L’inconvénient des débats, c’est qu’on est obligé d’y rencontrer des gens qui ne sont pas d’accord avec vous.
Parfois même, de discuter avec eux.
Cette semaine, nous souhaitons consacrer notre émission Arrêt sur images à la médiatisation de la directive Bolkestein.
En effet, cette directive (ou ce projet de directive, comme le rappelle avec insistance Christine Ockrent) est publique depuis plus d’un an. Dans ces conditions, pourquoi n’a-t-elle commencé à embraser les medias que depuis janvier 2005 ?
Est-ce parce qu’auparavant, personne n’y comprenait rien ? Parce que personne ne la connaissait ? Et si personne ne la connaissait, est-ce parce que la Commission Européenne ne lui avait pas accordé une publicité excessive ? La directive Bolkestein fait-elle partie de ces "directives Dracula" qui craignent la lumière ?
Et à propos, comment fonctionne la circulation de l’information, à Bruxelles ?
Toutes questions passionnantes.
Nous avons donc invité des journalistes français en poste à Bruxelles.
Nous avons aussi invité Raoul-Marc Jennar, politologue. En commençant à suivre le cheminement souterrain de la directive, Perrine Dutreil, d’Arrêt sur images, a en effet découvert que Jennar tentait en vain depuis plus de six mois d’alerter les medias sur le sujet.
Quand il n’y avait qu’une seule personne en France qui sonnait le tocsin sur la directive Bolkestein (celle que Chirac s’est vanté d’avoir renvoyée dans les cordes devant les caméras émerveillées) c’était Jennar. C’est lui, dès mars 2004, qui a averti Henri Emmanuelli. Raoul-Marc Jennar est bien connu des lecteurs du BBB. Dans un précédent voyage, j’étais tombé sur un de ses textes. Je me suis aussi fait vertement tancer par Ivanov parce que, dans le feu d’une discussion avec Annie, je l’avais appelé Raoul. Pour me punir d’avoir appelé Raoul Marc Jennar Raoul, j’ai même été obligé d’appeler Olivier Duhamel Olivier.
Tout celà est oublié.
Nous avons aussi souhaité inviter un des deux commissaires français membres de la commission qui avait adopté cette directive, l’an dernier. Nous avons donc contacté Pascal Lamy, ancien commissaire français (et socialiste) à Bruxelles.
Lamy est d’accord pour venir. Il a expliqué à Perrine à quel point il était préoccupé par le déficit de communication dont souffrent les institutions européennes. Lamy sur notre plateau, un témoin de première main, de l’intérieur, de la communication sur l’Europe, ce serait un "coup", comme disent les journalistes. Formidable.
Un seul petit problème : il ne veut pas débattre avec Jennar. Il l’a dit à Perrine, assortissant Jennar d’une batterie de noms d’oiseaux que la décence m’interdit de reproduire ici.
Ah.
Fâcheux.
Pourtant dans le passé, Pascal Lamy a côtoyé sur des plateaux de télévision des nonniens estampillés comme Marie-George Buffet, ou Philippe de Villiers. Il n’a donc pas peur du débat, ni contre les nonniens de gauche, ni contre les nonniens de droite.
Je me suis donc demandé pourquoi Jennar lui faisait peur. Vive Google : j’ai tapé Jennar Lamy. Première impression : c’est copieux.
Deuxième impression : Jennar est plutôt du genre harcelant.
Et un harceleur qui ne mâche pas ses mots. "Combien de temps encore, Pascal Lamy, Commissaire européen au commerce, allez-vous abuser de notre patience ? De la patience de toutes celles et tous ceux, en Europe et dans le monde, qui vous entendent dire une chose et vous voient faire son contraire ?"
Etc, etc.
"Arrogance, duplicité, cynisme, mépris pour les choix démocratiques des peuples" : d’accord, Jennar a l’interpellation véhémente. Mais enfin, il ne fait pas celà pour pourrir la vie de Pascal Lamy. L’interpellation est argumentée. C’est un militant, appuyé sur une vision de l’Europe, et du monde.
Jennar a même pisté Lamy jusqu’au sommet de l’OMC à Cancun. Raoul va jusqu’à tourner en dérision le jogging quotidien de Pascal. Mais qui croirait qu’une susceptibilité de jogger soit à l’origine du refus de Lamy ? Il y a bien cette interview dans laquelle, à mon sens, Jennar dérape quelque peu en traitant Lamy, à demi-mot, de colonialiste, mais enfin, ce n’est toujours pas une raison suffisante.
Eh, Pascal Lamy, il ne vous a pas échappé qu’on est en campagne, et que le dernier sondage donne le non à 55%. Tout le monde explique qu’il faut débattre. Raffarin vous demande d’aller chercher les votes oui, un par un. Chirac vous demande de débattre. Bon, si l’on en croit L’Express, la conception que ces deux-là se font du débat est singulière, puisque c’est une grosse colère de Chirac qui est à l’origine de l’annulation de l’invitation de Barroso à l’émission "Cent minutes pour convaincre", sur France 2 (j’y reviendrai, d’ailleurs. C’est énorme, cette annulation. Je ne parviens pas à croire que Chirac ait pu demander à France 2 de cacher Barroso, comme il avait demandé à Barroso de cacher la directive Bolkestein sous le tapis, et que des dirigeants de la télévision aint pu obtempérer).
Alors ?
Je crois comprendre ce que vous gêne chez Jennar. Il n’est "pas de votre monde". "Pas du même niveau". C’est un truc souvent donné aux hauts responsables par les conseillers en communication : surtout, ne jamais débattre avec quelqu’un qui soit d’une notoriété inférieure à la sienne.
Si je peux me permettre, Pascal Lamy, ce conseil me parait aujourd’hui légèrement dépassé. Je ne sais pas si Raoul-Marc Jennar est déjà passé à la télé. En ce moment, Jennar parcourt la France, loin des caméras. Jetez simplement un oeil à son agenda. Quand il va venir pour notre enregistrement, il disposera de deux heures, pas une de plus, entre le train de Bordeaux et un train pour La Roche sur Yon. A chaque fois, c’est cent, deux cent, cinq cent personnes qui sortiront consolidées dans le choix du "non". Quelque chose me dit que ces réunions déplacent davantage de voix qu’une émission de Christine Ockrent.
Voilà. Celui qui vous parle ici n’est pas seulement le journaliste, c’est aussi le citoyen. Comme je tente de m’en expliquer sur ce blog depuis quelques jours, je ne sais toujours pas quoi voter au referendum. Un débat entre Jennar et Lamy pourrait m’aider, comme quelques autres milliers, ou millions, d’électeurs encore indécis. Et dans l’immédiat, si vous nous forcez à choisir entre Jennar et vous, alors la mort dans l’âme de renoncer au débat, on choisira Jennar.
Inquiètant !
Parcours à l’envers, je l’avoue.
Mais la prédilection qu’a notre bloggueur chef pour les nonnistes tendrait à démontrer que sa prétendue hésitation qu’il étale de message en message est de pure rhétorique, pour employer un euphémisme.
Or donc, Pascal Lamy refuse, ô le vilain, de débattre sur le plateau d’Arrêt sur images avec un charmant nonniste qui l’insulte à longueur de temps, qui s’en prend à son domaine privé (qu’il pratique la course à pied influe-t-il en quoi que ce soit sur la validité de ses prises de position et sur son action passée maintenant en Europe, comme collaborateur direct de Jacques Delors, puis, plus tard, comme commissaire européen ?), or donc, disais-je il refuse de débattre avec cet imprécateur, et d’insinuer qu’il se défilerait.
Pour avoir eu la chance de militer avec lui - du temps où l’alternance était encore un espoir toujours déçu, avant 1981 - je trouve assez indigne - toujours pour employer un euphémisme - ce procès et je serais tenté d’ajouter que quand on a la chance de pouvoir avoir une pointure comme celle-là sur son plateau, on essaie de mettre en face un interlocuteur digne de ce nom !
J. F. Launay
Raoul et Quentin : c’est-y-pas mignon ça ? Ca fait très gentils-écoliers-avec-leur-petit-cartable- dans-la-cour-de-l’école.
Pour ma part, je n’ai pas trouvé Raoul franchement convaincant. Vu le portrait que vous nous en aviez dressé, je m’attendais à plus percutant et maîtrisant mieux son sujet.
Quentin apparemment plus pro. Et visiblement moins engagé, ce qui inspire d’emblée plus de confiance a priori.
Pascal Lamy n’a pas voulu débattre avec n’importe qui. On le regrettera. Mais aussi, on ne peut pas s’empêcher de le comprendre un peu quand même... quand on voit l’acharnement ad hominem et parfois en dessous de la ceinture dont il fait l’objet...
