par des juges, des avocats, des procureurs, des greffiers.etc... c’est à dire tout un cheminement judiciaire qui aboutit au verdict :
Vous la mettez la procédure dans votre "gadget" digne de la "Française des jeux" ?
Et sinon, y a aussi la boule de cristal, la pièce à pile au face (on peut l’ajouter au hasard des gens tirés au hasard) et l’horoscope du jour de réunion... ?
Le hasard ne fait pas toujours bien les choses, et certainement pas mieux que l’information citoyenne, le vote en conscience, le fort taux de particpation et le contrôle organisé avec transparence.
On ne voit pas de charrue, mais là, on voit les boeufs, qu’on met loin, loin devant elle.
cordialement
C’était inévitable.
La démocratie participative est à la fois dangereuse et impossible.
Dangereuse, car non, nous, je, ne sommes, ne suis, pas expert de grand chose. De mon métier de musicien, tout au plus. Et de prof, aussi. Mais qu’on me demande mon avis sur l’évolution des taux d’intérêts de la BCE, je ne sors pas de la brève de comptoir. Donc, je délègue à qui sait, et à qui, en vertu de ses engagements pris par ailleurs, est susceptible d’avoir l’avis que j’aurais si je m’y connaissance en économie. La compétence fait l’autorité ; l’élection fait la légitimité.
Impossible, car avec 60 millions de français, on ne peut la décliner selon le régime du consensus, mais tout au plus, du référendum. Donc, avec une campagne, avec des gens qui causent. Qui ? Ceux qui savent et qui peuvent parler. Donc, de fait, des représentants. Il suffit de jeter un oeil sur "Désirs d’avenir", le site. Parole au peuple ? Faux. Parole à ceux qui, non seulement ont Internet, mais ont le temps d’y poster une opinion, les compétences pour avoir un avis, et celles pour le formuler. En somme : que Royal le veuille ou non, "Désirs d’avenir" est un club d’élite(s).
Alors, comment faire ?
Royal prend acte de la contingence : oui, impossible de se passer de représentants. Mais si ils sont élus, on retombe dans le système représentatif classique. Alors ? Alors, on tire au sort. Avec ce résultat paradoxal : un système qui se veut à la fois participatif (par désir) et représentatif (par nécessité).
Résultat : on perd les avantages de la participation (je ne donne pas mon avis, si j’en ai) et de la représentation (fondée sur l’autorité de la compétence et de la légitimité de l’élection). Par contre, on conserve les inconvénients de la participation (on écoute des gens sans autorité ni légitimité) et de la représentation (le pouvoir est entre les mains de quelques-uns, avec les risques afférents).
Donc : je n’ai jamais rien entendu d’aussi con.
Justement.
Ce qui tord le modèle, c’est le pouvoir.
Le pouvoir fait parfois oublier à celui qui en jouit non seulement de qui il le tient, mais qu’il ne le possède pour lui-même - que ce pouvoir ne vaut que s’il s’exerce pour autre chose que son auto-alimentation, et la satisfaction des désirs de celui qui le possède.
Le pouvoir est partout. L’argent est un pouvoir. Le savoir est un pouvoir. Celui qui sait a du pouvoir sur celui qui ne sait pas. Exemples variés : le plombier qui vous dit qu’il faut tout changer (vous n’y connaissez rien, vous dites oui, oui, bien, bien), le physicien qui connaît les rouages de l’énerie atomique, l’économiste etc. Nous avons tous un pouvoir.
Mais la hiérarchie renforce cet état de fait. Il y a très peu de sociétés horizontales. J’en vois une : les Indiens d’Amérique, ancienne époque. C’est pour ça que les Yankees ont eu autant de mal à les battre. ATTAC a essayé d’être le plus horizontal possible... on voit où ça a mené.
Donc : le problème de l’élu, c’est qu’il a du pouvoir.
Mais toute personne à qui sera confiée une responsabilité aura un pouvoir. Qu’il soit élu ou tiré au sort. A cela, on n’échappe pas. Pourquoi le tiré au sort serait-il plus salubre que l’élu ? Au début, peut-être ; mais très vite, il ne le sera plus.
Vous m’objecterez qu’il ne s’agit pas de tirer au sort nos responsables, mais ceux qui les contrôlent. Soit. De plusieurs choses l’une :
1° On retire au sort à chaque conseil des ministres - je rappelle que les conseils muncipaux ou les débats à l’assemblée sont d’autant plus publics qu’ils sont souvent télévisés. On est choisi, on va faire un tour, on s’en va. Rien de possible à long terme.
2° On tire au sort pour l’année. Et là, sur la durée, du pouvoir peut s’installer. Et alors, cf. au-dessus.
3° Quoi qu’il en soit, quel est ce "contrôle" ? Verifier que nos responsables bossent comme il faut, ou casser la vitre entre le citoyen et son responsable en le voyant bosser in vivo ? Si c’est la première solution, soyez en sur : s’il faut magouiller, la magouille se fera alors, sous de discrets lambris. Si c’est la deuxième, pourquoi pas.
Mais une fois encore : ce genre de "jury populaire" est absurde si ceux qui le composent sont incompétents et non représentatifs. Si je suis tiré au sort, et qu’on me parle du quota de thons pêchables en Méditerrannée, je vous avoue franchement : je suis INCAPABLE de juger, d’avoir une idée qui soit autre chose qu’une opinion, et je ne sais absolument pas qui je représente en dehors de moi-même. Au mieux, je suis le débat, et je m’instruis - c’est toujours ça. Au pire, je roupille.
Donc, dans le meilleur des cas, voilà les vertus possibles d’un "jury populaire" : voir bosser un politique (un peu d’exotisme) et apprendre deux trois trucs (un peu de pédagogie). Rien d’un contrôle, donc. Juste une sortie culturelle.
Article 3 :
La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.
Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.
Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives
J’aime beaucoup cet article .... et notamment universel, égal et secret.
Oui et moi j’aime beaucoup la derniere phrase : "l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives".
On attend toujours donc que la constitution soit appliquée.
c’est ce que permet le système électoral français. D’où l’importance de cette thématique de la démocratie participative. Cela me fait penser à ces conférences citoyennes qui se sont tenues sur des sujets complexes, OGM, nucléaire, et je crois aussi "vache folle" et qui débouchaient sur des décisions ayant pris en compte les avis d’experts, ceux des témoins et des citoyens. Voilà des modalités à développer, comme le tirage au sort.
Pour fréquenter de près les collectivités locales, je crois que cette idée est nécessaire.
En effet, un Conseil général est maîtrisé par un ou deux élus, qui contrôlent un groupe partisan et deale avec les représentants des principaux groupes. En gros entre deux batailles électorales qui sanctionnent et redistribuent les cartes, le reste du temps, carte blanche est donnée à l’élu Président qui prend les décisions qu’il veut ou presque, moyennant les concessions deçi-delà, pour s’assurer qu’il aura son vote. Tout est préparé avant l’instance délibérative, la séance plénière n’étant que du cinéma.
Les décisions dans un Département sont donc fréquemment prises par le Pdt du Conseil général et le Maire de la grande ville locale et depuis quelques années avec les présidents d’EPCI (c’est-à-dire des représentants de regroupements de communes) qui ne sont même pas élus, qui ont le droit de lever des impôts et font pression sur tout un bassin économique, imposant leurs choix. On donne les compétences de plus en plus importantes à ces regroupements de communes sans qu’il y ait un parlementaire pour proposer de mettre en face une représentativité démocratique. Même pire, la composition de ces EPCI n’intégre pas toujours les élus légitimes, conseillers généraux par exemple.
La démocratie locale, c’est d’abord l’autocratie d’un élu qui terrorise ou manipule les autres, plus malin qu’eux, mais pas forcément plus qualifié. Ils peuvent ainsi rester trente ans au pouvoir, acheter quasi sans contrôle des lignes de transport aérien, des ports, des hypodromes, nous avons tous des exemples en tête
Quant à la représentation nationale, nous savons assez combien il est difficile de mener une enquête -je ne dis même pas juger, non juste mener l’enquête- sur un Président-voyou, alors que c’est tout à fait possible dans la majorité des pays.
Mais cette carence démocratique est également visible dans les Conseils d’administration des Lycées où il est impossible de se faire communiquer le budget de l’établissement avant la séance de conseil et impossible d’en parler en toute transparence pendant le conseil. J’ai vu ainsi un Proviseur de Lycée parisien dire à une séance qu’il n’y avait pas d’argent pour payer les livres des élèves pauvres ou installer des casiers pour éviter que les élèves ne soient trop chargés et un peu plus tard qu’on dégageait 90 000 €uros d’une caisse spéciale pour financer le câblage des services administratifs, quelques bureaux.
Sans parler de l’impossible transparence dans les entreprises.
Pour avoir vécu en Allemagne et aux USA, je pense qu’en France, démocratie et égalité sont des tartes à la crème, on en parle très fort mais dans les faits elles n’existent pas.
Daniel, je crains que votre ségolénisme ne vous emporte... Lorsque douze personnes en viendront à sanctionner un politique (car ségolène royal parle de sanction) pour ce qu’ils auront compris de la politique mise en oeuvre... En ce qui me concerne, je ne me risquerais pas à juger et à sanctionner la politique industrielle de la France, ou la prévention de la toxicomanie, ou ... Ségolène Royal, qui se targue de ne pas avoir un avis sur tout choisit un système dans lequel n’importe quel citoyen serait amené à, lui, avoir une opinion fondée sur un sujet au hasard, pouvant l’amener à sanctionner l’élu concerné. C’est aberrant, et c’est l’abdication du politique.
Mais on est parfois amené, lorsque l’on a choisi son camp, à soutenir l’insoutenable.
Après Google Maps, Books ou Earth, voici Google Vote
Après ses nombreux services comme Earth, Maps, Books ou Video, Google offre maintenant Google Earth Election Guide, un service destiné à attirer les électeurs américains à voter lors des prochaines élections de la Chambre des représentants le 7 novembre prochain.
Ce service, qui s’intègre à Google Earth, permet aux électeurs américains de choisir l’État où ils vivent et de voir quels sont les candidats qui s’y présentent. Le service permet aussi aux électeurs d’accéder au site Internet officiel d’un candidat, dans le but de voir les politiques qu’il veut privilégier.
Grâce à ce guide électoral en ligne, les électeurs américains pourront également obtenir des renseignements sur le bureau de vote où ils sont inscrits.
« Nous sommes heureux chez Google d’aider les électeurs à obtenir toutes les informations nécessaires pour qu’ils puissent voter le 7 novembre prochain », a expliqué John Hanke, le directeur du département responsable de Google Earth et Google Maps, dans un communiqué de presse.
Rappelons que les élections du 7 novembre prochain concernent seulement l’une des deux chambres du Congrès, soit celle des représentants. Les prochaines élections présidentielles ainsi que celles du Sénat, l’autre chambre du Congrès, ne se déroulent pas simultanément.
Dans le Nouvel Observateur du 24 octobre 2006
Ségolène Royal pourrait s’être inspirée d’une proposition formulée par l’historien et intellectuel Pierre Rosanvallon dans son ouvrage "La contre-démocratie : la politique à l’âge de la défiance". A la "République des idées", association présidée par M. Rosanvallon, on reconnaît un "air de famille très prononcé" entre cette proposition et celle du livre.
http://permanent.nouvelobs.com/politique/20061023.FAP9869.html?1746
Le tirage au sort est quelque chose qu’on rencontre partout dans l’histoire de la démocratie. On ne va pas épiloguer longtemps là-dessus.
Si on examine le problème de la démocratie participative, le problème de la représentation se pose nécessairement. Je ne suis pas d’accord avec l’idée d’un système de panel représentatif : si on va vers une vraie démocratie représentative tout le monde participe à la vie de la Cité (ça fait un peu soviétique, dans le sens organisation en soviets, mais je ne vois rien d’autre à la place), mais cela n’empêche des niveaux de décision, des niveaux de responsabilité hiérarchisés. Si l’on passe par la nomination (par le vote ou un autre moyen basé sur l’initiative d’un candidat) on voit se former nécessairement, parce que tout le monde est un peu flemmard, une sorte de caste de professionnels de la politique. Les professionnels de la politique, comme tout professionnel, sont des techniciens avant tout, ils sont efficaces dans un système donné, ils sont nécessaires. De la nécessité nous ne sommes obligés d’en conclure l’unicité. On peut imaginer alors un système (actuellement j’en arrive à un trio, mais c’est ma conclusion personnelle) où une personne tirée au sort oriente (de manière encadrée, la démocratie doit être constitutive et non itérative comme aujourd’hui : candidature, élection, je fais ce que je veux et à nouveau candidature ; la notion de contrôle externe se retrouve, vous notez bien, elle est obligatoire !!! c’est inconcevable qu’on parle de démocratie sans cela, il suffit de voir le statut pénal ridicule de notre président actuel, lourde responsabilité=lourde peine en cas d’écart, c’est pas de bol mais la vie est "injuste" monsieur Chirac), une autre élue au suffrage universel garantit les conditions de justice (pénale, sociale...) et enfin une dernière proposant des outils techniques, choisie sur des critères techniques et donc nommée par rapport à un concours. L’articulation entre ces trois notions est à inventer.
Bon, on peut bien s’amuser à imaginer des trucs hein. :)
En laissant de côté le jury populaire , il y a quand même une idée intéressante qui émerge enfin en France : la nécessité d’évaluer les politiques menées.
Baisser les charges favorise-t-il l’emploi ? Les 35 heures ont elles améliorées l’emploi ? Les lois sur l’immigration ont elles remplis les objectifs annoncées ?
On peut se battre en se basant sur des postures idéologiques comme c’est le cas en France à présent sur tout ces sujets. Mais il n’existe aucune réponse décrivant les conséquences de ces mesures dans la réalité.