Tiens, en parlant d’acharnement en dessous de la ceinture : Daniel Schneidermann, notre tête de mule préférée à tous, serait-il prêt à débattre avec n’importe qui ?
Au hasard :avec son meilleur ennemi du moment Morandini par exemple ?
Ou avec un gentil petit anti-Enderlin ?
C’est très bien d’arbitrer des combats de coq... en choisissant les protagonistes, mais parfois il faut aussi descendre dans l’arène non ?
SVP, des propositions concrètes !
Merci tout d’abord d’avoir enregistré cette émission avant la mort du pape et de nous avoir ainsi offert une véritable et salutaire bulle d’oxygène noyés que nous étions dans cet insupportable tsunami papal ! Ouf çà fait du bien de respirer !
Merci ensuite pour cette émisision très intéressante avec un invité comme Jennar qui avait des choses à dire sur ce traité (encore que sur le cas du référendum je trouve que certains (vrais) débats (même télévisuels) ont été extrêmement intenses - notamment entre socialistes de droite et socialistes de gauche)
Merci aussi pour cet autre invité, que je me permets de supposer libéral comme on imagine tout les euro-journalistes bon teint. Ce brave homme à coup sur coup lâché (je cite de mémoire) : « je ne voudrais pas faire l’apologie des régimes communistes mais etc. » qui vaut son pesant de cacahuètes, suivi en fin d’émission d’un non moins savoureux « les journalistes ne sont pas là pour servir la soupe aux politiques MAIS pas là non plus pour leur porter la contradiction ». On en reste bouche bée
PS : je ne suis pas persuadé que la présence de Monsieur Lamy aurait apporté quoi que ce soit au débat, bien au contraire !
Merci Daniel... merci pour vos textes et j’y inclus ceux de Libé et votre émission de la Cinq. Trouver des espaces qui donnent aux "discutants" la possibilité de developper leur penseé devient chose rare. "France Europe Express" et "100 minutes pour convaincre" constituent le degré 0 du débat tellement ces émissions sont partiales, menées par des journalistes outrageusement partisans qui ne montrent quelque pugnacité que dès lors que leurs interlocuteurs ne sont pas au pouvoir.
Vos explications sur les efforts pour obtenir la présence de Pascal Lamy dans votre émission sont hilarantes mais aussi, hélas, désolantes.
Bon courage et, si je puis me perlettre, mon amitié.
Hector Vilès
Une dernière remarque : Paul Wolfowitz vient d’ êtré "élu" président de la Banque Mondiale. Un véritable scandale car ce sinistre personnage, prêt à envoyer n’ importe où un corps expéditionnaire pour faire avancer la "vision américaine", n’ a aucune compétence économique ni financière, ne connaît l’ Afrique (principale "cliente" de la banque) que par les images satellites de la Somalie (quand il soutenait William Clinton dans sa désatreuse campagne) et, depuis 15 ans, anime le courant le plus unilatéraliste et le plus belliqueux de la droite américaine.
Pourquoi l’ Europe a-t-elle accepté ce choix ? (il faut 80 % des suffrages pour désigner le président - donc + de 20 % pour le refuser-, elle en détient 30 %) Non parce qu’ il n’ y a pas de Monsieur Europe, mais parce que Monsieur Pascal Lamy se voit, dans une tractation sordide, promettre en contrepartie la présidence de l’ OMC ...
A part avec le pape (paix à son âme), je ne vois plus vraiment avec qui Pascal Lamy pourrait débattre, quand s’ ouvre devant lui ce destin planétaire
Si vous voulez rester dans l’esprit du Monde Diplo dans votre commentaire, il faut écrire « monsieur » William Clinton, l’utilisation du prénom complet à la place du diminutif ne marquant pas suffisamment la distance et l’absence de sympathie pour le personnage sur lesquelles vous souhaitez insister.
Par ailleurs, si vous voulez donner le sentiment que l’arrivée de Wolfowitz à la Banque Mondiale est le résultat d’un terrible complot permettant à Pascal Lamy de prendre la présidence de l’OMC, conflit impliquant d’ailleurs tous les leaders européens ayant jugé bon d’échanger un Lamy contre un Wolfowitz, il faut citer une source digne de confiance, comme le réseau Voltaire ou Indymedia.
Là vous devenez crédible.
Comment dire :-)
Trop bon ? On n’ose plus s’exprimer après une telle synthèse ;-)
j’ avoue ne pas très bien comprendre le sens de ces remarques :
Je n’utilise le "Monsieur" que pour Pascal Lamy parce que je trouve sa condescendance envers les "non inititiés" vraiment insupportable (comme dans "Monsieur est servi" ...). Je n’ ai rien contre William Clinton que je ne connais pas ; par contre, les écrits de Paul Wolfowitz, accessibles (en anglais) à tous, m’ incitent à qualifier l’ individu de sinistre personnage Il n’ y a rien du Monde diplomatique (que je ne lis plus depuis plusieurs années) dans mon inspiration en conséquence.
Quant aux "preuves", elles se trouvent dans la chronique des sommets de l’ OMC et de la vie des autres instances internationales depuis 15 ans. Rien de mystérieux puisque les grands journaux de la presse internationale s’ en font régulièrement l’ écho (comme des tractations au sein de l’ Union européenne ou de la BCE - Duisenberg/Trichet par exemple). Je ne vois pas pourquoi il faudrait construire la légitimité du discours sur les informations d’ un quelconque réseau. Cela me semble renforcer plutôt le caractère occulte de l’ information et alimenter justement ces thèses du complot (qui font les choux gras du Monde Diplomatique)
Il n’ y a pas de complot dans les grandes instances internationales ; rien que des rapports de puissance qui s’expriment au détriment des plus faibles ...
La candidature de Pascal Lamy à la tête de l’OMC est dans la même logique soutenue par les 25 pays de l’Union. Plusieurs journaux ont soutenu la thèse selon laquelle Washington aurait passé une entente avec les Européens, acceptant de soutenir Pascal Lamy, en échange de la nomination de Wolfowitz à la tête de la Banque Mondiale.
http://spaces.msn.com/members/undermyskinfrance/
Rien à voir... Mais ne trouve pas un autre endroit pour féliciter Daniel d’avoir, ce matin sur F.Culture, mouché E. Levy. "Il faut des règles mais celui qui demande leur application est un facho".
A Paris les policiers ne sont pas intervenus quand se faisaient derouiller les lyceens par des bronzés. Indignation ! Le meme jour a la meme heure ils intervenaient à Rouen sous les huees des manifestants... Policiers fachos et racistes !
Dites aussi a EL d’arreter avec son systematique : Et Hitler dans tout cela ? A+. m
PS Elle m’aura au moins fait decouvrir BBB....
La première chose qui me fait peur à propos du débat sur la constitution pour l’Europe c’est le nombre de pages que fait le projet. Selon les médias celui-ci oscille entre 250 et 350, encore un peu plus de campagne et hop voici le traité faisant concurrence à "guerre et paix". Il y a quelques jours les courageuses personnes qui distribuent les journaux gratuits de Toulouse où je réside, joingnaient le traité sous le même format que les dits journaux : il fait 28 pages.
Pourquoi un tel mépris pour les chiffres qui dans le discours médiatiques ne représentent plus une réalité tangible mais des concepts. Par exemple les différents valeurs annoncées dont aucune n’était semblable signifiaient : ce traité et trop gros et trop complexe pour une personne normale donc nous allons vous dire ce qu’il contient et ce qu’il faut en penser. Moi je pense qu’on est bien mal parti si on ne sait plus compter.
Pascal Lamy incarne le déficit démocratique européen : absence de légitimité des dirigeants, think tanks à géométrie fixe, peur systématique des peuples, mépris face aux ignorants (ceux qui ne sont ni grassement payés par les contribuables européens ni protégés éternellement du chômage mais qui tous les jours voient les effets des directives européennes sur leur emploi et sur leur feuille de paie - ayez pitié d’ eux, seigneur Lamy, car ils ne savent pas ...)
Pascal Lamy est un individu élevé sous cloche dans un monde de clones où des Jennar gêneurs ne pourront jamais troubler cet entre-soi, qui porte des boutons de manchette pour bien marquer son appartenance à la meute (regardez bien, tous les grands argentiers de la BCE et les commissaires européens sont sur le même modèle), un individu arrogant, toujours exaspéré par les personnes qui ne pensent pas comme lui, toujours prêt à brocarder les français ronchons, irrationnels, frileux, mauvais coucheurs, etc ... Je l’ imagine bien souriant (ces hommes ne rient jamais) aux plaisanteries de quelque alter ego commissaire sur ce peuple indiscipliné plus prompts certainement à brandir la tête des puissants au bout de piques qu’ à les servir docilement en pliant l’ échine
Monsieur Lamy est un individu coopté, donc auto-institué, pour devenir voix de l’ Europe (laquelle ?) à l’ OMC. Il n’ a jamais rencontré un membre du peuple dont il est censé exprimé la volonté mais il peut, lui, bénéficier des avantages d’ un euro surévalué en circulant partout dans le monde (duty free, palaces, week-end à Venise, marché dans les grandes villes d’ Europe) tout en contemplant les trésors inéstimables de cette culture européenne dont il s’ est fait le prophète néo -colonialiste
Monsieur Lamy rêve pourtant de célébrité, il écrit, trouve des tribunes du Figaro à Alternatives Economiques pour déverser sa Bonne nouvelle :
L’ Europe est là, elle vous tend les bras, elle vous aime, elle donnera son corps et son sang pour vous.
Merci Monsieur Lamy, mais je préfère prendre en main mon destin.
PS : une suggestion : un débat Barroso/Lamy à une heure du matin sur Arte, en TNT
J’ai entendu François Bayrou dire que les invectives, les arguments d’autorité, ça ne marchait pas, qu’il fallait trouver autre chose. "On ne peut pas reprocher à ceux qui sont contre le capitalime de voter non, ils sont cohérents" a-t-il ajouté.
Alors j’aimerais bien qu’on m’explique quelque chose que je n’arrive pas à comprendre (je dois être trop con, comme le sont, paraît-il, ceux qui veulent user PLEINEMENT de leur droit de vote).
Pourquoi des militants SOCIALISTES reprochent aux anti-capitalistes de l’être avant même de reprocher aux libéraux d’être des libéraux ?
Etre socialiste ce n’est pas être contre le marché, contre le libre-échange ou être contre le commerce.
Le plus souvent (mais il y a exceptions) c’est avoir conscience que Le Kapital, que la plus-value capitaliste c’est plus compliqué que la simple spoliation du travailleur. Que Marx c’est daubé intellectuellement, pratiquement et logiquement :
Pour rependre l’odieux Keynes " Comment puis-je accepter cette doctrine [le communisme] qui exalte comme une bible au dessus de toute critique un manuel démodé dont je sais qu’il est non seulement scientifiquement infondé, mais encore inintéressant et inapplicable pour le monde moderne ? Comment puis-je adopter une doctrine qui, préférant la vase au poisson, exalte le prolétariat crasseux au détriment de la bourgeoisie et de l’intelligentsia, qui en dépit de leurs défauts sont la quintessence de l’humanité et sont certainement à l’origine de toute œuvre humaine ? " J.M. Keynes, 1931 (Collected Writings)."
http://econo.free.fr/scripts/notes2.php3 ?Date_index=20000122173816
Bref être socialiste c’est vouloir le bien être matériel des "gens" dans une société de liberté.
"être socialiste c’est vouloir le bien être matériel des "gens" dans une société de liberté"
1) vous êtes sûr de votre définition ?
2) vous êtes sûr que la construction européenne, telle qu’elle va, n’empêche pas d’"aller à l’idéal tout en comprenant le réel", comme dirait Jaurès ?
""On appelait socialistes en 1847, deux sortes de gens. D’abord les adhérents des différents systèmes utopistes, et notamment les owenistes [disciples d’Owen] d’Angleterre, les fouriéristes [disciples de Fourier] en France. Ils ne formaient plus alors que des sectes agonisantes. D’un autre côté, les innombrables médicastres qui voulaient, à l’aide d’un tas de panacées, et avec toutes sortes de rapiéçages, supprimer les misères sociales, sans faire le moindre tort au capital et au profit. C’étaient dans les deux cas des gens placés à l’écart du mouvement ouvrier et qui cherchaient plutôt un appui dans les classes « cultivées ». Au contraire, ceux des ouvriers qui, convaincus de l’insuffisance des simples bouleversements politiques, réclamaient une transformation fondamentale de la société, se dénommaient alors communistes."
Préface à la 3e édition du "Manifeste du parti communiste", 1890, écrite par Friedrich Engels, l’ami de Karl Marx."
http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/html/revolution.industrielle.4.html
Ce n’est point utile de répondre au deuxième point, dans ce cadre.
Ah Lénine n’a pas aimé la II internationale.
http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/05/19150500d.htm
Bonjour,
vous déclarez : « Nous avons aussi souhaité inviter un des deux commissaires français membres de la commission »
BOn le premier ne veut pas , mais le second ? l’avez vous contacté ?
merci
Devant un tel dilemme, pourquoi donner la voix à celui qui aboie le plus fort ? Pourquoi ne pas plutot renoncer à ce fameux Raoul Marc, et donner la parole à M. Lamy ?
Avoir Pascal Lamy en plateau aurait pu être mille (voire plus) fois plus intéressant. Vous auriez pu alors lui demander comment il a pu laisser passer la directive Bolkestein alors qu’il était commissaire européen, français, et socialiste !!!
3 raisons qui auraient justifié tout autant sa présence pour débattre de la Constitution.
Enfin tout le monde constate que l’Union Européenne manque de visages, ou qu’ils sont inconnus. En invitant un ex-commissaire européen sur votre plateau vous auriez pu contribuer à donner plus de "corps" au sens premier du terme au débat sur la constitution.
Après avoir constaté avec désarroi qu’il n’y aurait pas de Barroso à 100 minutes pour convaincre sur France 2 , j’apprends avec encore plus de découragement qu’il n’y aura pas de Pascal Lamy à Arret sur Images.
Comment allez vous critiquer la couverture de l’Europe par les médias français si vous aussi donnez la parole en priorité à un illustre inconnu franco-français ?
N’est ce pas la télé qui coupe court au débat ?
Jennar, je ne l’ai jamais vu à la télé tandis que Lamy il participait à une émission d’Arlette Chabot il y a quelques mois.
Mailly le patron de FO lui disait qu’il se préparait à rencontrer ses collègues européens et faisait part de son inquiétude quand à un projet de loi qui donnerait la priorité aux législations du pays d’origine. (à l’époque on ne parlait pas encore de Bolkestein).
Et là j’ai vu Mailly médusé en entendant Lamy lui dire que mais non justement c’est la législation du pays de destination qui s’applique et qu’il avait passé beaucoup de temps en tables rondes pour en arriver là.
Avec le recul, je me demande aujourd’hui si j’ai bien entendu, si ma mémoire ne me trompe pas. Il doit bien exister des enregistrement de l’émission qui pourraient le confirmer ou l’infirmer ?
A noter que Alain Lipietz entretient sur son site la polémique avec Monsieur Raoul Marc Jennar (je fais bien attention cette fois, afin de ne pas froisser le fan-club, qui est manifestement autrement plus chatouilleux que Jennar lui-même)
http://lipietz.net/article.php3 ?id_article=1441
http://lipietz.net/article.php3 ?id_article=1447
On se peut que se désoler du fait que Lamy soit un pleutre. Si DS prend le risque d’inviter Jennar, en voyant bien que s’il interpelle oralement comme il interpelle par écrit, ça risque de dégénérer en bataille de polochons dès la deuxième réplique, on suppose qu’il se sent capable de maîtriser la prise de parole de Jennar, Lamy devrait donc lui faire confiance pour faire son travail.
Bonjour ! Pour ma première participation à un blog, j’aimerais vous soumettre cette question.
1/ Votée en 1981, la Loi Lang instaure un prix unique du livre en France. Elle gèle la concurrence sur le marché du livre. Sans elle, les petites librairies auraient disparu au profit des grandes enseignes et des grandes surfaces, comme cela a été le cas pour le disque : les petits disquaires ont disparu, au profit des grandes enseignes et des supermarchés, ces derniers vendant plus de 50% des disques en France. Depuis 1981, cette loi exemplaire dit que l’intérêt culturel prend le pas sur le marché, et elle n’a jamais été remise en cause.
2/ Or le Traité prévoit : « ARTICLE I-3 2. L’Union offre à ses citoyens (...) un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée. » La Loi Lang encadre et fausse la concurrence, et c’est tant mieux ! Mais est-elle donc incompatible avec le Traité ?
3/ Encore plus clair : « ARTICLE III-161 1. Sont incompatibles avec le marché intérieur et interdits (...) toutes pratiques concertées, qui sont susceptibles d’affecter le commerce entre États membres et qui ont pour objet ou pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence au sein du marché intérieur, et notamment ceux qui consistent à : a) fixer de façon directe ou indirecte les prix d’achat ou de vente. » Cet article aurait pour objet précis d’abroger la Loi Lang qu’il ne s’écrirait pas autrement.