Dans beaucoup d’autres pays, lorsque une politque à menée est décidée, on met en place conjointement les moyens pour l’évaluer. Et cette évaluation est bien évidement rendue publique. Celà paraît une évidence de se demander si ce que l’on fait marche mais malheureusement ce n’est pas le cas dans notre pays. Et celà éviterait pas mal de débats sériles et plus de prise avec le réel.
Vu que vous vous faites nommer Duncan et que je peux difficilement resister à citer F. Herbert comme tout bon uber-geek, voici...
Comme j’imagine peu de personne ont eu le courage d’aller jusqu’au dernier imposant volume d’une serie qui, il est vrai, allait en s’éssouflant (Dune), je vais vous résumer les points essentiel de le reflexion Herbertienne sur la démocratie qui se trouvent dans les deux derniers romans (écrit par lui, pas par son fils indigne) :
1) tout pouvoir doit posséder un contre-pouvoir équivalent et ce à tous les niveaux, si le pouvoir est élu, le contre-pouvoir doit être nommé, et lycée de versailles
2) tout projet d’envergure doit être confié à ses détracteurs, sous la surveillance attentive des porteurs du projet (s’il est accepté évidement)
3) la transparence est affaire de sémantique, il faut en définir les contours et la portée
4) le débat n’existe que pour retarder une décision
Evidement, cela implique de nombreux autres problèmes, que Herbert explorait de lui-même dans les romans. Je vous laisse au plaisir (peut-être) d’aller en découvrir la nature...
Peut être ai je mal lu mais il ne me semble pas que les reflexions que vous mentionnez, bien qu’elle soit effectivement typique de Franck Herbert, soient particulièrement présente dans ces deux derniers romans du cycle. Elle peuvent peut être apparaître au détour d’une phrase comme ailleurs dans son oeuvre puisque tout tourne autour des interactions entre pouvoir, politique et religion.
Cette thématique se retrouverait plus dans l’Empereur-Dieu de Dune, live majeur et à mon sens le meilleur ainsi que dans le cycle des Sabotages( Dosadi et l’Etoile et le fouet) pour ses idées sur la bureaucratie. Ainsi que dans Et l’Homme créa un Dieu.
La thématique mise d’avantage en avant dans les deux derniers romans est plutôt l’autre obsession qui traverse l’oeuvre d’Herbert à savoir la survie de l’espèce humaine et la nécessité d’adaptation, reflexion qui atteint un paroxysme avec "la ruche d’Hellstorm", ou dans la nouvelle "Semence". Dans les Hérétiques et la Maison des Mères, on assiste après la fin voulu par Leto II du monde féodal sclérosé du début du cycle, à l’apparation des forces inconnues venant de la Dispersion et à la réaction des structures existantes.
Enfin vous retranscrivrez bien le style abscond de Franck Herbert mais si je l’affectionne tout particulièrement en tant que style littéraire permettait de faire résonner et vagabonder les idées à travers l’univers riche qu’il a créé, je suis plus réticent à l’employer dans une démarche argumentative car il est peu clair.
Je n’ai par exemple rien compris à votre 1) et au 3) et je suis en désaccord avec le 4). De plus la forme définitive des propositions assénées est assez dérangeante pour entamer une discussion.
Duncan Mac Leod
En laissant de côté le jury populaire , il y a quand même une idée intéressante qui émerge enfin en France : la nécessité d’évaluer les politiques menées.
Baisser les charges favorise-t-il l’emploi ? Les 35 heures ont elles améliorées l’emploi ? Les lois sur l’immigration ont elles remplis les objectifs annoncées ?
On peut se battre en se basant sur des postures idéologiques comme c’est le cas en France à présent sur tout ces sujets. Mais il n’existe aucune réponse décrivant les conséquences de ces mesures dans la réalité.
Dans beaucoup d’autres pays, lorsque une politque à menée est décidée, on met en place conjointement les moyens pour l’évaluer. Et cette évaluation est bien évidement rendue publique. Celà paraît une évidence de se demander si ce que l’on fait marche mais malheureusement ce n’est pas le cas dans notre pays. Et celà éviterait pas mal de débats sériles et plus de prise avec le réel.
Athènes n’était pas une démocratie dans notre sens moderne et l’invoquer comme exemple n’est pas pertinent car il est difficile de comparer le fonctionnement de la cité avec nos démocraties modernes.
Si Athène a inventé les mots de démocratie, de peuple de cité, les concepts qu’ils recouvrent sont différents.
De plus l’existence du tirage au sort n’a pas empêché Athènes de devenir une démocratie de notables.
A ce sujet, il faut lire à ce sujet les excellents ouvrages de Paul Veyne, historien du monde greco-romain.
... et aussi arrêter d’invoquer une histoire fantasmée pour soutenir une argumentation car ce n’est pas la première fois qu’Etienne Chouard procède ainsi
Tout à fait d’accord.
S’il fallait appliquer à notre société actuelle, tout ou partie de ce que la société Athénienne avait d’archaïque, nous pourrions aujourd’hui avoir des esclaves, laisser une grande partie de la population hors système, condamner à mort, etc.
..et surtout, on vivrait au milieu des Dieux de l’Olympe !!!!
Des nouvelles d’Héraclès, sinon ?
Un autre point affaiblit (le môt est faible...) ce mode de pensée :
comment appliquer , organiser, financer, dans un pays de 70 millions d’habitants ce qui était en place dans .... une ville ?
Dans "Berceau de la démocratie", y a "berceau".
On l’a bien allaité (au sein, hein, David ?) depuis l’antiquité, la démocratie, nan ? C’est une grande fille, maintenant.
Daniel, j’apprécie vraiment votre caractère enjoué. Mais il est peut être temps de faire un semblant de bilan de l’apport démocratique des blogs. Rien. Hélas rien.
Chouard est un mec bien mais croire que les idées viennent du net....
Lire à ce propos ce texte très intéressant sur le Blog :
Il faut quand même pas exagérer M. Schneidermann. Depuis que les blogs (mot par ailleurs bâtard et tellement moche) existent, tout contenu textuel du web en fait forcément partie... au moins dans la bouche de ceux qui en ont un. Non, ce site mis en lien est un magazine sur internet, aussi appelé webzine (mot à peu près aussi bâtard et au moins aussi moche).
Un log c’est un registre. C’est quelque chose où on note des choses qui se passent, en rapport avec un certain sujet, à la base des informations pratiques (le log du marin, le log du serveur Apache). Et le site en question n’en est pas un. D’ailleurs le texte en question n’y a pas été publié d’origine, il a été publié dans la revue Formules. Le fait qu’il soit désormais disponible sur internet n’en fait pas une note de blog.
Fiou.....
Arretons de hierarchiser les médias.
Le blog n’est pas plus qu’un média de l’écrit.
Si vos
écrits sont marquants, alors vous marquerez...
Comme tout média, il est limité dans sa diffusion (les gens
qui n’ont pas d’ordinateur vous diront que franchement, le blog de ....),
il est limité par la portée de son auteur (avec l’effet reseau en plus, on
peut découvrir un auteur en trois click, ce que tout bon libraire fait
aussi [sans les clicks, ils supportent pas les souris]), et amplifié par
l’aspect nouveau (mais qui tend à se rarefier).