4/ J’ai recherché dans le Traité le mot
« livre » : aucune occurrence. « Culture » :
unique passage qui pourrait peut-être défendre la Loi Lang :
« ARTICLE III-167 3. Peuvent être considérées comme compatibles avec le
marché intérieur (...) d) les aides destinées à promouvoir la culture et la
conservation du patrimoine, quand elles n’altèrent pas les conditions des
échanges et de la concurrence dans l’Union dans une mesure contraire à
l’intérêt commun. » Mais on pourrait objecter que la Loi Lang n’est pas
ici concernée car :
elle ne constitue pas à proprement parler une
« aide » aux libraires - i.e. une subvention,
elle est contraire à l’intérêt commun
de tous les pays de l’Union, dont les chaînes de distribution de livres
souhaiteraient s’implanter en France, et écraser les prix pour faire
disparaître le réseau des petites librairies en France, selon le jeu
souhaitable, bénéfique et salutaire d’une concurrence libre et non
faussée.
5/ Il me semble donc que la Loi Lang est, sinon automatiquement abrogée, du moins mise en danger fortement par le Traité. M. Lang, en promouvant le « oui », se tire-t-il une « balle dans le pied », pour reprendre une expression chère aux partisans du « oui » ?
Bonjour,
Les articles auxquels vous faites référence dans la constitution (III-161 et III-167) existent déjà, et depuis longtemps, dans les traités existants. Ils s’appellent actuellement 82 et 87.
Comme vous le dites à juste titre, le III-167 s’applique aux aides de l’Etat sous forme de contributions financières, et donc pas au prix fixé du livre. De plus, il comprend une exception "culturelle" depuis le traité d’Amsterdam (actuellement article 87(3)(d), qui rend possible les aides pour le patrimoine, la culture et toute cette sorte de choses).
Le III-161 (actuellement 82), lui, s’applique aux pratiques concertées entre entreprises, par exemple lorsqu’elles s’entendent pour se partager des marchés ou fixer des prix entre elles. On appelle ça un cartel, comme dans Dallas. Les prix fixés par l’Etat ne sont pas concernés par celui-ci.
Vous trouverez tout ça bien mieux expliqué que par moi à l’adresse suivante ci dessous. Ce texte indique clairement que la fixation des prix du livre par l’Etat est compatible avec les règles européennes.
A Burt Allibert :
Merci beaucoup pour ces précisions. En effet, ce lien renvoie en particulier à une résolution du Conseil de février 2001, bien plus engageante à l’égard de la Loi Lang que ce que l’on pouvait craindre, à la lecture pure et simple du Traité.
La directive Bolkestein est loin « d’embraser les médias ». Enfin, disons que c’est surtout l’unanimisme dans la dénonciation qui prime un peu partout - dans la presse, à la télé ou dans les radios. C’est pourquoi donner le sentiment que vous êtes tombé, en la personne de ce Jennar, sur une espèce d’iconoclaste visionnaire ne tient pas vraiment la route...
La directive Bolkestein ne fait frémir que ceux qui ont décidé que, quoi qu’il arrive, l’Europe faisait frémir. Et la défendre publiquement, pour un Lamy quelconque, ne peut être qu’un suicide politique même si ses arguments sont acceptables. D’ailleurs, vous en êtes vous-même, avant même d’avoir enregistré votre émission, à assurer que Jennar avait « averti » Emmanuelli « en sonnant le tocsin » sur les dangers de cette horrible directive. On ne vous sent donc pas précisément objectif sur le coup.
Vous présumez également que c’est par peur d’être confronté à Jennar, ce type d’un « autre monde », d’un « autre niveau », que Lamy fait des manières... Il s’agit au minimum de procès d’intention non fondés, formulés par quelqu’un qui avoue avoir déjà choisi entre Jennar et Lamy en cas d’impossibilité de débat les réunissant tous les deux... Il est vrai que vous avez déjà « entrevu le déferlement imbécile de la propagande ouiste dans les grands médias »...
De mon point de vue, ASI serait mieux inspiré de chercher à décrypter les raisons de cette dénonciation massive en abordant la question Bolkestein avec un esprit un peu plus ouvert. Franchement, un Jennar tout seul, expliquant à des convaincus les méfaits de l’ultra-libéralisme européistes, ça na rien de vraiment original. L’unanimisme moutonnier serait-il moins intéressant à observer ?
Après vérification, j’aurais dû dire "fuit le débat comme Jean de Nivelles" parce l’expression "le chien de Jean de Nivelles" (fuyant le combat comme un Lamy le débat) désignait Jean de Nivelles lui-même. Le canidé a été ajouté par la suite.
http://www.tourisme-nivelles.be/Jean%20de%20Nivelles.htm
Je comprends quand même la réaction de Lamy. Je n’y vois pas du tout un refus du grand méchant bourgeois de l’Europe d’en haut contre un gentil représentant de la France d’en bas. Se faire insulter, et, en plus, débattre avec des gens qui ont une conception aussi tordue du débat est parfois difficile. RMJ est un grand polémiste, et pas forcément éthique dans le débat (comme en témoignent de nombreux textes).
Mais je le regrette aussi. D’abord parce que RMJ fait son chemin sur internet, que ses textes sont réutilisés à toutes les sauces (nous les recevons régulièrement, sur publius.fr), et que l’homme fait son chemin hors des media. Le camp du oui, et ses meilleurs défenseurs, ne devrait pas sous-estimer la force de ces arguments ciblés, de ce travail de fond, de ces réunions publiques, et attaquer de front, accepter des débats. Le refus passe pour un aveu de faiblesse. Après tout, le silence relatif des partisans du oui (qui n’ont pas la tâche facile, vus la complexité du texte, le mécontentement général et le petit pas en avant qu’il représente) est vraiment coupable.
Au front, camarades !
Croyez bien cher monsieur VERSAC que je partage entièrement votre avis sur tous ces "pauvres" défenseurs du OUI confrontés à l’extraordinaire complexité de ce texte. Et face à des "insultes" et des personnes dont la conception du débat est "tordue".
Puisque vous le dites, c’est donc ainsi. Vous y conviez même de nombreux textes qui serviraient de preuves à vos propos sentencieux sur un manque d’éthique. Redoutable et réellement imparable argumentation : il existe donc des textes qui permettent de juger d’un manque d’éthique. Et toc, allez maintenant répondre à cela, hein. Il faudrait d’abord disposer de ces textes, puis les lire, et ensuite percevoir dans des mots un manque d’éthique.
Mais je passe sur cette preuve d’évidence, car question éthique..
Remède 1 : mais pourquoi donc substituer un accord économique uniquement orienté libéral à une constitution ? Quel acharnement, dites donc, de la part des supporters du OUI. Est-ce une tentative de paraître dans un livre de records, du style "nous l’avons fait".
Remède 2 : ah oui, les "tordus" du débat. Ben dites donc, comme vous y allez ! Pour avoir assisté à une conférence de Raoul Marc Jennar, je peux vous assurer qu’il se tient bien droit, le micro à la main, et qu’il parle très clair. Et en aucun cas, il ne fait de procès d’intention, sa conférence porte seulement sur les articles de ce texte. Je me demande pourquoi vous supposez que les supporters du OUi ont du mérite devant la complexité de ce texte, alors que monsieur Raoul Marc Jennar le rend limpide, d’une clarté absolument pas simplificatrice. Il se contente de lire et de commenter, ce qui suffit entièrement à en dévoiler le côté anti-démocratique et libéral.
Ce texte est complexe à défendre pour les supporters du OUI, c’est bien la seule chose que je partage ici avec vous, car certains entendent le défendre avec des arguments à caractères sociaux, ce qui est totalement impossible. Voilà la source de la complexité de la position des tenants du OUI.
Si vous le désirez, je peux vous fournir quelques articles essentiels accompagnés de commentaires, cela vous évitera à coup sur de porter la discussion sur de pseudo arguments tordus de la part de contradicteurs essentiels qui ne vous plaisent pas.
L’éternel histoire de la rage du chien qu’il faut tuer en même temps que le messager, rien de neuf là dedans, alors faites pour une fois preuve d’originalité et ne revenez pas sans cesse aux vieilles lunes des "débats" tronqués à coups d’accusations faciles.
Le 29 mai, nous allons devoir nous prononcer sur un texte, et pas sur vos interprétations ou vos accusations à l’égard de personnes que vous jugez "tordues" selon le fait que leurs arguments ne vous conviennent pas.
Cordialement
Alors là je trouve que s’il existait un Daniel Schneidermann du blog, cette entrée de blog du Daniel Schneidermann de la télé lui ferait un excellent sujet !
Voilà un texte, qui se présente au départ comme un commentaire un peu désabusé d’un journaliste d’investigation, déçu de ce qu’un personnage clef du débat du moment aie refusé de venir dans son émission pour discuter avec une autre personne.
Et puis, de commentaire sur la pertinence de ce type de refus en général, le texte vire petit à petit vers la prise à partie du refuseur, M. Lamy, et se termine par une apostrophe de celui-ci, sonnant un peu comme un ultimatum : qu’il vienne, ou son contradicteur sera le seul à avoir la parole.
Et là j’ai l’impression de ne plus suivre, car je ne sais plus quel statut donner à cette partie du texte.
S’agit-il vraiment d’une tentative de communication par blog interposée avec M. Lamy ? Cela voudrait dire que M. Lamy lit ce blog tous les jours (il faut dire qu’il doit avoir du temps libre maintenant). Mais alors, pourquoi ne pas avoir dit la même chose à M. Lamy en personne ? Faire passer ce message par blog interposé, est-ce une façon pour le blogueur de se défouler, ou n’y a-t-il pas une volonté consciente ou inconsciente de prendre à partie M. Lamy devant un public, celui du blog à défaut de celui d’ASI ? Mais si c’est le cas, peut-on comparer le public du blog à celui d’ASI ? Peut-on comparer le rôle du blogueur devant son public de blog à celui du journaliste d’investigation réalisant une émission de service public ? Le glissement journaliste>citoyen doublé du glissement ASI>blog est-il entièrement neutre ?
Ou alors, peut-être que ce texte reproduit de manière imagée ce que le blogueur a déjà dit à M. Lamy au téléphone (ou autre). Façon de faire savoir à son public qu’il ne s’en laisse pas compter. C’est très bien, parce que c’est pour son esprit critique entre autre qu’on admire Daniel Schneidermann. Mais alors, on voudrait bien savoir ce que lui a répondu M. Lamy. Ou peut-être a-t-il raccroché simplement de manière rageuse, comme son successeur à M. Zoelick à moins que ça ne soit le contraire. Cette seule information serait déjà intéressante.
Peut-être enfin que le texte n’a aucun rapport avec une quelconque communication avec M. Lamy. Mais alors pourquoi lui faire prendre une telle forme ? Fatalement, l’interpellation finale, si elle n’est pas destinée à recevoir une réponse, biaise la lecture du blog en défaveur de M. Lamy, puisqu’il ne répondra probablement pas. L’effet racourci du blog joue ici à fond. Puisque grace à la magie de web arrive cette chose incroyable que de pouvoir "discuter" avec Daniel Schneidermann, on s’attend à ce que M. Lamy intervienne dans cette discussion comme à baton rompu. Et s’il n’intervient pas, on le suspecte de ne pas oser répondre. D’ailleurs, n’a-t-il déjà pas reculé devant une participation à ASI ? Ainsi, au yeux du lecteur du blog, au fait -regrettable probablement- d’avoir refusé de participé à ASI, M. Lamy rajoute l’erreur de ne pas répondre au blog Daniel Schneidermann qui le lui reproche. Erreur virtuelle, mais conséquences non virtuelles.
Bref, on s’en pose des questions en lisant cette entrée. Le lecteur Duquesnoy penserait peut-être que c’est fait exprès d’ailleurs. Moi je n’en sait rien, mais je m’interroge.
En tout état de cause, s’il existait un "arrêt sur blog", ce qui est sûr, c’est que le Daniel Schneidermann du blog aurait le cran de demander : M. Lamy et M. Jennar ont-ils été informés de l’existence de cette entrée de blog ? Et si non, cela n’induit-il pas de par la nature du web une assymétrie systématique en faveur de M. Jennar et/ou de ses partisants ?
C’est précisemment ce genre de comportement qui me pousse à voter non. Que ce soit sur la directive Bolkenstein, ou sur les brevets logiciels, c’est plus la façon de proceder qui m’inquiète que le fond en lui meme. Je ne sais pas trop ce que je pense de la directive Bolkenstein. Par contre j’aurais aimé que le débat s’ouvre il y a un an.
A qui la faute ? Aux homme politiques qui ont pris l’habitude de rejeter sur Bruxelles les reformes qu’ils n’assument pas ? Aux journalistes qui n’en parlent pas ? Ou bien aux électeurs qui ne vont pas voter aux elections européennes ?
Je n’aime pas les méthodes, ou l’image que j’ai des méthodes de la comission, mais est-ce une raison pour voter non ?
Concernant la brevetabilité des logiciels, la manière dont la commission européenne a traité les avis du parlement élu est révélatrice du fonctionnement non démocratique des institutions européennes.
Cela doit nous inciter à la prudence : ne votons qu’après avoir pris connaissance du fonds de la constitution. C’est pour cette raison que nous avons besoin d’intervenants originaux. Pourquoi ne pas inviter également Jacques Nikonoff, président d’ATTAC, et constitutionnaliste ?
Je ne voterai pas les yeux fermés.
Ouh la la, une rectification s’impose, parce que là j’ai l’impression que la confusion règne. IL semble que l’on repproche à la Commission un comportement non démocratique parce qu’elle n’aurait pas suivi l’avis du Parlement sur cette question du brevetage des logiciels.
Il suffit de se reporter au traité CE pour voir que ce qui est reproché à la Commission ne fait pas de sens, car la Commission n’a aucun pouvoir sur les amendements et modifications proposés par le Parlement ou le Conseil.
En l’occurence, c’est la procédure de l’article 251 qui s’applique (la "codécision" si je ne me trompe pas).
La procédure est la suivante :
"1. Lorsque, dans le présent traité, il est fait référence au présent article pour l’adoption d’un acte, la procédure suivante est applicable."
"2. La Commission présente une proposition au
Parlement européen et au Conseil. Le Conseil, statuant à la majorité
qualifiée, après avis du Parlement européen :
s’il approuve tous les
amendements figurant dans l’avis du Parlement européen, peut arrêter
l’acte proposé ainsi amendé,
si le Parlement européen ne propose aucun amendement,
peut arrêter l’acte proposé,
dans les autres cas, arrête une position commune et la
transmet au Parlement européen. Le Conseil informe pleinement le Parlement
européen des raisons qui l’ont conduit à arrêter sa position commune. La
Commission informe pleinement le Parlement européen de sa position.
Si, dans un délai de trois mois après cette transmission, le Parlement européen : a) approuve la position commune ou ne s’est pas prononcé, l’acte concerné est réputé arrêté conformément à cette position commune ; b) rejette, à la majorité absolue des membres qui le composent, la position commune, l’acte proposé est réputé non adopté ; c) propose, à la majorité absolue des membres qui le composent, des amendements à la position commune, le texte ainsi amendé est transmis au Conseil et à la Commission, qui émet un avis sur ces amendements."
Regardons donc quels sont les pouvoirs de la Commission.
Tout d’abord, elle fait une proposition. Cette proposition est envoyés au Parlement pour première lecture. Le Parlement donne un avis à ce stade, qui peut comporter des amendements. C’est cet avis que l’on repproche à la Commission de ne pas avoir suivi.
Mais, en regardant bien la procédure, on se rend compte que la Commission n’a en fait aucun pouvoir sur cette avis. L’avis est transmis au Conseil, et c’est tout. C’est au Conseil et à lui seul de déterminer s’il accepte les amendements.
La Commission n’a même pas le pouvoir formel à ce stade de donner son opinion sur les amendements du Parlement (bien sûr, elle a le droit de penser ce qu’elle veut et de le faire savoir informellement, mais c’est tout).
le repproche qui est fait à la la Commission est donc absurde.
Et ce d’autant plus que la procédure ne s’arrête pas là, le Conseil (qui est dans le cas d’espèce du même avis d’accord avec la proposition initiale de la Commission) n’ayant pas le dernier mot.
La suite de la procédure prévoit en effet une deuxième lecture au Parlement (comme cela se passe en France si le Sénat est en désaccord avec l’Assemblée).
A ce moment, la Commission a le droit de faire connaitre au Parlement son opinion. Mais c’est tout. La encore, aucun droit de décision ni de modification pour la Commission.
Le Parlement va donc à nouveau avoir le droit de se prononcer, en deuxième lecture. S’il tient à ses amendements, il pourra les adopter, cette fois de manière plus contraignante. Bien évidement, il doit adopter ces amendements à la majorité (ça me semble le minimum pour une démocratie).