Les "bloggers" réputés
(ou en tout cas lus) commençent à avoir établis leur perimètre
d’existence...
L’entropie bloggosphérienne fait son oeuvre. :)
C’est plutôt sa campagne qu’on devrait évaluer au jour le jour et la renvoyer vite fait dans son conseil régional.
J’ai du mal à comprendre comment tout ceci pourrait fonctionner Par exemple : qui évalue et à partir de quoi : un jury par tirage au sort, par volontariat (mais ce serait toujours les même et donc il y a une captation du vote). Qui préside/dirige les débats ? Au nom de qui ? du peuple français du conseil de quartier du bar PMU place de l’église ? Je pensais que les élections permettaient justement d’évaluer et de sanctionner éventuellement les élus. Curieusement d’ailleurs on a reporté des élections qui devaient avoir lieu en 2007 car on trouvait le calendrier trop chargé. Il faudrait savoir !
A partir de quel support on évalue les résultats : une profession de foi, une interview télévisée, un conversation sur le marché ........ Et que fait on effectivement avec les mauvais (faudra-t-il définir une échelle des peines de la gifle en place publique au goudron et plumes).
Une suggestion : on pourrait commencer par juger delanoé qui a raté les JO ........ La pollution de l’air en région parisienne ne s’arrange pas : on juge qui ? Huchon ? Chirac, multirécidiviste pourra-t-il plaider la confusion des peines Bernadette pourra-t-elle être jugée en tant que complice ? Ségo aura-t-elle le pouvoir régalien de gracier ?
Une idée pour ségo : pourquoi ne pas instituer les proces de moscou où, sans qu’on leur demande rien les hommes politiques reconnaitraient de façon "spontanée" leurs fautes vilaines et nombreuses
Sur la
professionnalistion et la clôture du champ politique, tous les observateurs de
bonne foi du système politique actuel (c’est-à-dire ceux qui n’y ont pas une
place et des intérêts à défendre) sont plus ou moins d’accord sur le constat
de non diversité sociale des représentants politiques et médiatiques (et il
suffit d’écouter le sociologue Louis Chauvel qui hante les ondes actuellement
pour se convaincre que ce n’est pas prêt de s’arranger). qu’est-ce qui est le
pire pour la démocratie ? que tous ceux qui la dirigent soient
pratiquement TOUS issus de sciences-po-l’ena ou du barreau de Paris, et soient
donc aveugles ou sourds à certaines réalités et expériences sociales qui leurs
sont trop étrangères ? Ou bien que des "incompétents" arrivent au
pouvoir ? Quelle est la légitimité des dirigeants ? leur ingéniérie
et leur techinicité politiques ou le mandat représentatif que le peuple leur
délivre ?
Sur le tirage au sort et la démocratie, j’ai vu qu’un commentateur avait déjà citer Les Princpes du gouvernement représentatif de Bernard Manin, où sont présentées les différentes modalités de sélection des représentants à travers l’histoire des gouvernements représentatifs : sélection par le hasard (tirage au sort), par l’élection (vote), par l’image (médias)... C’est vraiment la référence incontournable sur le sujet.
Mais sur le même sujet, et dans un autre registre je vous conseille aussi la lecture, moins roborative mais plus distryante, d’une nouvelle de Borgès (La loterie à Babylone dans Fictions) qui met en scène une société complétement régie par le tirage au sort : un jour premier ministre, un autre jour serveur chez Mc do...
Cela étant dit, il faut pas exagérer le proposition de Royal : ça n’est q’un conseil consultatif de plus, sans pouvoir aucun (quels sont leurs moyens de pression pour rendre les élus responsables ?), du genre conseil économique et social, sauf qu’au lieu de David Douillet on y verrait sièger d’illustres inconnus...
Cela resterait de la cosmétique plus que de la vraie réforme institutionnelle... Cela aura beau provoqué tous les débats qu’on veut et toutes les accusations croissées de "démagogie" et de "populisme" (tiens d’ailleurs avez-vous remarqué comment ces deux insultes politiques tendent à se confondre ? pas très sympa pour le peuple) imaginables, tant que nous sont évoqués que les moyens de la sélection et pas les moyens d’action de ces "jurys", le système ne sera pas ébranlé....
Cela me semble être un "big bang de papier"
Le lien qui unit Chouard à Royal se nommre probablement Jacques Rancière. Chouard a lu "la haine de la démocratie" (La fabrique) et sans doute quelqu’un dans l’entourage de Royal a fait de même.
"Si le tirage au sort paraît à nos démocraties "contraire" à tout principe sérieux de sélection des gouvernants, c’est que nous avons oublié en même temps ce que la démocratie voulait dire et quel type de "nature" le tirage au sort voulait contrarier. [...] : que le premier titre sélectionnant ceux qui sont dignes d’occuper le pouvoir soit le fait de désirer l’exercer." (pages 48-50).
Ce qui est dans l’air ce n’est pas l’idée, elle l’est depuis Platon, mais quelque chose d’autre, peut-être une envie de démocratie justement.
Voila une idée des plus démagogique, le tirage au sort, le loto politique qui autorise pour chacun l’espoir d’avoir une action réelle et directe sur la politique. Une chance sur un million ou moins encore, mais qu’importe, le sort choisira assurément des personnes comme vous et moi...
Mais... je suis surpris qu’une constatation vous aie échappée : tous les jours, des centaines de français sont tirés au sort et ils ont une influence sur le débat et l’orientation politique de notre pays....
LES SONDAGES !!!!
Qui s’exprime par le biais des sondages ? des français comme vous et moi. Ce ne sont pas des "professionnels", ils sont anonymes, choisis au hasard (j’ose l’espérer).
Alors j’entends aussitôt la replique : Échantillon représentatif... panel... catégories socio-professionelles... et questions directives... choix de réponses limité...
Et alors !!! Comment un tirage au sort version Sego pourrait être mis en oeuvre ? Certainement de la même façon que par les instituts de sondages, cela ne fait aucun doutes.
La sondocratie, voila l’arrière pensée qui, je le crains se cache derrière cette idée.
Exemple : pensez vous que le hasard à toute sa part lors du tirage au sort des jurés de cour d’assise, sélectionnés après avoir été décortiqués par une bonne enquête des RG ?
Bonjour Daniel
Une proposition, comme ça, en passant : Et si on tirait au sort le présentateur de ASI une fois par mois ?
Des candidats ?
cette proposition ne vaut rien tant qu’on ne détaille pas l’incidence de l’avis de ces citoyens tirés au sort sur la politique entreprise. Elle parle de "contrôle". ça veut dire quoi un contrôle ?
De plus c’est anti-démocratique, car si ce contrôle a réellement valeur de pouvoir, les élus ne prendront plus aucun risque pour gérer et faire avancer.
après Chouard l’usurpateur du TCE, voici le retour de Chouard masqué l’inventeur ( !) de la démocratie participative, l’inspirateur de Ségolène Royal !
faut arrêter de prendre des vessies pour des lanternes !
Ségolène Royal a d’autres conseillers, qui sont , eux , de réels spécialistes de la démocratie participative , elle n’a pas besoin de Chouard pour ça !
Dans les conseils de quartier, dans les budgets participatifs élaborés par les conseils de citoyens (à Porto Alegre par exemple, mais à Paris aussi, cher Daniel, il y a des conseils de quartier où un collège est tiré au sort !) , il y a toujours une partie, voire l’ensemble, des jurés qui sont tirés au sort. Et cela donne d’excellents résultats !
Chouard n’a rien inventé : les jurys tirés au sort, cela vient effectivement de la Grèce antique , où l’on tirait au sort les membres de certains tribunaux et de certaines institutions législatives, à une nuance près : il y avait un biais qui faisait que c’était les membres des classes les plus riches de la société qui étaient toujours majoritaires.
ceci dit, ce n’est pas Chouard qui a retrouvé cette idée : il y a des VRAIS spécialistes des procédures participatives qui ont depuis longtemps mis au point des procédures dans les pays nordiques, par exemple au Danemark. CEla s’appelle les conférences de consensus. On tire au sort un panel de citoyens, à qui l’on permet de se former pendant plusieurs semaines sur un sujet scientifique donné, par exemple les OGM, le nucléaire, les biothec, l’effet de serre etc... Ils invitent qui bon leur semble (pour empêcher de les transformer en élèves soumis à l’autorité du prof) C’est très long : une véritable formation.
Une fois qu’ils ont auditionné tous ces gens, ils discutent entre eux, et rédigent un rapport.
et là, ô surprise, on se rend compte que les avis de ces néophytes sont argumentés, précis, rationnels, intéressants. Ils s’approprient même les sujets les plus techniques.
mais encore une fois, il ne s’agit pas de prendre 15 types dans la rue et de leur demander ce qu’ils pensent du clonage : c’est après un travail sérieux qu’ils émettent un avis.
Ces procédures ont été aussi déjà appliquées en France lors de deux débats citoyens sur des sujets scientifiques (que faire face à l’effet de serre, en 2001 je crois) pour plus de détails sur toutes ces procédures, lire le livre de Michel Callon, Pierre LAscoumes et Yannick Barthes, éditions du Seuil.
Tiens, c’est rigolo : le contre-argument du tirage au sort des chirurgiens me rappelle justement un passage d’une des meilleures BD de Pétillon : "les disparus d’apostrophe" : A la fin de l’histoire de cette BD, l’un des protagoniste rappelle à l’autre que, en 68, il avait été en faveur de l’élection des chirurgiens par les malades.
Comme quoi les chirurgiens peuvent servir de contre exemple tant dans un sens que dans l’autre.
(cela dit, l’idée de Mme Royal m’affole. Encore un peu et elle reprendra l’une des autres idées cauchemardesque de M. Chouard : l’élection des juges...)
Le populisme est une attitude politique et un style rhétorique qui tiennent que l’élite de la société trahit les intérêts de la plus grande partie de la population, et qu’il y aurait donc lieu de retirer l’appareil d’État des mains de cette élite égoïste voire criminelle pour le "mettre au service du peuple" tout entier. Un populiste dans une démocratie supposée affirme donc que cette démocratie fonctionne mal, qu’elle ne tient pas ses promesses de servir "le peuple", ou même qu’elle ne peut pas les tenir étant donné les institutions existantes.
extrait de wikipedia
le controle peut s’exercer sans avoir recours à cette formule de tirage au sort : les élections bien sûr mais aussi le non cumul absolu des mandats et leur limitation dans le temps
Démagolène Royal : une ineptie par semaine ...
Nous sommes tous des populistes.
C’est ce qui ressort de l’article "populisme" de wiki, en tout cas de la citation que vous en faites...
"Un populiste dans une démocratie supposée affirme donc que cette démocratie fonctionne mal" : moi, je me retrouve là dedans, et beaucoup d’autres électeurs je crois (de droite comme de gauche).
Plus sérieusement, il faut bien garder à l’esprit que le "populisme" n’est pas simplement une "attitude" ou un "style" politique, mais bien une "injure" politique, c’est-à-dire une étiquette que certains acteurs politiques (hommes politiques, commentateurs, journalistes, universitaires...) accolent à d’autres.
Il faut je crois manier cette étiquette avec circonspection car elle a non seulement le pouvoir performatif des injures ("dire c’est faire"), mais elle entraine avec elle un ensemble de suppposés implicites qui tendent à décridibiliser la légitimité du peuple (en particulier des catégories populaires) à participer avec lucidité à la vie démocratique.
Si être populiste, ce serait faire "appel au peuple" contre des élites qui le trahissent, je ne vois pas en quoi ce devrait être nécessairement une injure dans un système où la souveraineté vient du peuple. Cela devient un injure quand on sous-entend que faire appel au peuple, c’est faire appel à ces "bas instincts", jouer sur ses différents "manques" (de culture politique, d’éducation , de raison même parfois), le "fasciner" par un "charisme" ou un "martèlement médaitique" auquel il "succomberait"(plus que les autres), etc..... Le "populisme" ça me semble donc être une double injure, à l’égard de la personne qu’on étiquette ainsi, et à l’égard du "peuple" lui-même qui tend alors à être présenté comme une menace pour la démocratie.
Libre à vous de critiquer ou même d’injurier (politiquement..) Royal, mais de grâce préférez le mot "démagogie", à celui de "populisme", car ce dernier produit trop de dommages sémantico-politiques collatéraux en déligitimant incidieusement la participation démocratique des couches populaires...
(si ce sujet cous intéresse ou si je n’ai pas semblé très clair , je vous conseille de lire d’Annie Collovald, le "populisme" du FN : un dangereux contresens, éditions du croquant, qui fait très bien le point sur la genèse et les usages de cette notion/injure de "populisme")
SR dit mais ne fait pas ...
"Le tribunal de grande instance de Poitiers a annulé toutes les décisions prises par le comité régional du tourisme de Poitou-Charente depuis que Ségolène Royal est présidente du conseil régional... et du comité. Le motif est que Pascale Guittet, élue d’opposition, vice-présidente du comité, n’avait pas été convoquée à l’assemblée générale destinée à mettre en place un nouveau conseil d’administration. Or Pascale Guittet, maire de Pouillé et candidate de CPNT, avait été élue vice-présidente en 2003, pour six ans, en qualité de représentante des petites collectivités locales. « Le défaut de convocation » de Mme Guittet par Ségolène Royal « a nécessairement porté atteinte tant à ses intérêts qu’à ceux de l’association », a jugé le tribunal, qui a également ordonné la réintégration de la victime. Le conseil régional a fait savoir que Ségolène Royal allait laisser la présidence du comité à une autre élue socialiste..."
Sa pratique politique n’est pas en ligne avec ses déclarations.
Je m’en tiens à un système plus simple : des candidats, des élections ....
Je ne cherche pas à délégitimer la participation démocratique des couches populaires comme vous dites ... je considère que faire croire aux gens que l’on va mieux prendre en compte leurs aspirations en créant ces "comités" est un mensonge.