On pourrait continuer la lecture de la procédure, qui ne se termine pas là, mais on est encore bien loin de ces stades dans le dossier "brevets des logiciels". En tout état de cause, la Commission n’a jamais aucun autre droit que de faire connaitre son avis dans la procédure, de jouer les médiateurs entre Conseil et Parlement, ou de retirer sa proposition dans les premières phases de la procédure.
Elle n’est donc absolument pas dans une position qui lui permettrait de faire un coup de force. Ses pouvoirs sont d’ailleurs sensiblements inférieurs en la matière à ceux de nombreux gouvernements de nos pays, qui ont en plus en général le confort d’avoir des majorités qui leur sont acquises au parlement. En somme, rien dans cette procédure ne peut être décidé sans l’aval du Parlement. De la majorité du Parlement s’entend bien sûr.
J’en profite pour ajouter que le projet de constitution donne encore plus de pouvoir au Parlement en généralisant la procédure de codécision à plus de matières. Cela ne peut donc qu’aller vers plus de démocratie.
L’avis est transmis au conseil ? Je crois bien que c’est ce qu’on reproche justement à la comission, c’est de ne pas l’avoir transmis cette avis.
Et le fait de transmettre cette proposition lors d’un conseil sur la peche ?
Et qu’est-ce que la procédure dite du point A (adoption sans discussion ?).
Quand vous ecrivez « De la majorité du Parlement s’entend bien sûr. » Pourriez vous etre plus précis ? Generalement la majorité c’est pas trop dur à determiner, il n’y a pas trente-six cas possible. Parce que proceder par sous entendu, on ne peut pas dire que ça crédibilise votre discours.
Ce qu’on reproche à la commission c’est à la fois le fond et la manière.
Le premier projet de directive sur la brevêtabilité a été profondément remanié par le parlement, qui a voté la version modifiée a une large majorité. La commission a repris la main (comme c’est prévu après la première lecture au parlement) et a présenté un nouveau projet, ressemblant énormément au premier qu’elle avait élaboré, en ignorant l’essentiel du travail de fond fait par le parlement sur le sujet et l’a labellisé "compromis". C’est ce qu’on lui reproche sur le fond.
Ensuite sur la forme elle l’a fait voter en point A, c’est à dire soumis au vote, mais sans discussion préalable par le conseil. Ce qui revient à dire qu’il s’agit d’un texte pour lequel le travail d’arbitrage a déjà été fait et qu’il suffit de soumettre au vote pour validation.
Le vote en point A a été repoussé plusieurs fois, suite à des interventions de différents pays, mais jamais de la France, malgré l’opposition à la brevetabilité des logiciels affirmée de ses élus lors des dernières campagnes électorales. Personne ne pouvait être dupe du fait que la proposition actuelle de la commission ne représentait pas un "compromis" avec la position adoptée par le parlement en première lecture (d’autant moins, après qu’un parlement national aie voté son opposition au projet soumis au conseil). La manière dont la commission s’est accrochée à l’étiquette cache-sexe de "compromis" qu’elle avait collée sur son projet de directive, pour la faire passer - en force et à l’usure - en point A au conseil est donc ce qu’on reproche à la commission sur la forme. Une faute morale, à défaut d’être une faute juridique.
La cas de la directive sur la brevêtabilité est intéressant à plus d’un titre dans le contexte : c’est l’exemple même de la "directive-dracula" dont les soutiens ont tenté d’éviter la médiatisation et d’autre part cette médiatisation s’est arrêtée à la presse écrite, elle ne semble pas avoir réussi à franchir le seuil des autres médias de manière visible. Si DS a sous la main des journalistes télé en chargés de couvrir le travail législatif au niveau européen, il serait hautement intéressant de savoir ce qu’ils ont à dire là dessus.
Je vais essayer à la fois de répondre à vous même (Bandini) et de rectifier les inexactitudes d’Ouvreboite (histoire de ne pas m’emmeler les pinceaux avec deux post).
Au passage, je précise qu’à titre personnel je suis plutôt d’accord avec le Parlement sur le fonds de son opinion sur la directive. Je veux juste mettre au clair les erreurs répandues par la presse (et les sites webs) sur la procédure adoptée.
Je réponds donc (pour autant que je le puisse) à vos questions.
Concernant la transmission de l’avis du Parlement au conseil, je ne vois pas très bien ce que vous voulez dire. Les avis de chaque institution ne sont pas ’"transmis" par la Commission (qui n’a pas un rôle de facteur), mais publiés au JOCE (http://europa.eu.int/eur-lex/lex/LexUriServ/LexUriServ.do ?uri=OJ :C:2004:077E :SOM :fr :HTML). Ils font aussi l’objet de communiqués de presse conséquents. Tout ça est aussi sur le web. Je suppose que le Parlement envoie également copie de son avis par courrier au Conseil.
Ensuite, c’est au la présidence du Conseil et pas la Commission de qui est responsable de l’ordre du jour du Conseil. (http://europa.eu.int/eur-lex/pri/fr/oj/dat/2004/l_106/l_10620040415fr00220045.pdf).
Sur la procédure du point A. Dans une cession du Conseil, le Conseil doit enterriner des dizaines de décisions sinon plus. Certaines sont sensées ne pas poser de problème, d’autres si. Les premières sont inscrites en "point A", les autres en "point B". Un Etat ou la Commission peuvent demander à ce qu’un point A soit déclassé (il est alors retiré de l’ordre du jour). La encore, ce n’est pas la Commission qui est responsable, mais à la présidence du Conseil (voir le même règlement que cité précédement). Par ailleurs, tout le monde peut demander à ce qu’un point A soit retiré de l’ordre du jour.
Qu’est ce que je voulais dire par "la majorité du Parlement bien sûr". Je voulais dire, la majorité des 50%, et non la majorité "du Conseil, dite qualifiée, et qui représente via des calculs compliqués plus de 50% des voix. Je reconnais volontier que le "bien sûr" pouvait prêter à confusion.
Sur ce que dit Ouvreboite, là encore il faut préciser que le choix entre point A et point B est de la responsabilité de la présidence du Conseil, et pas de la Commission. Le travail d’arbitrage dont vous parlez n’est pas un travail fait par la Commission, mais par le COREPER, un organisme du Conseil. Le COREPER est certes un organisme dont à la transparence améliorable. Mais les comités interministériels français sont du même accabi, et personne ne songe à les accuser d’être non démocratiques.
Je suis aussi très étonné de votre assertion selon laquelle la Commission aurait "repris la main" après l’avis du Parlement en première lecture. Il est exact que la Commission peut proposer des modifications à ses projets, en particulier après première lecture par le Parlement. Elle le fait souvent si l’on en croit ses bases de données qui sont en ligne.
Mais je n’ai trouvé aucune trace d’une nouvelle proposition de la Commission dans ce dossier, en particulier dans la base de donnée suivante, qui suit l’ensemble des procédures de décisions en cour(http://europa.eu.int/eur-lex/pri/fr/oj/dat/2004/l_106/l_10620040415fr00220045.pdf).
Certes absence de trace ne veut pas dire inexistence. Mais il me semble difficile de dire que la Commission s’est abritée derrière un texte comme derrière un "cache sexe" si ce texte est invisible.
Pour conclure, il est tout à fait possible que la Commission ait parfois des arrières pensées dans certains dossiers. C’est le cas de tout exécutif, puisque c’est la nature même de ce type de pouvoir que d’être confronté à devoir réconcilier théorie et pratique. Mais lui attribuer l’exclusivité du côté obscur est un peu trop simpliste à mon goût.
Il est bien dommage que le grand public ne soit pas plus informé sur cette affaire.
Le sujet est assez technique mais...
D’illustres intervenants : Michel Rocard, la Commission européenne, le Conseil de l’Europe, le Parlement, de puissantes entreprises du monde logiciel ...
De nombreux rebondissements : le Parlement européen refuse l’adoption du texte par la grande porte ? Qu’à cela ne tienne, on tentera à plusieurs reprises de pénétrer par la fenêtre (quitte à revenir avec un bull dozer).
Des experts juges et parties...
Des enjeux financiers énormes : comme je serais riche si je pouvais faire breveter tous les mots du dictionnaire ! Bon, ça appauvrirait un peu la vie culturelle de tout un chacun mais moi je serais bien plus riche et dans le fond c’est ce qui compte.
Vraiment il y a de la matière.
Ce qu’illustre ce dossier :
l’Union européenne est entre les mains d’une technocratie perméable à l’influence de lobbies de plus en plus entreprenants. Les politiques sont généralement totalement largués sur ces sujets un peu techniques. Il suffirait de leur demander ce qu’est un logiciel libre par exemple. Savent-ils que cette histoire de brevets logiciels risque de faire couler des milliers de PME en Europe ? Non trop compliqué, Ils préfèrent laisser faire les lobbies et les technocates de Bruxelles. Quand bien même le bon peuple tenterait de s’exprimer (via ses parlementaires) qu’on lui signifierait rapidement qu’il a nécessairement tort.