Je veux bien vous rejoindre quand vous dites que sa politique n’est pas en ligne avec ses déclarations.
Mais au-delà de la question Royalienne, je voulais mettre en garde contre ce nouveau "mot de passe" du champ du commentaire politique qu’est le "populisme".
Je ne voulais pas ici débattre sur les qualités et méfaits de S. Royal, mais simplement inciter à faire attention au choix des mots utilisés pour la juger ou la déjuger (elle, et les acteurs politiques en général).
Cet effet de sens du terme "populisme" (la déllégitimation des couches populaires) me semble assez néfaste et je crois qu’il est utile de remarquer que parfois on reprend certains mots sans avoir forcément conscience que ces mots signifient plus et autre chose que ce qu’on veut leur faire dire.
C’est le cas avec le "populisme", non pas à cause d’un pouvoir "magique" qui émanerait de ce mot en particulier, mais à cause de la répétition forcenée de ce terme-là dans le champ du commentaire politique actuel, sans que soit interrogé ses effets de sens implicites qui tendent ainsi à prendre valeur d’évidence (en appeler au peuple, c’est anti-démocratique, le peuple est un être de passion pas de raison, le peuple est une menace pour la stabilité démocratique...)
populisme : Tout mouvement, toute doctrine faisant appel exclusivement ou préférentiellement au peuple en tant qu’entité indifférenciée
démagogie : politique par laquelle on flatte, excite, exploite les passions des masses
ne vous en déplaise, je considère que les déclarations relatives à l’appel au peuple permanent sont dangereuses
à quand des referendums sur la peine de mort, le taux marginal d’imposition, le nombre de semaines de congés payés, le droit de grève des fonctionnaires, l’affaire Outreau, le coup de boule de Zidane, le budget pour les prisons, les mineurs délinquants ...
un peu de sérieux que diable
les organismes chargés de l’évaluation des politiques publiques ne manquent pas ... utilisons les rapports établis par la Cour des comptes par exemple ...
Je me pose une question : d’habitude ce sont les jurés des tribunaux (au pénal) que l’on tire au sort sur les listes électorales. S Royal penserait-elle que les élus sont si corrompus que ce sont des criminels ? Et elle veut en faire partie ? et même être les 1° d’entre eux ? J’hallucine ou quoi ? mais passons, ça va plaire au "peuple" ! enfin à quelques uns ! Quant au documentaire d’hier soir, s’il ne m’a pas appris grand chose sur le déroulement historique de cette période (je suis née en 1950 et ai commencé à m’intéresser à la politique en 1965) je suis quand même très surprise que l’on n’y parle que de la conquête du pouvoir. Rien sur ses réalisations (à part la création de l’ANPE et l’aide aux agriculteurs) ....... pourtant il y en a eu beaucoup. Par contre, ce qui est clairement montré et remet un peu les choses en place, c’est comment il a été utilisé ....... à commencer par Pompidou. L’ambition personnelle, on la lui a inculquée. Quand on voit ces temps ci les critiques de Giscard (presque unanimement détesté à cette époque) et de MF Garaud, et qu’on compare avec leurs agissements de l’époque, ça en dit long sur la fiabilité de leurs appréciations. Quant à Pasqua .........
On ne fait qu’allusion à sa culture (ben oui il a appris le sanscrit et l’arabe et pas seulement) mais c’est quand même la 1° fois ; certains ne l’imaginaient pas en plongeur ou vendeur de glace aux USA (mais on ne parle pas de sa "thèse" sur le port de la Nouvelle Orléans) pour payer ses études américaines........ ce n’était pas le sujet. Sur la modernisation de Paris, rien.
Par contre, je crains que ce soir il ne soit proprement dézingué !
Je ne suis pas "de droite" mais je l’ai toujours bien aimé et en 2002 je n’ai pas eu d’effort à faire pour voter pour lui.
d’habitude ce sont les jurés des tribunaux (au pénal) que l’on tire au sort sur les listes électorales. S Royal penserait-elle que les élus sont si corrompus que ce sont des criminels ?
Que je sache, ce sont sur des accusés présumés innocents et non pas des criminels a priori que se prononcent les jurés d’assises.
Présumons donc que nos politiques fassent un travail honnète et sincère. Mais gardons (ou inventons) nous des moyens de limiter la casse en cas d’abus car, dans les 5 ou 6 ans d’un mandat, un élu peut faire beaucoup de dégats avant d’avoir à rendre des comptes, de manière trés imparfaite d’ailleurs.
Les décisions à Athènes étaient généralement prises par l’ekklesia, Athènes n’était pas une démocratie représentative mais une démocratie directe.
Nous sommes en démocratie représentative, les élus sont censés représenter la Nation. Tirer au sort un représentant me semble parfaitement absurde.
La democracie athenienne, l’une des premieres democracies au monde (il y en eut d’autre, en Inde, par exemple) considerait le tirage au sort des elus comme le plus democratique des systemes democratiques, et le pratiquait sauf pour les fonctions de stratege et du budget. Socrate a ete tire au sort pour etre juge (de generaux ou d’amiraux), si je me souviens bien. L’idee est que tout le monde est eligible par defaut. Ce principe est base sur le fait que seul le tirage au sort permet une egalite de l’election ET de l’eligibilite. Le cadre conceptuel etant que, comme l’avait rappele Montesquieu (j’espere ne pas avoir tout oublie), la democracie n’a de reels avantages sur la monarchie et la tyrannie que si la vertu domine parmi les citoyens (qui sont les seuls electeurs et eligibles). Sinon, comme diraient les anarchistes modernes, ce n’est que la dictature de la majorite. C’est peut-etre relie a la croyance en la metempsychose, en la resouvenance de la sagesse. Elle est la, en tous, potentiellement, et la philosophie permet d’y acceder a nouveau pour le bien de la cite.
Bref, c’est pas nouveau du tout ! Ce systeme athenien etait contre-balance par des mandats tres courts, un an en general, et les elus etaient redevables en fin de mandats. Donc gare aux abus de biens sociaux...
Par parenthese, les democracies atheniennes, francaises et americaines ont parfaitement ete compatibles avec l’esclavage : les esclaves n’etant pas electeurs ni eligibles, c’etait orthogonal.
Notre systeme democratique moderne est plutot une democracie aristocratique dans le sens ou un petit nombre se presente au elections et tente de convaincre qu’ils sont les meilleurs. C’est typiquement aristocratique : representer ce qu’il y a de meilleur dans la societe. Et puis les electeurs font leur choix. Ce n’est donc pas un scrutin egalitaire au niveau de l’eligibilite.
Apres ce laius theorique que j’espere etre correct et non pedant, je n’ai rien a dire sur Segolene Royale....
Et les athéniens s’atégnirent...
Ce mode de gouvernement par tirage au sort, c’est surtout pour les grecs de l’époque une manière de mettre en place un pouvoir politique faible, basé sur une faible légitimité : le hazard ; afin d’écarter les risques de tyranie.