Dans cette affaire, les principes démocratiques élémentaires ont étés constamment bafoués et ce à un point tel que l’on est en droit de se poser certaines questions : pourquoi donc un tel acharnement ? Qui sont les bénéficiaires ?
Bon, je crois que je me suis trompé d’Europe, ce n’est en tous cas pas celle que dont je rêvais, celle que l’on m’avait vendue la dernière fois.
Moi je veux bien discuter de tout. Mais bon si on commence par TOUT amalgamer comme le fait le lien que vous fournissez :
"Le combat contre le brevet logiciel recoupe d’autres combats : contre le renforcement des mécanismes d’exécution du droit d’auteur (DRM et autres mesures techniques de protection), pour l’accès des pays du sud aux médicaments génériques, contre les OGM (qui sont en fait des VRM : vegetal right management)."
Que me reste t’il comme discussion possible ? Ce sont là, que vous le vouliez ou non des problématiques différentes, méritant un examen précis.
Particulièrement mélanger l’accès des pays pauvres aux médicaments (sujet qui m’"intéresse" profondément, l’expression est forcément maladroite) avec les brevets logiciels en Europe, franchement le procédé est limite, et un rien déplacé. Ca continue de glisser...
Et j’aurais plus à dire, mais on va en rester sur le liminaire.
???
Pourquoi reprendre uniquement trois lignes et en en déduire que tout le texte n’est qu’un amalgame ?
Il me semble pourtant que le parallélisme des problématiques évoquées est flagrant : de puissantes multinationales tentent verrouiller à leur profit des pans entiers de la production intellectuelle afin de pouvoir vivre d’une économie de la rente. Quelle régression ! Un libéralisme économique sans concurrence, un monde où tout chercheur serait en contact permanent avec son avocat afin de savoir s’il n’est pas en train de travailler avec ou sur quelque chose ayant déjà fait l’objet d’un brevet. Ah la belle planète que l’on nous prépare !
Seulement voilà, il se trouve que des personnes un brin plus altruistes tentent de proposer une autre vision des choses. Elles pensent qu’il existe peut-être un patrimoine commun à toute l’humanité, quelque chose de non systématiquement monnayable.
Le logiciel libre, par exemple, relève de cette vision des choses, le code d’un tel logiciel est "ouvert", chacun peut non seulement l’utiliser gratuitement, mais aussi y apporter son écot en l’améliorant, en le documentant, en le traduisant...
Cette conception collaborative pourrait être transposée à d’autres domaines.
Ainsi, puisque l’accès des pays pauvres aux médicaments vous intéresse profondément, il y a là justement pour vous une veine à creuser : toute participation serait la bienvenue !
Ce n’est pas la même chose du tout, pas transposable. Un logiciel c’est facile à écrire, à recopier, à diffuser. Le coût financier reste très très modeste. Un medoc non.
1/ La recherche fondamentale, est essentiellement financée par les deniers publics des états riches ou par des dons. Il y a donc un premier biais, qui n’est pas le plus difficile à lever, il y a maintenant quand même des travaux sur différentes maladies de "pays non riches".
2/ Concevoir un medoc à partir de la recherche fodamentale, ça a des coûts non compressibles considérables avant mise sur le marché, qui ne sont en aucun cas relié à l’existence d’un brevet ou non !!!
3/ La diffusion du medoc a un coût et nécessite une infrastructure sociale assez conséquente.
Faire donc croire que le pb d’accès aux médicaments dans les pays pauvres est du à l’existence des brevets, que l’abolition de ceux-ci permettrait de résoudre le problème n’est pas juste. Des maladies infectieuses très courantes, que l’on sait traiter efficacement avec des génériques (brevet périmés donc) continuent de faire des millions de morts, hein.
Alors ne me faites pas dire ce que je ne pense pas. Je suis évidemment plus que favorable à la levée des protections commerciales sur les medocs novateurs type anti-SIDA pour les pays qui en ont besoin.Un premier pas a été fait par l’OMC en ce sens, il est semble t’il insuffisant et hypocrite.
Un premier combat est necessaire à ce niveau. Un second combat, sans lequel tout ceci ne reste que bonne conscience, est le développement économique et social de ces pays.
Il ne faut pas oublier qu’il a voté la directive Bolkenstein avant que ne soit révélé, notamment par Raoul-Marc Jennar, tout ce qu’elle avait de nocif.
Comment voulez-vous que les électeurs s’y retrouvent, là encore, comme avec la photo de Paris-Match, tout est fait pour les embrouiller. Les libéraux du PS disent que le traité constitutionnel est une merveille au niveau des droits sociaux et Chirac monte au créneau comme au temps de la "fracture sociale". Et tous se rejoignent pour traiter les électeurs qui envisagent de voter non de cons. Comment voulez-vous que les Français aient envie de voter oui ?
Lipietz se fait fort de tourner jennar en ridicule sur son site : http://lipietz.net/article.php3 ?id_article=1447
Par ailleurs, il débat avec Mélenchon dans Politis, même si sur son site on ne trouve que ses réponses à lui (va tout de même pas faire de la pub pour les arguments de l’adversaires) : http://lipietz.net/article.php3 ?id_article=1457
Peut-être acceptera t-il un face à face à la télé ?
Ça risque d’être croustillant, non ?
Je ne suis pas en complet accord.
Vous avez parcouru le net sommairement, c’est bien. Lamy en prend vraiment pour son grade, c’est souvent limite. Jennar, comme vous semblez le remarquer, n’est pas le dernier à y aller dans l’invective limite-limite.
Jennar est par ailleurs membre de la branche belge d’oxfam, branche comment dire..... un rien plus extrémiste (pour être sympa) que la branche mère anglaise de cette excellente ONG.La commission, Lamy and co sont régulièrement en contact avec oxfam dont je vous invite à lire le passionnant rapport sur le commerce et la lutte contre la pauvreté
http://www.maketradefair.com/fr/index.php ?file=01012001180605.htm&cat=3&subcat=3&select=1
Bref Lamy a ses raisons pour ne pas débattre avec ce gus. Elles sont personnelles (se faire "traiter" sur le net) tout autant que professionnelle (gus ultra-minoritaire chez oxfam). N’en faite pas une lutte du puissant contre le pauvre petit gars qui ne passe pas souvent à la télé. Et puis un débat avec un démagogue peut être contre productif, non ?
Auxquel cas, je me sentirais également dans l’obligation de vous instruire un procès en intention sur la non venue de Dieudonné sur le sujet concernant la traite....
Cher ami,
J’ai lu RMJ dans le texte, pour ainsi dire. De mon strict point de vue : invectives diverses et dialectique connue. J’ai trouvé son discours en général assez peu argumenté (et particulièrement sur cette directive, une suite de spéculations), à comparer au rapport de la maison mère pointé plus haut beaucoup plus construit et inattendue. Plus "intelligent" quoi :-).
Sur l’affaire Bolkstein, je ne peux carrément pas adhérer au discours RMJ qui est simplissiste, dénonciateur et alimente des peurs par trop connues.
Le progressiste que je me targue d’être apprécie les choses réfléchies, sans double tiroir idéologique. On peut discuter de Bolkstein mais difficilement avec moi en ces termes. Pas en agitant le chiffon rouge du pauvre travailleur étranger qui va, mais c’est pas sa faute hein, venir détruire notre beau pays en provoquant "une détérioration des systèmes légaux de pension, d’aide sociale ou de couverture des soins de santé au profit de systèmes privés (...) et la fin de toute forme de diversité culturelle" pour reprendre les termes de la pétition. Pas avec le langage semi guerrier de ce cher RMJ, non plus :-)
http://www.stopbolkestein.org/index.cfm ?Content_ID=1000
Mais peut être suis-je le seul à être choqué en ce XXI siècle par ces procédés ? Il y a eu un glissement quelque part, non ?
Une rapide recherche -sans doute l’avez vous menée ?- vous aurez indiqué que Drieu Godefridi est un éminent membre de l’Institut Hayek et que son discours est, à ce titre, parfaitement convenu, symétrique, plus que réellement opposé à celui de notre camarade RMJ. On est toujours dans le fantasme idéologique plus que dans l’interprétation réelle du sens et du pourquoi de cette fameuse directive. Pause. Je ne défend pas point par point cette directive : elle peut avoir des effets pervers. Le champ des "services" est vaste. Le commerce via le net en dérégule des pans entiers certainement plus vite que n’importe quelle mesure (supra)-étatique. Le travail au noir également. Mais il faut certainement peser les risques secteur par secteur. Si il s’agit de discuter de celà, je suis votre homme. Fin de la Pause.