La proposition de Ségolène Royale va avoir pour effet de saper le poid les véritables instances de la démocratie participative. Ces associations d’usagers du sevice public, conseils de quartiers, de locataires, associations de malades, de chômeuirs, syndicats etc... qu’il faudrait au contraire renforcer. C’est une ligne continue depuis le début de la mise à plat des propositions du royalisme électoral. Le point de départ c’est la syndicalisation obligatoire des salariés. Cette proposition est ancrée dès les origines dans la contestation par Mme Royal de la représentativité de ces organisations de salariés alors qu’elles comptent un bien plus grand nombre d’adhérants que les partis, que la participation aux élections professionnelles est importante, que ces organisations négocient tous les accords de branches, par exemple.
En plus, vis-à-vis des élus, cette proposition, le jury citoyen, c’est pour reprendre les mots d’André Laignel dans sa dépêche AFP
Désigner, ainsi, dans la veine de l’antiparlementarisme le plus sommaire, les élu(e)s comme des irresponsables potentiel(le)s qu’il faudrait mettre en examen permanent, pour flatter les électeurs, relève d’une démagogie proche du populisme.
Je ne doute pas que les milliers d’élus locaux ainsi proposés à la vindicte ne se sentent injustement mis en cause. La démocratie participative, nous la vivons et la mettons en action quotidiennement. Notre légitimité, nous la tirons du suffrage universel, et non parce que nous serions mis sous surveillance. »
Affaiblire le pouvoir politique, ça correspond peut-être au blairisme qui a mis en place ce système et dont Mme Royal s’inspire explicitement mais ça ne répond absoluement pas aux enjeux réels.
Cet après-midi, je rejoins mes élus, toute tendances confondues à un rassemblement de soutiens aux salariés des Ateliers Thomé Génot de Nouzonville qui ferment brutalement, sans préavis. 300 ouvriers sur le carreau parce que l’actionnaire américain a refusé de moderniser l’appareil de production malgrès ses promesses. Face à des comportements comme celui-là, on a besoins de renforcer nos élus, y compris locaux, et le pouvoir politique en général, pas de les affaiblire ou de diluer les responsabilités vers des aréopages de gagnants d’une loterie anti-démocratique.
Etienne Chouard, il est constitutionnaliste à vie. Son site a fait tellement de bruit. Pas étonnant que l’équipe de Ségolène Royal ait entendu parlé de lui.
Mais Etienne Chouart, dans quel ministère on pourrait le mettre. Education nationale, parce qu’il est prof ? La recherche ? La wikidémocratie ? Non, la j’ai mieux : le ministère du non. Un truc qui n’existerait qu’en France...
Ministère du non seulement pour la France ?
Au moins aussi pour les Pays Bas, et puis si on posait la question, il en faudrait aussi un au Royaume Uni, en Pologne, au Danemark. Si on avait procédé par réferendum, on en aurait aussi eu besoin en Allemagne, en Belgique...
Le non n’est pas franco-français.
Sur le tirage au sort, deux réactions : une référence bibliographique courte, avec à la fois la simplicité et la comlexité requise, et une réplique à l’argument "du chirurgien".
* La référence faisant de larges mentions des pratiques de tirage au sort, c’est l’ouvrage "Principes du gouvernement représentatif" de Bernard Manin, aux éditions Flammarion (collection "Champs"), petit livre de poche pas cher en outre.
** Pour le chirurgien, il faut une compétence spécialisée, une "organisation" (de la profession, des soins au niveau local, de l’emploi du temps du chirurgien etc.), et il n’est pas besoin d’explicitation de l’activité du chirurgien à l’égard des profanes, sauf éventuellement en cas de procès, mais c’est une autre histoire. Le tirage au sort désorganiserait donc ce qui doit être organisé, échappé autant que possible à l’aléa. En revanche, le recours à des jurés populaires a le mérite d’une certaine désorganisation en ce qu’elle peut faire échec à une organisation politique qui n’a rien ni de démocratique ni de scientifique ni de bénéfique, de l’aléa contre les stratégies de cristallisation de la "classe politique". Ce recours a en outre le mérite de permettre ou susciter l’explicitation, puisqu’il ne s’agit plus seulement de diffuser un message de propagande ou de s’affranchir d’expliquer son attitude contraire à ses engagements, mais de devoir répondre à des demandes, qui peuvent en outre être précisées voire réitérées (et ce alors que nos journalistes français ne pratiquent pas comme certains de la BBC en posant la même question tant que l’homme politique n’a pas vraiment répondu).
Pour conclure, disons qu’un minimum de bon sens et de bonne foi, aidé par la lecture de l’ouvrage de Bernard Manin (pas forcément de ses conclusions, mais des considérations qui y sont développées) doit conduire au moins à envisager à nouveau le recours au tirage au sort et à l’intervention de jurys de citoyens pour trancher certaines questions ou pour donner un avis sur lesdites questions. Quant à déterminer le domaine, les modalités et la portée d’un tel mécanisme, c’est une autre question. Dans le message de tête auquel il est ici répondu, il est question d’évaluer l’action des élus, mais on peut envisager qu’un jury populaire puisse se prononcer sur l’opportunité des poursuites contre un dirigeant politique, puisque les procureurs ne sont pas indépendants à l’égard du pouvoir ; et ceci même si ensuite les juges n’étaient pas des citoyens tirés au sort, en correctionnelle par exemple, ce qui serait une combinaison de désorganisation (pour faire échec à l’éventuelle volonté de ne pas poursuivre uniquement pour des raisons politiques) et d’organisation (jugement par des professionnels indépendants et compétents). On peut aussi envisager qu’un jury populaire se prononce sur la recevabilité d’une association à intenter une action en justice pour la défense de l’intérêt collectif, alors que pour le moment cette recevabilité est subordonnée à un agrément législatif ou au bon vouloir du juge, avec toute la part d’arbitraire et d’aléa que comporte cette façon de faire. Il y a donc pas mal de terrains où l’intervention d’un jury polulaire serait pertinente et même salutaire, mais attention de ne pas mal choisir les premières propositions, car ce serait discréditer les bonnes. Et le danger est grand, car la classe politique, malgré ses déclarations, ne veut pas vraiment d’une participation accrue des citoyens (cf. notamment la suppression de la dispense d’avocat en matière de cassation prud’homale, cf. http://www.opuscitatum.com/modules.php ?name=Forums&file=viewtopic&t=649)
L’étonnement de Daniel Shneidermann m’étonne...
Principes du gouvernement représentatif Bernard Manin, 1995, rééd. Flammarion, coll. « Champs », 1996. Bernard Manin, Fondation Saint-Simon, Liberté de l’esprit, Calman-Lévy, 1995 Sylvain Allemand
1995 Bernard Manin Sans nul doute l’analyse la plus stimulante de la démocratie représentative, ses contradictions et ses évolutions. Bernard Manin rappelle ce qui s’imposait alors comme une évidence à la plupart des philosophes, de l’Antiquité jusqu’au xviiie siècle, à savoir : l’élection est par nature aristocratique, le tirage au sort démocratique, dans la mesure où l’une favorise la naissance d’une élite tandis que l’autre donne à tous les citoyens qui le souhaitent une même probabilité de participer à la gestion des affaires publiques. L’élargissement du suffrage électoral et l’abolition des conditions d’éligibilité devaient néanmoins contribuer à une démocratisation du processus électif. Poursuivant son analyse, Manin dégage trois « idéaux-types » de gouvernement représentatif : le parlementarisme (animé par les notables), la « démocratie des partis » (qui apparaît à la fin du xixe siècle avec la création des premiers partis), enfin la « démocratie du public » (caractérisée par le rôle des sondages, des experts en communication, l’image médiatique, etc.) assez proche de ce que d’autres appellent la « démocratie continue » pour caractériser la démocratie actuelle....
La "Conférence citoyenne" s’appuie sur le tirage au sort d’un panel représentatif ce qui est un gage de représentativité par rapport au tirage au sort brut comme celui... des Jurys populaires des Cours d’Assises.
Bref Ségolène n’est pas si sotte que celà !
Mais attention...
L’idée n’est pas si (re-)nouvelle que ça, en fait elle a même été mise en application à travers les conférences de citoyens, par exemple pour le dossier des OGM à l’époque du gouvernement Jospin (cf ce site) ou plus récemment, toujours sur les OGM en Afrique (au Burkina je crois mais je suis plus très sûr).
Il y a un énorme travail de mise au point pour que ces mécanismes aient une légitimité et une utilité constitutionelle mais c’est une réponse intéressante à la question essentielle en démocratie du contrôle par les citoyens.
Eh bien, vous tombez à pic avec votre article. J’ai regardé hier soir la première partie du documentaire sur Jacques Chirac. J’y ai surtout appris comment la politique est une carrière comme tous les autres. De nombreux personnages figurant sur les images d’archives de l’époque de Pompidou étaient encore là (souvent même politiquement actifs) pour commenter en personne ces événements.
N’étant pas français, je ne sais pas si le documentaire reflète fidèlement cette épisode de la vie de Chirac. S’il le fait, cette épisode donne l’impression d’un vide. Certes, on parlait beaucoup de la conquête du pouvoir, comment le pouvoir politique est quelque chose qui se construit, à l’aide de " réseaux " (ascenseurs montants et descendants et remontant) et plein d’autres choses, mais qu’a-t-il fait de ce pouvoir ? Il a été ministre d’agriculture, premier ministre même. Quelles ont été ses décisions (à part les subventions pour les agriculteurs de Corrèze...), quelle marque " personnelle "a-t-il laissé sur la France ? Je n’en sais toujours pas plus. Chirac est-ce uniquement une histoire de la conquête du pouvoir et son maintien ?
Si c’est ça, la professionnalisation de la politique, la construction de " réseaux " et le maintien de son infrastructure, semble demander un tel effort, qu’il reste peu de place et de temps pour faire le travail pour lequel on était élu.
En quoi consiste la professionnalisation de la politique, cette " spécialisation " qu’auraient les politiques professionnels et que n’auraient pas des politiques amateurs de dimanche, tirés au sort ? Cette spécialisation n’est-elle pas la construction du pouvoir et son maintien ?
Le tirage au sort pourrait être une sorte de contre-pouvoir aux technocrates, expertocrates et haut fonctionnaires et tous les autres gros méchants. Mais un pouvoir très passager et sans réseaux est-il vraiment un pouvoir ?
Il existe des moyens moins absurdes, moins rocambolesques, à l’efficacité connue. C’est d’ailleurs parce qu’ils sont efficaces que ceux qui s’instituent « hommes politiques » ne les évoquent presque jamais : - mandats uniques - mandat d’une durée courte, 3 ans max - recours au référendum systématique pour les questions d’importance - recours régulier au référendum à l’échelon régional et municipal (sur le rythme des "votations" en Suisse)
On peut prévoir l’effet de ces suggestions. Certains s’empresseront de dire que de courts mandat imposeront aux élus des vues à court terme pour laisser une bonne image d’eux. On sait que de toute façon, actuellement, les élus font plus qu’anticiper leur fin de mandat et se débrouillent pour synchroniser dans le temps les mauvaises nouvelles avec leur départ. Certains s’empresseront de dire que le recours au référendum coûterait cher, comme s’il était impossible de penser des outils informatisés pour réduire les dépenses (pas avez des machines à voter au code source inconnu, sans fiabilité mesurable).
Ces décisions briseraient le carrièrisme.
Ajouté à cela, on supprimerait évidemment les salaires à vie versé aux ministres (pour quoi faire ?) et les budget petit-four/garden party des ministères.
Des politiques au mandat unique de courte durée auront-ils un véritable pouvoir ? Le vrai pouvoir semble être ailleurs. Un vrai pouvoir doit durer (au moins une bonne partie d’une génération), sans durée pas de pouvoir.
C’est un peu comme vouloir acheter une maison avec un CDD voire un CPE, qui vous jugera assez crédible pour vous accorder une hypothèque ? Et comment prendrait-on ses réponsabilités ?
Pour permettre une approche du pouvoir avec des mandats uniques de courte durée, il faudrait au moins une vision, des grandes lignes, une idée commune, un projet à longue durée au service duquel se mettraient les élus et qui les survivra. Mais de tels projets peuvent-il encore exister après la faillite des grandes idéologies et le non à l’Europe ?
La chose la plus proche d’un projet ou d’une idéologie est l’approche d’Al Quaeda. On n’a pas l’impression que le pouvoir soit concentré en une seule personne ou en un groupe de personnes qui seraient seuls à prendre les décisions et pourtant quelque chose semble suivre un certain cours, aussi répréhensible qu’on puisse juger cette chose. Et cela semble possible à cause d’une notion de service ou de sacrifice. C’est peut-être cette notion qui manque le plus à notre époque de politique people-isée.
Le mandat unique ou le mandat très court ont déjà été critiqués : aucune responsabilité politique puisque l’élu n’a aucune chance d’être reconduit. Soit il ne fait rien, soit il fait n’importe quoi, soit, s’il est "vertueux", il fait et bien.... un peu risqué.
Quant aux salaires à vie versés aux ministres, nous sommes dans le fantasme.
Lettre de Jean Paulhan à Etiemble du 8 mars 1939
...toutes mes préférences politiques iraient à un roi absolu que l’on choisirait le 1er janvier par tirage au sort pour le mettre solennellement à mort le 31 décembre. Je crains qu’elle (cette solution) ne soit difficile à faire passer.
Le problème est que l’usage que propose Mme Royal du procédé est lui aussi si novateur que cela ressemble à une provocation à l’attention de ses contradicteurs.
Je soupçonne ici Mme Royal de s’adresser aux partisans d’une profonde rénovation politique, qui sont probablement ses plus fidèles alliés à cette heure avec la défection d’une partie des fidèles de Montebourg suite à son ralliement en faisant une proposition délibéremment trop novatrice tant au niveau de la méthode que celui de l’objectif pour laisser ses opposants et notamment, ses opposants à droite couler la totalité du projet sans se salir les mains.
Faire choisir par le hasard 5% des députés, voilà qui serait infiniment plus novateur et réaliste !