Il en reste pas moins qu’on en est là, au delà de la dénonciation du travailleur étranger si porteuse electoralement depuis bien 20 ans dans notre beau pays , dans une approximation très très grossière , pour ne pas dire mensongère, du projet de directive et de ses objectifs "un plombier tchèque pourra venir travailler en France avec un salaire tchèque". Cela ne correspond pas à la réalité de la directive (une société établie en France applique le droit du travail français, sinon ce n’est pas plus de 8 jours sur le territoire, en gros) , qui vise plus à supprimer les paperasseries contraignantes qu’à niveler les salaires européens par le bas. Sauf à (faire) croire que le but premier et l’ultime de la construction Européenne est précisément celui là :-(. C’est drôle moi j’aurais eu plutôt tendance à croire que les travailleurs tchèques et polonais allaient petit à petit rattraper notre niveau de vie et notre excellence sanitaire (les précédents portugais, grecs, espagnols .... m’ayant stupidement induit en erreur). Par ce glissement (ça ne craque pas, les gars ;-) ) on est maintenant dans la dénonciation de ce qui est l’idée première de la construction communautaire : l’ouverture des frontière, y compris économiques. On confond Mondialisation et Europe. Le breton que je suis doit il alors se sentir fondé à demander le rétablissement de barrières internes afin de se protéger du travailleur français ?
Revenons à nos moutons. Un sujet pertinent, en toute "objectivité" :-) pour ASI ne me semble pas être "Pourquoi l’affaire Bolkstein n’explose médiatiquement que maintenant ?" (qui sous-entend déjà le mal absolu compris dans cette directive) mais plutôt "Pourquoi cette affaire Bolkstein explose t’elle ?" (qui sous-entend pourquoi -beaucoup- plus chez nous que les autres ? Quels media utilisés ? Quelles analyses de la directives ? etc.). Ca me semble plus en adéquation avec la volonté d’objectivité/analyse d’ASI (ainsi qu’en adéquation avec sa nouvelle rubrique qui tend à décrypter-sommairement- le vaste monde qui nous entoure.
non, non, Eviv, vous n’êtes pas seul mais les chiens aboient (pour rester avec les canidés chers à Duquesnoy) même quand la caravane ne passent pas...
la directive Bolkestein est bonne dans l’esprit, mauvaise dans la lettre, n’importe quel observateur objectif et non doctrinaire s’en apercevra assez vite, tous vos doutes et vos froncements de sourcils sont justifiés ;
je suis consterné par les propos de DanielS qui baisse à une vitesse vertigineuse dans mon estime à mesure que je lis son blog (pour celui de DavidA, je ne le lis même pas, j’ai trop peur de perdre un ami) ; je suis consterné par l’idée même du blog, pour moi réservé aux merdeuses de 13 ans vivant leurs premières amours ou aux politiques en mal de popularité ; à quand les SMS qui défilent en bas de l’écran d’ASI comme chez Fogiel ? ; je suis consterné par tout, tiens d’ailleurs, je m’en vais, vive le forum ! (c’était le message du vieux con de service, mais parfois les vieux cons ont raison)
Merci pour les chiens (je sais que le vocable plaisait tant à notre ancien président, cela dit les chiens sentent venir le danger beaucoup plus tôt)
Bien sûr qu’ il est scandaleux que les gouvernements en place abandonnent cette directive puisqu’ elle est le produit logique de l’ organisation qu’ ils cherchent à fixer avec le TCE. Bien sûr que l’ Europe n’ a jamais été construite autrement que par l’ abaissement des entraves à la circulation des biens (Jacques Delors,en 1985, en faisait déjà le triste constat)
Mais l’ histoire de cette directive devrait faire réfléchir sur l’ Europe démocratique qui se prépare
1) Une directive élaborée par une commission qui n’ a aucune légitimité démocratique (elle ne sera jamais l’ émanation d’une majorité clairement identifiée) mais qui montre rapidement les limites de ses rodomontades et sa servilité face aux puissants 2) Une directive sur laquelle le pouvoir de co-décision du Parlement (qui fait fantasmer Olivier Duhamel et consorts) a été mis en oeuvre mais qui a visiblement échappé à sa sagacité (Madame Lalumière, Monsieur Rocard étaient là pourtant lorsque le projet est "passé" devant le parlement européen, peut-être même Olivier Duhamel, s’ il n’ était pas occupé à une de ses nombreuses piges médiatiques qu’ il aime tant) 3) Une directive qui vient dans le droit fil de la jurisprudence de la Cour de Justice Européenne (machine à faire le droit véritable puisque les textes sont tellement compliqués qu’ ils doivent en permanence subir une exégèse exigeante) c-a-d une instance dont la légitimité est la encore très problématique mais qui se transforme, de fait, en parlement.
Mais la critique de la directive est encore plus jubilatoire
1) D’ abord la forme : la critique du plombier tchèque ou polonais suinte le mépris et en dit long sur le respect des peuples et toutes les fadaises démagogiques de la Charte des droits (j’ ai les mêmes dans ma Constitution - liberté, égalité, fraternité, droit au travail), pourtant un des grands acquis de ce traité (comme le disait notre président actuel, les promesses n’ engagent que ceux qui les écoutent)
Mais surtout sur le fond :
1) Le salaire de misère du plombier serait une concurrence déloyale mais le salaire de misère de l’ ouvrier sidérurgiste polonais, qui s’ inscrit dans les prix de l’ acier acheté en France, est, lui, tout à fait légitime. La compétence économique du Commissaire européen de base est décidément très suspecte.
2) Le salaire de misère du plombier polonais est transitoire puisqu’ il va rattraper celui du plombier portugais (a-t-on vérifié cependant le montant du dit salaire ?). Voilà encore de la bonne économie mais il faudra alors expliquer comment cette convergence va se faire alors que le budget européen est verrouillé à moins de 1% des recettes fiscales des pays (et cela ne bougera pas avec le TCE) et que les transferts inter-régionaux, à destination des nouveaux entrants, seront donc ridicules (alors que c’ est le plus grand élargissement en masse de l’ histoire de l’ Europe). La encore, les bons sentiments ne font pas une politique et le "club de radins" qu’ on appelle Union européenne devra accepter que les nouveaux pays utilisent systématiquement leur avantage comparatif ( en l’ occurence leurs bas salaires) pour essayer de rattraper le niveau de vie des plus riches (cela tombe bien pour eux, tout ce qui relève du contrôle des salaires ou de la fiscalité est hors traité ou réclame l’ unanimité). Le résultat est prévisible (n’importe quel connaisseur de l’ économie des Etats-Unis le connaît) : des inégalités entre états relativement contenues au prix d’ un creusement très profond des inégalités au sein de chaque état. L’ histoire est déjà en marche
Alors, l’ argument libéral éventé (il faut supprimer toutes ces paperasses, toutes ces réglementations inutiles, ces machines à protéger les rentes. On se demande d’ ailleurs pourquoi les pays capitalistes les ont développées si elles sont si inutiles) pèse peu dans la balance. Mais il est évident qu’ on ne peut pas être pour le TCE et contre la directive Bolkestein
Enfin, les dernières péripéties montrent que l’ on a pas besoin du TCE pour avoir du pouvoir. Par contre, il disparaîtra dès que le traité sera ratifié. Souvenons-nous que tous les gouvernements étaient d’ accord sur le principe de la directive et que seule l’action citoyenne et la menace du "non" ont permis ce recul : qui aurait pu empêcher de l’ appliquer alors ? L’ hypothétique million d’ européens, usant de sonpouvoir de pétition mais que la Commission n’ est pas obligée de regarder ? Soyons sérieux ...
Merci à l’ ami Frits pour nous avoir permis d’ y voir un peu plus clair.
J’étais gamin que je posais des autocollants sur les parcmètres de nantes, sur ceux çi on pouvait lire "vous tolerez de la part des hommes politiques des choses pour lesquelles vous réprimandez vos enfants"... C’était dans les années 80 après que miterrand ait vendu le média (ah, nos radios libres, ah, nos télé associatives) au capital... 1800 heures de télé par an contre 900 heures d’école et on se demande qui éduquent nos enfants ?
Ah, dans un pays (la france) dont le capital des entreprises est à plus de 40% aux mains des américains (source "le monde" juillet 2003) comment voulez vous faire autre chose que d’amuser la galerie (qui d’ailleurs ne s’amuse pas à force d’avoir peur pour ses enfants) avec des questions de je veux pas venir au débat paske paske paske...